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Drako de Maugré décroche sa plus belle victoire à Pinneberg

Sport lundi 8 août 2022 Mélina Massias

Les cavaliers qui n’ont pas eu la chance de décrocher une sélection pour les championnats du Monde de Herning, et même ceux qui disposent d’un piquet leur permettant de faire le plein de confiance avant le coup d’envoi de l’échéance mondiale, avaient de quoi s'illustrer ce week-end. Dans les installations de Janne Friederike Meyer Zimmerman, un certain Drako du Maugré s’est mis en évidence. Vendu en début d’année, le protégé de Nicolas Normand, a brillé dans le Grand Prix 4*, sous la selle de Patrick Stühlmeyer, qui semble avoir pris la pleine mesure du potentiel de l’étalon, acquis par Paul Schockemoehle. Du côté de Traverse City, de l’autre côté de l’Atlantique, la deuxième étape de la Major League Showjumping a couronné Garant, ancien complice de Beezie Madden et désormais piloté par Callie Schott. Enfin, signalons également la razzia de Julien Epaillard avec le jeune Donatello d’Auge dans le CSI 3* de Saint-Lô. De bon augure pour le Normand, à quelques heures de sa première grande sélection en Séniors. 

Bien qu’elle ait dû faire face à quelques absents de dernières minutes, notamment en raison des championnats du monde de Herning, qui débuteront dès mercredi 10 août pour le saut d’obstacles, Janne Friederike Meyer Zimmerman a accueilli un solide plateau dans ses installations allemandes, sises près de Pinneberg. Face à des tribunes bien remplies pour le Grand Prix 4*, qui s’est joué dimanche 7 août, le dernier mot est d’ailleurs revenu à la nation hôte, puisque Patrick Stühlmeyer s’est imposé de mains de maître. Pour l’occasion, l’Allemand n’était associé ni à un Hanovrien, ni à un Oldenbourg, ni à Westphalien, ni à aucun représentant d’un stud-book germanique. Non, le pilote de Paul Schockemoehle était bel et bien en selle sur un Selle Français : Drako de Maugré. Cédé en mai dernier, l’ancien complice d’Alexandra Francart, qui frappait à la porte du haut niveau, n’a pas mis longtemps à éclore au grand jour. Une réussite qu’ont sans nul doute pleinement savourée Sarah Dhennin et Nicolas Normand, son naisseur. Avec cette victoire, acquise au terme d’un barrage disputé face à huit autres couples, l’alezan, fils de Kannan et petit-fils de Fusain du Defey, gravit une marche de plus vers son rêve olympique. En 2024, le plaisant étalon, à qui son éleveur ne semble trouver aucun défaut ou presque, aura onze ans, soit l’âge idéal pour une telle échéance. Il faut dire que Drako s’est défait de quelques couples solides, à commencer par celui formé par l’Italien Emanuele Gaudiano et son exubérant Chalou. Tous deux ont accusé soixante-dix centièmes de retard sur les lauréats du jour, tandis que l’Allemagne s’est invitée une deuxième fois sur le podium, par l’intermédiaire de Katrin Eckermann. La championne d’Allemagne en titre a parfaitement manié sa crack Chao Lee, une fille de Comme Il Faut et surtout sacrée championne du monde à six ans. Comme son conscrit Drako de Maugré, la baie foncée de neuf ans disputait là son premier Grand Prix 4*. Pas mal, non, pour ces deux espoirs de la Mannschaft ?

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La crack Chao Lee, troisième de son premier Grand Prix 4*. © Hof Waterkant

Une première à Traverse City !

En Europe, le nom de Callie Schott n’évoque sans doute pas grand-chose à la majorité des passionnées de saut d’obstacles. Celui de Garant, en revanche, devrait parler à plus d’un. Ancien partenaire de jeu de l’Américaine Beezie Madden, l’adorable alezan avait été vendu en tout début d’année. Alors que l’amazone avait un temps laissé entendre que son fils de Warrant pourrait être son nouveau cheval de championnat, c’est finalement son homologue Callie Schott qui profite des talents du hongre, désormais âgé de onze ans. À trente-sept ans, cette dernière a remporté son premier Grand Prix 5*, à l’occasion d’une épreuve organisée à Travers City, samedi 6 août, et comptant pour la Major League Showjumping, un circuit américain partageant quelques similitudes avec le Longines Global Champions Tour. Aidée par Beezie Madden, qui l’entraîne en compétitions, Callie Schott devait vaincre Nick Dello Joio, seul autre cavalier à avoir réussi un double sans-faute dans ce Grand Prix. Et ce fut chose faite, avec un peu plus d’une seconde d’avance ! Troisième, Conor Swail, de retour aux Etats-Unis en attendant le CSIO 5* de Dublin, a prouvé que sa rockstar Vital Chance*de la Roque, né pour le compte de Marie Bourdin et Antoine Dechancé, est toujours en pleine forme !

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Callie Schott et Garant. © Atalya Boytner / Major League Showjumping

De Saint-Lô à Herning, il n’y a qu’un vol pour Julien Epaillard

Quoi de mieux qu’une victoire en Grand Prix 3*, sur ses terres, à quelques jours d’affronter le premier championnat du monde de sa carrière ? À Saint-Lô, Julien Epaillard n’a fait qu’une bouchée du temps fort dominical. En selle sur Donatello d’Auge, produit maison dont il pense le plus grand bien et qu’il pourrait tout à fait destiné aux Jeux olympiques de Paris 2024, le Normand a régalé son public. À neuf ans, le fils de Jarnac affiche une expérience encore moindre. Pour autant, depuis son changement de selle, en mars dernier, le bai n’a rien raté, ou presque. Pour preuve, il a commencé par remporter le Grand Prix 2* de Grimaud, le premier mai, puis a empoché comme si de rien n’était les trois premières épreuves à 1,50m de sa carrière. Après un parcours à quatre points dans le Grand Prix 4* de La Corogne, le voilà au sommet d’un CSI 3*. Décoiffant. Et que dire alors de la forme exceptionnelle de son pilote ? Désormais neuvième meilleur cavalier du monde, Julien Epaillard avait engrangé une belle deuxième place sept jours avant cette victoire, à Dinard, en compagnie de Gracieux du Pachis. Une troisième monture de haut vol, Caracole de la Roque, l’accompagnera au Danemark. Que demander de plus ? Au pol hippique de Saint-Lô, le Belge Constant van Paesschen, toujours très à son aise dans l’Hexagone, a buté et terminé deuxième sur Plato de Muze, dont la souche déborde de cracks de toute part, tant du côté de son père, Plot Blue, que de celui de sa mère, Iphigenia de Muze (Erco van’t Roosakker), qui descend, via sa mère, des illustres Narcotique de Muze II et Qerly Chin. Enfin, le trio de tête est complété par Dynastie de Beaufour, protégée d’Eric Levallois et guidée avec brio par Valentin Besnard. En pleine montée en puissance, la fille de Diamant de Semilly ne devrait pas tarder non plus à atteindre le très haut niveau.

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Julien Epaillard et Donatello d'Auge à la remise des prix. © Pixel Events

Photo à la Une : Drago de Maugré et Patrick Stühlmeyer. © Ahmed Al Maawali / Hof Waterkant