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“Le plan pour 2023 est de disputer les championnats d’Europe avec l’un de mes trois chevaux de tête”, Thomas Ryan

Interviews samedi 29 octobre 2022 Mélina Massias

Au départ des championnats d’Europe de Windsor, en 2009, Thomas Ryan n’est sans doute pas le plus connu des représentants du trèfle irlandais. Pourtant, vu ses derniers résultats et son piquet de chevaux, composé notamment de trois étalons taillés pour le haut niveau, le trentenaire pourrait bien s’installer sur le devant de la scène dans les mois à venir. Basé en Suède, avec sa fiancée, Erica Swartz, le pilote entend bien saisir sa chance et s’élancer sur la piste en herbe de Milan, l’année prochaine, à l’occasion d’une nouvelle échéance européenne, quatorze ans après sa première grande sélection. Parmi ses atouts, l’excellent Springfield, vu fort à son affaire à Oslo puis Helsinki, pour ses deux et troisième tentatives à ce niveau, pourrait bien être un sérieux candidat à une sélection. Le fils de Stakkato Gold a, en tout cas, permis à Thomas Ryan de retrouver le haut niveau, cinq ans après sa dernière apparition en CSI 5*. Pour Studforlife, il revient sur ses récentes performances, son système, et livre également son opinion sur les performances et l’état d’esprit de la Suède.

Vous avez disputé les deux premières étapes du circuit de la Coupe du monde Longines d’Europe sur la ligue occidentale, à Oslo et Helsinki, avec l’excellent Springfield 21 (Stakkato Gold x Classiker). Quel bilan tirez-vous de vos deux week-ends en terres scandinaves ?

Pour moi, c’était plutôt bien. Mon cheval a seulement neuf ans et Oslo n’était que son deuxième concours 5* (le bai avait fait ses débuts à ce niveau à Falsterbo, en juillet dernier, où il avait concédé cinq points dans le Grand Prix, ndlr). Déjà en Norvège, j'ai été très impressionné par Springfield. Le parcours était assez conséquent, et il l’a effectué avec facilité, d’autant plus pour un petit cheval (le duo avait quitté la piste avec une faute, ndlr). Il a tellement appris de cette expérience qu’il a été capable de la mettre en application à Helsinki et j’ai eu, de nouveau, un vrai sentiment d’aisance.

En terminant quatrième à Helsinki, vous avez également enregistré le meilleur résultat de votre carrière à ce niveau. Que cela représente-t-il pour vous ?

Oui. C’était un sentiment très agréable. Cela faisait quelques années que je n’avais plus concouru en 5* (avant le CSIO 5* de Falsterbo, en juin dernier, l’Irlandais n’était plus apparu sur de tels parcours depuis août 2017, ndlr). Être de retour à ce niveau, avec un si bon cheval, qui performe aussi bien tout en étant aussi jeune, est vraiment chouette.

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Comment avez-vous croisé la route de Springfield ?

Nous l’avons rencontré lorsqu’il avait sept ans, à l’élevage Sprehe, en Allemagne. Sa plus grande qualité est son cœur. C’est un véritable petit battant. Il est également extrêmement respectueux et doté d’une très bonne technique, ce qui rend les sauts un peu plus faciles pour lui. Il appartient à H3K Equestrian AB et, normalement, le plan est de le conserver pour que je continue à le monter en compétition.

Le superbe Springfield lors de la visite vétérinaire du CSIO 3* de Deauville.

Grâce à votre belle performance à Helsinki, vous avez également engrangé treize points au classement général du circuit. Ambitionnez-vous de disputer la finale d’Omaha, qui se déroulera dans le Nebraska au printemps prochain ?

Nous n’avons pas encore décidé. Nous avions prévu qu’Helsinki soit le dernier concours de l’année pour Springfield. Cela ne changera pas et il va désormais profiter d’un mois de vacances au pré et de quelques promenades. Nous verrons ensuite lorsqu’il reviendra à la compétition si nous poursuivons la saison indoor avec les étapes Coupes du monde ou si nous reprenons à l’extérieur. Nous ne sommes pas encore fixés.

“Nous attachons une importance particulière au fait d’acheter des chevaux que nous avons nous-mêmes envie de monter”

Au sein de votre piquet de chevaux, comptez-vous d’autres montures en mesure d’épauler Springfield au plus haut niveau ?

Oui, j’ai deux autres étalons. L’un de neuf ans, Insider VDL (Etoulon VDL x Corland), et l’autre, âgé de onze ans, nommé Di Cantero van ter Hulst (Diamant de Semilly x Corrado I, un frère utérin de la toute bonne Cerruti van ter Hulst, ndlr). L’an prochain, l’idée est de monter les trois au niveau 5*, afin qu’ils puissent s’entraider les uns les autres. Ainsi, je pourrais également concourir davantage.

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En 2009, vous avez disputé votre premier et dernier championnat Seniors en date, à l’occasion des Européens de Windsor. Retrouver la veste verte irlandaise dans un grand championnat à l'avenir fait-il partie de vos objectifs ?

C’est exact. En effet, ce serait sympa. Springfield a déjà disputé quatre Coupes des nations (de seconde division, à Bratislava, Drammen, Deauville et Varsovie, les trois premières achevées par autant de doubles zéro et la dernière avec un sans-faute puis un parcours à huit points, ndlr) cette année pour l’équipe nationale. Le plan pour l’année prochaine est de disputer les championnats d’Europe avec l’un de mes trois chevaux de tête.

