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Le magicien Marcus Ehning magnifie Coolio 42 pour s’offrir la Coupe du monde de Madrid, pour la troisième fois !

Coolio
Sport dimanche 26 novembre 2023 Mélina Massias

Après 2016 et 2019, Marcus Ehning a triomphé pour la troisième fois dans l’étape de la Coupe du monde de Madrid. Le Holsteiner Coolio 42, dix ans, arrivé sous sa selle mi-août, a succédé à deux anciennes gloires du Centaure : Comme Il Faut et Prêt A Tout. Après un scénario improbable, qui a vu Kevin Staut rater la victoire après avoir franchi le mauvais obstacle au barrage, Ben Maher s’est classé deuxième sur le jeune Selle Français Enjeu de Grisien, juste devant Mariano Martinez Bastida, troisième avec Belano vd Wijnhoeve et gagnant à l'applaudimètre sur ses terres.

Deux. Il aura fallu deux tentatives en Grand Prix 5* à Marcus Ehning et Coolio 42, né chez Martina Wirtz, pour trouver le chemin de la victoire. Formé depuis mi-août, le couple s’est imposé dimanche 26 novembre dans l’étape de la Coupe du monde Longines de Madrid, après deux parcours parfaits et une première plus qu’encourageante deux semaines plus tôt, à Vérone. “J’aime vraiment ce concours et je crois qu’on a vu au barrage que j’ai tout essayé. Coolio est tout nouveau au sein de mon piquet. Je suis très fier de lui et je ne m’attendais pas à être le plus rapide avant le barrage. Je suis plus qu’heureux”, s’est exprimé Marcus Ehning, sourire aux lèvres. “C’est irréel ! Je n’ai pris part qu’à deux barrages avec lui dans ma vie. C’était mon troisième aujourd’hui. Que cela fonctionne de cette façon me comble de bonheur. Coolio est fantastique. Il n’a que dix ans et avec Stargold à ses côtés, j’espère vivre une belle saison.” Avec, peut-être, une historique quatrième victoire sur la finale du plus mythique des circuits indoors ?

Quelle première pour Marcus Ehning et sa nouvelle pépite, Coolio 42, qui n'avait évolué que sous la selle de Marcel Marschall sur la scène internationale jusqu'à cet été ! © Thomas Reiner / FEI 

Depuis l’acquisition de Coolio 42, dix ans, en co-propriété avec la famille De Martini, également propriétaire d’un certain Stargold, star des écuries du Centaure depuis quelques saisons déjà, Marcus Ehning a pris son temps. Le Holsteiner par Casalito et son nouveau cavalier ont ainsi fait leurs débuts internationaux fin septembre, à l’occasion d’un CSI 2*, puis ont enchaîné par un autre événement de ce niveau ainsi qu’un CSI 3*, avant de se produire à Vérone. Toujours patient, l’Allemand, champion olympique par équipe en 2000 et triple vainqueur de la finale du circuit de la Coupe du monde, n’a pas brûlé les étapes, ce qui lui a permis de signer une nouvelle démonstration en Espagne, une terre qui lui sourit particulièrement. Certes, le barrage de ce tout nouveau duo était perfectible, mais leur prestation s’est surtout démarquée par une aisance époustouflante et une décontraction à toute épreuve. Rênes longues en sortie de piste, calme, marchant d’un pas délié le nez au vent sous les caresses de son cavalier, l’ancien partenaire de Marcel Marschall, qui fut son cavalier de 2019 à 2023 sans discontinuer, ne semblait pas du tout éprouvé par ses deux parcours. La qualité des plus grands. Si elle est déjà capable de s’imposer face à une concurrence digne de ce nom, nul doute que cette paire prometteuse a encore un cap à franchir. Dans quelques mois, le temps de peaufiner les derniers détails, Coolio 42 et Marcus Ehning pourraient bien devenir l’un des couples les plus redoutables du circuit. 

