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Scott Brash retrouve le goût de la victoire à Londres !

Sport dimanche 18 décembre 2022 Mélina Massias

En 2022, Scott Brash a empoché sept succès en solo, ainsi qu’une médaille de bronze collective, acquise à Herning, lors des derniers championnats du monde. Pour autant, il manquait une victoire significative à ce compétiteur hors pair. À Londres, sous les yeux de sa famille, de ses amis et de ses fidèles propriétaires, présents pour l’occasion, l’Ecossais a défilé en tête du tour d’honneur grâce à Hello Jefferson, né Jerenmias van het Hulstenhof, un véritable génie de sa discipline. Le cavalier a ainsi regoûté à la victoire en Grand Prix 5*, plus d’un an après son dernier triomphe à ce niveau, intervenu à Lyon, en octobre 2021, lors du Grand Prix Longines du vendredi. Malgré un début de parcours plus rapide que celui des lauréats du jour, Daniel Deusser a perdu son avance pour terminer bon deuxième avec Killer Queen VDM, apparue au sommet de son art sur la piste du parc des expositions Excel. Après avoir enflammé des tribunes tout acquises à sa cause, la jeune et talentueuse Jodie Hall McAteer a signé la plus belle performance de sa jeune carrière, aux rênes de son fidèle Selt’n Peppa.

Ses yeux bleus brillants, le sourire jusqu’aux oreilles, Scott Brash ne pouvait espérer meilleure fin pour sa saison 2022. Pas franchement chanceux, entre les blessures et retours retardés d’Hello Vincent (ex Coquin de Coquerie), Hello Senator (ex Everest), la vente d’Hello Shelby (ex Shelby 12), l’Ecossais a toutefois tenu bon, permettant à la Grande-Bretagne d’obtenir une solide médaille de bronze aux Mondiaux de Herning, ainsi qu’un ticket pour les Jeux olympiques de Paris, et s’offrant sept victoires internationales en solo, dont deux avec la jeune et prometteuse Hello Vittoria (ex Entre Nous). Pour autant, et à la lumière de l’esprit de compétiteur qui anime le seul cavalier de l’histoire à avoir réussi le Grand Chelem Rolex, en s’imposant, coup sur coup, à Genève, Aix-la-Chapelle et Calgary, entre décembre 2014 et septembre 2015, il manquait une grande victoire à sa saison 2022. L’anomalie est désormais corrigée. Et de quelle manière !

Face au public londonien, toujours aussi enthousiaste, dans le parc des expositions Excel ou à l’Olympia, où avait traditionnellement lieu cette mythique étape de la Coupe du monde Longines à l’approche de Noël jusqu’à l’année dernière, l’ancien numéro un mondial, qui pointe désormais au cinquante-huitième rang de cette même hiérarchie, a déroulé deux parcours de grande classe. Toujours aussi attachant et appliqué, son cher Hello Jefferson (ex Jerenmias van het Hulstenhof), génie de son sport, n’a jamais montré une once d’hésitation. Au barrage, le couple a misé sur la fluidité et sa vitesse naturelle, pour couper les cellules en 39”67. Alors qu’il restait encore quatre des sept barragistes à entrer en piste, les deux complices ont tué le match et défilé en tête du tour d’honneur, dimanche 18 décembre, succédant ainsi au talentueux Harry Charles, vainqueur en grande pompe l’an passé de cette même épreuve.

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“Je n’ai pas gagné cette épreuve assez de fois ! S’imposer ici procure un sentiment incroyable et on veut réitérer cela, encore et encore. Le public est absolument fantastique et c’est cela qui rend ce concours si spécial. Merci à tous”, a déclaré l’heureux lauréat à la remise des prix. “Jefferson est un cheval formidable, il est génial. Le plus important est de le garder relâché. Il peut devenir tendu et surexcité, mais heureusement, nous avons réussi à finir le travail aujourd’hui. Mes propriétaires sont ici, en train de regarder, mes amis, ma famille, mon public, cela fait vraiment ressortir le meilleur de nous, cavaliers.” Et d'ajouter : "Je sais à quel point Jefferson est respectueux et je peux lui faire confiance pour aller vite sur le dernier obstacle. En fait, cela accroit son attention. Cela veut dire que j'ai pu tenter ma chance sur le dernier et rattraper le temps que j'avais perdu entre le un et le deux. Le chef de piste a fait un travail fantastique aujourd’hui : lorsque les barres tombent partout sur le parcours et pas seulement dans une zone, c’est le signe d’un parcours bien construit. Sept sans-faute, c’est parfait."