L'étalon Di Cantero van ter Hulst, ici à Deauville.

Aussi improbable que celui puisse paraître, vous avez également dans vos écuries un autre Springfield (mère par Colman), lui aussi issu de l’étalon Stakkato Gold. Trouvez-vous des points communs à vos deux homonymes ?

Springfield 22 vient tout juste de nous rejoindre, il y a six semaines. Je n’ai disputé qu’un concours avec lui, mais nous sommes très impatients de voir ce que l’avenir nous réserve avec lui. Il semble être un très bon cheval. Le fait qu’il soit aussi un fils de Stakkato Gold est la principale raison qui nous a poussé à l’acheter. Il est très semblable à son frère. Ils sont tous les deux particulièrement respectueux et ont beaucoup de sang. Ce sont de petits chevaux, mais ils prennent plaisir à pratiquer le saut d’obstacles et ont un grand cœur.

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Vous êtes basé en Suède, un pays qui n’est pas le plus proche des événements européens majeurs. Comment en êtes-vous arrivé à poser vos valises en Scandinavie ?

Oui, cela fait quatre ans que je suis installé en Suède. J’ai travaillé ici lorsque j’avais dix-huit ou dix-neuf ans. J’ai toujours aimé ce pays et je souhaitais y revenir. J’ai démarré un business avec ma compagne, qui est désormais ma fiancée (la Suédoise Erica Swartz, ndlr). Cela a commencé ainsi. Tout a bien fonctionné dès notre installation et notre projet a grandi rapidement. Finalement, tout s’est très bien mis en place.

Comment fonctionne votre système ?

Nous avons pas mal de jeunes chevaux ; quelques-uns de quatre, beaucoup de cinq, deux ou trois de six et trois de sept ans. Comme tout le monde, nous comptons sur le commerce. Malgré tout, nous essayons de les conserver lorsque cela est possible. Nous ne les achetons pas dans l’unique but de les revendre. D’ailleurs, nous attachons une importance particulière au fait d’acheter des chevaux que nous avons nous-mêmes envie de monter. Déjà, au bout du compte, ils seront forcément les meilleurs. Ensuite, cela nous permet de ne pas en céder tant que cela. On peut se contenter de le faire une fois de temps en temps, de façon à faire tourner la boutique. Enfin, s’ils ne sont pas vendus, nous avons toujours envie de les monter et ne nous retrouvons pas avec un cheval à gérer un peu par dépit.

Springfield et sa technique toujours impeccable.

“Comme chaque collectif, la Suède a un très bon leader”

Comment avez-vous commencé à vous intéresser aux chevaux ? Êtes-vous issu d’une famille impliquée dans le monde équestre ?

J’ai commencé à monter à cheval lorsque j’avais quatre ans. Nous avions l’habitude de passer à côté du centre équestre du coin sur le chemin de l’école. Je voyais les enfants pratiquer ce sport et j’ai voulu essayer. Je suis simplement devenu accro et je n’ai jamais arrêté ! Je suis le premier et le seul de la famille à baigner dans cet univers.

Êtes-vous encadré par un entraîneur ?

Parfois, lorsque j’ai du temps et que je suis à la maison, je reçois l’aide du cavalier irlandais Shane Carrey (époux de l’excellente amazone danoise Linnea Ericsson-Carrey, ndlr). Il lui arrive aussi de monter mes chevaux en mon absence et cela fonctionne bien.

Vous intéressez-vous à l’élevage ?

Pas vraiment. J’ai moi-même fait naître quatre poulains, mais ils n’avaient aucun look. Alors, j’ai un peu abandonné l’idée. En revanche, j’aime acheter des poulains. Chaque année, j’en acquiert un ou deux. Nous avons également de nombreux jeunes d’un ou deux ans dans les prés.

Springield.

La Suède est particulièrement hégémonique en ce moment, notamment en grand championnat. Quel regard portez-vous sur cette équipe ?

Oui, les Suédois sont incroyables ! Ils ont été excellents ces trois dernières années. Comme chaque collectif, ils ont un très bon leader. Henrik Ankarcrona fait un super travail. Tous les cavaliers l’apprécient, lui font confiance et ont de bonnes relations avec lui. Je pense que c’est le début de n’importe quel succès. Il faut avoir de bonnes bases.

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Les Suédois sont aussi connus pour leur sensibilité à la question du bien-être animal. Est-ce quelque chose que vous ressentez et comment cela se manifeste-t-il ? 

Oui, on le remarque beaucoup ici. Même lors de petits concours nationaux, il n’est pas possible de simplement se présenter et de monter. Les chevaux doivent passer des visites vétérinaires avant de concourir. Ils sont très impliqués sur ce sujet, ce qui est bien. Cela permet de tout garder en ordre et offre un sport respectueux pour les chevaux, c’est certain.

Enfin, en dehors des chevaux et de vos devoirs de cavaliers, avez-vous d’autres passions ou passe-temps ?

J’adore le golf ! Dès que j’en ai la possibilité, je vais jouer au golf.

Une caresse méritée pour le très régulier Springfield.

Crédit photo : © Pixel Events. Photo à la Une : Thomas Ryan et Springfield lors de la Coupe des nations Longines du Sotheby's International Realty Deauville Classic.