Saut parfait sur l'ultime obstacle du barrage après une belle galopade pour l'aborder. © Thomas Reiner / FEI



Scénario invraisemblable pour Kevin Staut

Avant le passage de Marcus Ehning et Coolio 42, qui ont bouclé leur parcours en 42’’13, le très, très en forme Ben Maher, qui pourrait bien se rapprocher encore du rang de numéro un mondial détenu depuis août 2022 par Henrik von Eckermann, s’était installé en tête. En selle sur le tout jeune Enjeu de Grisien, neuf ans, le Britannique a signé deux parcours de haute volée et coupé la ligne d’arrivée du barrage en 42’’38. Doté d’énormes moyens, qu’il met parfois encore trop en évidence, le fils de Toulon né chez Clémentine Wacquiez a fait étalage de sa classe et de son potentiel en Espagne. Déjà troisième à Lyon et vainqueur à Vérone, avec une autre représentante du stud-book Selle Français, Dallas Vegas Batilly, le champion olympique de Tokyo marche définitivement sur l’eau et peut déjà regarder sereinement vers Riyad, hôte de la finale du circuit, qu’il n’a encore jamais remportée.

Le piquet de Ben Maher regorge de cracks, et Enjeu de Grisien, neuf ans, est l'un d'eux ! © Thomas Reiner / FEI

Marcus Ehning passé, et une jolie prise de risque pour aborder l’ultime oxer payante plus tard, Kevin Staut partait dans un bon tempo pour tenter de signer un doublé après son succès à Stuttgart sept jours plus tôt. Cette fois en selle sur la vaillante Visconti du Telman, une autre fille de Toulon et protégée de Françoise Sanguinetti, le Tricolore avait toutes les cartes en main pour rafler la mise. Plus expérimenté que ses rivaux allemands, le binôme a pourtant commis l’impensable. Au lieu de se diriger vers l’ultime obstacle du parcours, le Normand s’est décalé sur la droite et s’est dirigé vers… le mauvais obstacle ! Malgré la situation, sa généreuse Selle Français a sauté ce qui se trouvait en face d’elle : un immense chandelier ! Plus de peur que de mal pour les deux complices, qui sont éliminés et privés de victoire.

Aussi fou que cela puisse paraître, ce scénario lunaire a bien failli priver aussi Mariano Martinez Bastida et Belano vd Wijnhoeve d’un double zéro à domicile ! Rappeler à l’ordre par les sifflements de son clan au dernier moment, le local a heureusement réussi à rectifier sa trajectoire un peu plus tôt lors de cette finale au chronomètre pour arrêter le temps en 43’’06 et sans la moindre faute. Acclamé avec vivacité par le public et tout sourire, Mariano Martinez Bastida s’est ainsi classé troisième, pour enregistrer l’une des meilleures performances de sa carrière. Depuis sa victoire dans l’épreuve reine du Longines Deauville Classic en août dernier, l’Espagnol a le vent en poupe. Au départ des championnats d’Europe de Milan, Mariano Martinez Bastida a pris part à la finale du circuit des Coupes des nations Longines de Barcelone, a terminé treizième, à une place du classement, dans le Grand Prix principal du CSI 5*-W d’Helsinki, avant de se distinguer à plusieurs reprises à Oliva, en remportant notamment un Grand Prix 3* mi-novembre. En plus de son puissant bai, et de ses tout bons Jup et Quark de Preuilly, le jeune quadra s’est récemment équipé en faisant l’acquisition de Messento, un ancien complice de l’Irlandais Richard Howley. De quoi rêver de belles performances supplémentaires dans les mois à venir.

Mariano Martinez Bastida, qui marche sur l'eau depuis sa victoire dans le Grand Prix 4* du Longines Deauville Classic organisé par GRANDPRIX Events, a signé la meilleure performance espagnole à domicile grâce à Belano vd Wijnhoeve. © Thomas Reiner / FEI



Jeanne Sadran devance le numéro un mondial

Première à avoir résolu l’équation de Javier Trenor, chef de piste du jour à Madrid, Jeanne Sadran a ouvert le barrage aux rênes de son génial Dexter de Kerglenn. En pleine ascension, le couple a plus que confirmé dans cette étape de la Coupe du monde. Grâce à un bon barrage, sans prise de risque démesurée pour un jeune cheval de dix ans, la paire s’est classée quatrième, réussissant l’un des rares double clear round de la journée. Destiné à gagner de grandes choses, comme l’a confié sa cavalière avant le barrage, l’étalon Dexter de Kerglenn n’a pas dit son dernier mot. Grâce à cette gestion parfaite et cette progression bien maîtrisée au cours des derniers mois, les deux complices ont fait le plein de confiance et ont surtout doublé nul autre que le numéro un mondial et double champion du monde en titre. Pas mal, non ? 