Jodie Hall McAteer conquiert les cœurs 

En ouvrant la foulée de galop de son fils de Cooper vd Heffinck dans la dernière ligne et en serrant son ultime virage au cordeau, Scott Brash n’a pu être rattrapé. En avance d’une, voire deux, foulées en première partie de parcours, Daniel Deusser a vu son avantage fondre comme neige au soleil. Pourtant, sa brillante Killer Queen VDM, qui a permis de propulser sur le devant de la scène le très sérieux élevage de la famille Bruggeman ces dernières années, a sauté avec la manière. Après quelques apparitions moins souveraines, à Lyon et Vérone notamment, la BWP avait, aujourd’hui, retrouvé toute sa superbe, si bien que rien ne semblait pouvoir lui arriver. Mais voilà, Daniel Deusser n’a pas (encore) réussi à ajouter un sixième Grand Prix 5* à son tableau de chasse 2022. Il restera néanmoins une chance au pilote des écuries Stephex, du côté de Malines, vendredi prochain. Installé en Belgique depuis de nombreuses années, l’actuel septième meilleur cavalier du monde aura à cœur de bien figurer lors de cette étape de la Coupe du monde, dont il reste le tenant du titre, le concours ayant été annulé en 2020 et 2021. "J'aurais bien sûr aimé gagner, mais je ne suis pas déçu", a résumé le représentant Germanique. "Ma jument s'est superbement comportée, en m'offrant deux bons sans-faute. Lorsque j'ai vu Scott, je savais que son cheval serait plus rapide que le mien. J'ai essayé d'enlever quelques foulées ci et là, ce qui a bien fonctionné. Nos chronomètres sont très proches (39"73 pour Daniel Deusser contre 39"67 pour son bourreau du jour, ndlr), et si j'avais été un peu plus en avant après le dernier, j'aurais peut-être pu le faire."

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Que dire de la prestation de Jodie Hall McAteer ? À vingt-deux ans, la jeune femme, dernière à s’élancer au barrage à Londres, est sortie de piste avec une joie indescriptible. Si son chronomètre de 40”14 ne s’était pas affiché à l’écran, n’importe quel observateur aurait pu croire que la Britannique venait de s’imposer, tant la ferveur de son public était intense. En se hissant au troisième rang, l’amazone a déjà tout gagné. À l’image de Michael Pender, Edouard Schmitz, Jana Wargers ou Gerrit Nieberg, Jodie Hall McAteer fait indéniablement partie des révélations de l’année. Avec son atypique, mais ô combien efficace Salt’n’Peppa, l’Anglaise, installé tout près de la capitale, a signé un double sans-faute dans la Coupe des nations de Falsterbo, terminé cinquième du Grand Prix du Longines Global Champions Tour de Madrid, et notamment septième de ceux de Londres et Rome. Sa troisième place à Londres, qui égale une performance similaire réalisée à Paris l’an passé, restera sans doute gravée dans sa mémoire. “Jodie a été fantastique”, a d’ailleurs souligné en gentleman Scott Brash lors de la remise des prix, lui qui avait déniché, il y a quelques années, deux cracks dans les écuries de la jeune femme : Hello Vincent et Hello M’Lord (ex Nimble). "C'était absolument incroyable cette après-midi", s'est émue l'élève de Ben Schröder. "J'ai grandi en venant au London International Horse Show chaque année depuis que j'ai dix ans. Revenir cette année et terminer troisième est un rêve devenu réalité. [...] Je dois énormément à toutes les personnes qui m'ont soutenue jusqu'à présent : ma famille, mes grooms, la famille Schröder, ainsi que Scott Brash, qui m'a aidée en cours de route. Il y a une super équipe derrière moi."

Henrik von Eckermann confirme son ticket pour Omaha, comme quatre autres cavaliers

Aux rênes de sa très plaisante Elwikke, qui progresse de sortie en sortie, Maikel van der Vleuten a signé le dernier double zéro d’une épreuve parfaitement dosée par le chef de piste portugais Bernardo Costa Cabral. Pétillante, volontaire et énergique, la nièce du regretté Vleut a ajouté un nouveau résultat significatif à son palmarès. Très rapide et impressionnante d’aisance pour sa première apparition à ce niveau, Dzara Dorchival, qui fait partie d’une génération de chevaux née en France en 2013 particulièrement fournie et qualiteuse, a bien failli signer un coup de maître. Sans une faute au barrage, la partenaire d’Henrik von Eckermann aurait bien pu partager la victoire avec son aîné, Hello Jefferson. En effet, l’alezane affiche le même temps que le complice de Scott Brash ! Moins rapides et également sanctionnés d’une faute au barrage, Denis Lynch et Max Kühner ont occupé les positions six et sept sur Cornet’s Iberio et Elektric Blue P, tandis que Julien Epaillard a été le dernier appelé à la remise des prix après un parcours extrêmement rapide sur Chana de Valeme, une jument de dix ans débarquée dans ses écuries en octobre dernier et encore jamais vue à un tel niveau.

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Du côté du classement général, Henrik von Eckermann reprend les commandes avec un total de cinquante-huit points. Il devance ainsi Harry Charles, neuvième aujourd’hui après une maudite faute sur la barre de spa avec son génial Romeo 88 (ex Champion of Picobello) et Kevin Staut, qui comptent tous deux cinquante-trois unités au compteur. Pour ces trois-là, tout comme pour Julien Epaillard, pour l’heure quatrième, et Daniel Deusser, cinquième, la qualification pour la finale du circuit, qui se jouera à Omaha du 4 au 8 avril prochain, semble acquise, alors même qu’il reste six étapes qualificatives.

Les résultats complets ici.
Le classement général complet du circuit ici.

Crédit photo : © FEI/Jon Stroud. Photo à la Une : Scott Brash et Hello Jefferson en plein vol.

Toutes les épreuves du CSI 5*-W de Londres sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.