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Le roi Martin Fuchs conserve son dû dans le Grand Prix 5* de Dinard

Sport dimanche 31 juillet 2022 Mélina Massias

Des tribunes pleines à craquer, du soleil, une ambiance palpitante et un gagnant de haut vol. Le scénario du Grand Prix 5* de Dinard ne pouvait guère être mieux. Numéro un mondial et tenant du titre, Martin Fuchs a mis tout le monde d’accord dans une épreuve difficile mais haletante. En selle sur Leone Jei, qui courra les championnats du monde de Herning dans dix jours, le Suisse, qui a fêté sa trentième bougie le 13 juillet dernier, a affiché un sourire radieux après son sacre. Toujours au rendez-vous, l’Helvète a devancé Julien Epaillard, bon joueur et largement soutenu par le public. L’Irlandais Bertram Allen, enfin, a complété le trio de tête, bien qu’il ne soit pas parvenu à boucler un double clear round.

Martin Fuchs était forcément attendu à Dinard, ce week-end. Tenant du titre, le Suisse avait fait le déplacement en compagnie du vainqueur sortant, Conner Jei, mais aussi de Leone Jei (ex Hay El Desta Ali), qui s’envolera dans quelques jours pour Herning, où se joueront les championnats du monde. Ne sentant pas son bai en pleine possession de ses moyens, le numéro un mondial a alors changé ses plans. Son géant gris, qu’il semblait préparer dans de petites épreuves sur la piste en sable, a alors enfilé son costume de cheval de tête et s’est élancé dans le Grand Prix dominical, dimanche 31 juillet, sur la vaste piste en herbe du Val Porée. Et le choix de l’Helvète a été plus que payant ! Vingt-septième sur la liste de départ, Martin Fuchs a aussi été le dernier des cinq couples à se qualifier pour la finale au chronomètre. Résultat ? Une victoire écrasante, glanée à l’issue d’un barrage décoiffant. Utilisant l’immense foulée de son KWPN, déjà sacré à Genève et champion d’Europe par équipe en septembre dernier à Riesenbeck, le fils de Thomas Fuchs a distancé… Julien Epaillard !

Martin Fuchs, Leone Jei, son groom, Sean Vard, et son propriétaire, Alfonso Juri.

La rivière selon Leone Jei.

“Cette victoire est extraordinaire. Julien est le cavalier le plus rapide du monde, et il était en tête. Je suis désolé pour le public qu’un Suisse remporte le Grand Prix, mais je suis quand même ravi du scénario”, a plaisanté le tout jeune trentenaire, dont le palmarès peut déjà faire rougir plus d’un cador. “J’avais un bon numéro au barrage. J’ai hésité entre aller vite ou prendre mon temps, mais, avec un parcours à quatre points, je pouvais tout de même être deuxième. Alors, je suis allé à fond et ai pris des risques. Je n’ai pas pensé aux Mondiaux ; pour l’instant, je suis à Dinard, l’un de mes cinq concours préférés, et mon objectif principal était de bien faire ici.” Et d’ajouter : “J’adore monter sur des pistes en herbe. J’en ai une similaire à celle de Dinard à la maison. Si on regarde mon programme de concours cette année, j’ai participé à beaucoup d’événements sur herbe. Je trouve que ce type de sol est mieux pour les chevaux, pour la façon de monter. Cela est aussi plus difficile, notamment ici à Dinard, avec beaucoup de relief. J’ai d’ailleurs amené Leone Jei ici pour cela. Je pense qu’il faut plus de pistes en herbe. Ces derniers temps, Julien Epaillard ne pouvait plus monter sur les pistes en herbe, car ses chevaux sont déferrés. Mais il a trouvé une solution (il utilise des fers en aluminium et travaille sur une forme de chaussure pour éviter d’avoir recours à des clous sur les sabots de ses montures, ndlr) pour mettre des crampons et rendre notre vie beaucoup plus compliquée ! (rires) Je me suis dit que je n’allais peut-être pas réussir à le battre… C’est passé pour cette fois, mais je ne sais pas ce que cela donnera à l’avenir.”

La joie de Martin après son barrage.

“Gracieux du Pachis est un cheval rare”, Julien Epaillard

Déjà lauréat de l’épreuve majeure de vendredi, Julien Epaillard n’était pas loin de réitérer sa performance. Parti en numéro un, le Normand a dû composer avec le tirage au sort. Associé à Gracieux du Pachis, arrivé en provenance des écuries d’Alexa Ferrer en avril dernier, la fusée française a tremblé jusqu’à la fin. Malgré tout, il peut se satisfaire de sa deuxième place, puisque son bai, propre frère d’un certain Tinka’s Hero, disputait là son troisième Grand Prix 5* seulement.

Gracieux du Pachis.

“Je savais que j’allais tout essayé. Partir en numéro un n’est pas la place idéale, mais j’ai essayé de mettre un maximum la pression sur tout le monde en allant aussi vite que possible. Je savais Martin très dangereux, tout comme Bertram. Je savais que j’avais fait un bon barrage, mais que j’avais perdu un peu de temps à un ou deux endroits, notamment après le mur”, a analysé le Tricolore, qui honorera sa première sélection en Séniors au Danemark dans une poignée de jours. “Martin a fait moins de foulées que moi dans plusieurs lignes. Il a gagné sur la fin, là où j’avais perdu un peu d’avance. C’était un beau match et le meilleur a gagné aujourd’hui. Il n’y a pas photo. Gracieux n’a pas beaucoup de défauts. C’est un cheval incroyable. Il a une progression constante. Dès qu’il fait une faute, il se rectifie. [...] C’est un cheval rare, qui a des moyens, qui est respectueux et se bat pour son cavalier. C’est une chance de l’avoir dans mes boxes.” 

Gracieux du Pachis à la remise des prix.

Derrière Martin et Julien, seuls à être parvenus à signer un double clear round, Bertram Allen s’est hissé sur le podium, grâce à un bel effort de son “Buddy”, Pacino Amiro. Lui aussi sélectionné pour les championnats du monde, le grand bai foncé s’est bien battu, même si son temps de 44”66 était bien loin de ceux affichés par Martin Fuchs (40”94) et Julien Epaillard (41”46). Elle aussi sanctionnée d’une faute, Juliette Faligot a régalé les tribunes, qui débordait de monde ce dimanche. En selle sur sa sublime grise Arqana de Riverland, l’amazone s’est classée quatrième de cette difficile épreuve. Dernier barragiste, le Belge Nicola Philippaerts a quitté la piste bretonne avec huit points, aux côtés de Moya vd Bisschop.

Bertram Allen et Pacino Amiro.

Auteur d’une nouvelle démonstration, le tout jeune James Kann Cruz, neuf ans, dont Studforlife dressait le portrait au début du mois, a conduit son pilote, l’Irlandais Shane Sweetnam en sixième position. Après un convaincant sans-faute vendredi, la paire n’a cette fois concédé qu’un maudit point de temps, qui l’a éloigné du barrage. Tous deux très rapides en quatre points, Christian Ahlmann et Daniel Deusser ont complété les places d’honneur, avec leurs respectifs Solid Gold Z et Killer Queen VDM.

Le prometteur James Kann Cruz.

Les résultats complets ici.

Crédit photo : © Mélina Massias. Photo à la Une : Le sourire de Martin Fuchs et son génial Leone Jei à la remise des prix.