Certes, Henrik von Eckermann n’était pas associé à King Edward Ress aujourd’hui, mais Calizi, sa monture du jour, n’est pas en reste. Repérée par… Janika Sprunger, la grise, déjà gagnante de deux épreuves à 1,50 et 1,55m cette année et troisième du Grand Prix secondaire d’Oslo, avait pris un peu de recul du plus haut niveau ces derniers mois, après avoir disputé ses premiers Grands Prix 5* en mars et avril, à Doha, Miami et Mexico. Pour mieux revenir ! Tout sourire après son sans-faute lors de l’acte initial, le Suédois a signé le deuxième meilleur chronomètre du barrage mais a laissé une barre à terre, pour terminer cinquième. 

Auteur de deux très bonnes copies, Olivier Robert pourra aussi être satisfait des progrès de son Iglesias DV, un autre très bon cheval issu de la génération dorée née en 2013. Le KWPN, qui a déjà considérablement évolué et semble de plus en plus souverain sous la selle de son pilote bordelais, semble encore avoir une marge de progression. Excellent élément du clan français, ce chic bai ne sera pas à oublier en 2024.



Plus rapides que tout le monde aujourd’hui, avec un chronomètre décoiffant de 40’’26, Böckmanns Lord Pezi Junior et Pedro Veniss ont dû se contenter du septième rang, après avoir laissé deux barres à terre au barrage. Parti à pleine vitesse pour tenter de signer un triplé historique, Julien Epaillard a vu ses espoirs s’effondrer dès le numéro un, mis à terre par son tout bon Donatello d’Auge, qui a également péché sur l’entrée du double, troisième difficulté du tracé raccourci. Cette combinaison a aussi eu raison de Teresa Blazquez - Abascal, patronne du Sunshine Tour et auteure d’un sublime premier tour sur la brillante Nasa de Toxandria, l’une des nombreuses pépites de l’excellent élevage de Werner Dierckx, qui peut aussi compter sur L’Artiste, Tabasco, quatrième du Grand Prix 2* d'Opglabeek ce week-end avec Kendra Claricia Brinkop et Medoc, troisième du temps fort du CSI 4* de Rouen sous la selle de Tim Gredley, pour faire briller son affixe au plus haut niveau. 

Avec un point de temps chacun, Edouard Schmitz et Quno, de retour à son meilleur niveau après une pause forcée à la suite du CHIO 5* d’Aix-la-Chapelle, Denis Lynch et le plaisant Dark Chocolate 48 ainsi que Duarte Seabra et Van Halen sont restés aux portes du barrage. Après 2016 et 2019, Marcus Ehning s’est imposé une troisième fois à Madrid. Coolio 42 marchera-t-il dans les pas des inoubliables Comme Il Faut et Prêt A Tout, qui avaient réalisé des barrages mémorables sur cette même piste ? Wait and see. 

S'il manque encore une bonne quinzaine de points à Marcus Ehning pour s'assurer d'une place à Riyad, sa saison indoor, débutée à Vérone, est bien lancée. © Thomas Reiner / FEI

Les résultats complets.

Ben Maher s’envole au général

Au classement général, Ben Maher caracole logiquement en tête. Le Britannique, peu habitué à disputer autant d’étapes de la Coupe du monde, comptabilise déjà cinquante-deux points ! Il est donc largement qualifié pour Riyad. Il devrait en être de même pour René Dittmer, titulaire de quarante-deux points acquis outre-Atlantique, et pour Richard Howley, qui peut compter sur les quarante unités acquises après son doublé Oslo-Helsinki en ouverture de la saison intérieure. Suivent les réguliers Kevin Staut, Henrik von Eckermann, Harry Charles, Julien Epaillard, Martin Fuchs, Steve Guerdat et Peder Fredricson, à qui il manque une dizaine de points pour s’assurer une place en finale, à l’exception du Suédois, qualifié d’office pour la finale en sa qualité de vainqueur sortant.

Le classement général provisoire complet.

Photo à la Une : Le style parfait de Marcus Ehning et Coolio 42. © Thomas Reiner / FEI

Le CSI 5*-W de Madrid est à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.