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Daniel Deusser : la sympathie et le talent réunis

Reportages lundi 5 mai 2014 Julien Counet

Une semaine après la victoire de Daniel Deusser avec Cornet d'Amour lors de la finale de la Coupe du monde à Lyon, Stéphan Conter accueillait la presse chez lui  avec au menu, visite des écuries et séance de travail avec son cavalier Allemand, que nous avons également rencontré.

Installé à quelques minutes de Bruxelles, au calme dans les installations de 35 hectares, à Meise. Le team Stephex officialisait par la même occasion l'arrivée d'un nouveau visage, Frederik De Backer, ne sera plus la voix du Global Champion's Tour mais ce jeune « touche à tout » se lance un nouveau défi en travaillant trois jours par semaine avec l'organisation d'un concours trois étoiles au sein même des écuries Stephex du 21 au 24 août, Stephan Conter devant encore patienter un an avant de pouvoir relancer le jumping 4* d'Alost malgré les accords trouvés avec les autorités locales. 


Stephane Conter a également annoncé sa collaboration avec l'élevage de la Pomme en Normandie qui travaillait jusqu'à présent en collaboration avec Joris de Brabander pour sa partie élevage. Naisseur de la jument de Grand Prix Amaryllis (Cumano) qui a évolué jusqu'au plus haut niveau avec Pedro Veniss, Stephan Conter avoue que l'élevage n'est pas sa véritable passion mais qu'il trouverait néanmoins dommage de ne pas pouvoir bénéficier de l'excellente jumenterie dont il dispose avec Narcotique II de Muze (Darco & Qerly Chin), Usha van't Roosakker (Chin Chin x Major de la Cour ; mère de Cella… .), Valentine de l'Imperméable (Darco & Fragance de Chalus).


Daniel Deusser débute notre visite par un tour de vue des écuries. « Derrière Cornet d'Amour, mon plus grand espoir est Fyloe V. Claeyssenhof (Burgraaf x Heartbreaker) qui appartient également pour moitié à Double H Farm comme Cornet d'Amour. Ce sont des chevaux différents car celui-ci est plus grand, plus long, plus sensible mais ça, je pense que c'est aussi le métier qui fait cela. A l'écurie, Cornet peut être très paresseux et tellement relax alors que dès qu'il est en piste, c'est un autre cheval. Il peut d'ailleurs parfois devenir un peu trop excité en indoor lorsque deux-trois cavaliers alignent des sans-faute et qu'il entend la musique.


J'attends également beaucoup de First Class van Eeckelghem (Balou du Rouet) qui est également un cheval de 9 ans que j'avais emmené à Wellington. Il y a sauté plusieurs épreuves à 1,50m. C'est un cheval très puissant encore inexpérimenté qui peut être assez regardant et que j'espère amener avec moi dans quelques gros concours comme à Madrid cette semaine.  

First Class van Eeckelghem, lors de son dernier entrainement avant son départ pour Madrid où il a terminé huitième de son premier Grand Prix 5*.

Je monte également Gangster de Longchamps (Orlando) qui a été champion du monde des 6 ans et a seulement huit ans aujourd'hui. Je ne le monte que depuis quelques mois mais c'est un cheval très compétitif et honnête dont nous attendons également beaucoup. Il est castré depuis quelques temps maintenant et cela joue sans aucun doute sur son caractère, il est plus calme. Il a un peu de caractère mais je l'aime bien. Quand on lui demande quelque chose, il essaie toujours de bien le faire. Aujourd'hui, derrière Cornet d'Amour, j'ai également Evita van de Veldbalie (Wandor vd Mispelaere) qui m'a permis de remporté la finale du Top 10 à Stockholm. C'est mon cheval numéro deux actuellement, j'espère qu'elle va continuer sur cette voie cette année car elle a pu enlever beaucoup de pression à Cornet en se classant dans de très bonnes épreuves. Chacun des deux me tire vers le haut, sans chacun d'entre eux, ce n'est pas possible. Je monte également Halifax van't Kluizebos (Heartbreaker x Fétiche du Pas), champion de Belgique des 6 ans, qui est co-propriété Luc Tilleman. Je l'ai depuis le début de cette année, je pense que c'est un cheval qui pourra sauter de gros Grands Prix d'ici deux ans. Nous avons déjà réalisé de très bonnes performances en concours ensemble. Pour le moment, nous nous entrainons surtout à la maison car je n'ai pas beaucoup de possibilité de l'emmener au concours avec moi mais son prochain objectif sera les championnats d'Allemagne, à Balve, dans trois semaines. La difficulté pour moi actuellement, c'est de réussir à continuer à préparer la relève avec des chevaux moins expérimentés que je ne peux pas emmener toutes les semaines en compétitions car d'une part, on peut emmener moins de chevaux sur des évènements 5* et d'autre part, cela nous oblige à être parti de chez nous du mercredi ou jeudi jusqu'au dimanche ! Je ne peux pas dire que c'est un système qui me convient, c'est le système d'un cavalier de saut d'obstacle qui veut être performant, c'est tout ! Le lundi et mardi, il faut donc l'utiliser pour vraiment travailler les chevaux que l'on emmène au concours la semaine suivante et c'est très difficile de travailler des jeunes chevaux que l'on doit construire ou dont on veut changer la manière de travailler. Même au niveau de la condition, c'est difficile, il vous faut un bon cavalier à la maison au moins pour le travail sur le plat car j'aime bien m'occuper du saut moi-même.

Même si je ne suis pas là, les chevaux sortent deux à trois fois par jour, il ne reste pas dans le coin ! C'est aussi pour cela qu'il faut une période d'adaptation aussi au concours avec les nouveaux chevaux que l'on reçoit. Avec Cornet d'Amour, la situation était quelque peu différente. Il y a deux ans Stephan me l'a confié car je passais plus de jours aux écuries que je ne le fais aujourd'hui et je faisais plus de concours deux et trois étoiles, ce qui était bien. J'avais aussi d'autres chevaux capable de sauter de grosses épreuves comme Luikka (Luidam) et Evita était déjà là. Cela m'a donné la possibilité de le monter durant plusieurs mois comme deuxième cheval. On a besoin de gagner des épreuves pour monter dans le ranking mais c'était une tâche qui ne revenait pas à Cornet. J'ai commencé à le monter en juin et notre premier grand moment était notre victoire dans la Coupe des Nations à Calgary en septembre. Mais entre ces deux moments, il y a aussi eu des concours comme Geesteren et San Patrignano où il s'est mis à pleuvoir beaucoup et nous avons décidé de le laisser au box et de ne pas prendre part à la compétition car les conditions n'étaient pas optimales. Je pense aujourd'hui que c'était une bonne décision. Le feeling a toujours été bon mais finalement on n'est sûr qu'un cheval peut faire les plus grosses épreuves du monde qu'à partir du moment où il a des résultats dans ses épreuves.

  

Souvent les gens regardent des chevaux et se disent « waw, quelle qualité ». Au final, il y a beaucoup de très bons chevaux à la maison mais il faut encore les voir en piste pendant trois jours au concours et qu'ils soient encore intelligent assez pour comprendre le jeu. Il y a tant de top chevaux dans le monde pourtant, ce sont toujours les mêmes qui gagnent. » 

La suite demain ...