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Daniel Deusser : la sympathie et le talent réunis

Reportages mercredi 7 mai 2014 Julien Counet

Deuxième partie de notre rencontre avec Daniel Deusser aux écuries Stephex. 

Pour en revenir à la finale de la coupe du monde, comment retraceriez-vous votre semaine ?

 « D'abord, ce n'était vraiment pas mon but de me qualifier à cette finale. Je n'ai d'ailleurs pas participé aux premières qualificatives. J'ai participé à Vérone avec Cornet où j'ai fait 4 points au barrage mais je me suis retrouvé seulement dixième mais j'ai pris quelques points là-bas. Puis, j'ai été à Stuttgart avec Evita mais sans glaner de points. Tout s'est ensuite enchainer avec Malines où j'ai remporté l'étape de qualification. Nous n'étions plus loin de la qualification d'autant que cette année, il y avait deux étapes qualificative en moins. Lorsque j'ai alors parlé avec notre chef d'équipe, il était un peu contre l'idée de participer à la finale avec Cornet que j'allais également emmené en Floride avec moi. Je n'étais toujours pas qualifié mais la question du cheval à emmener se posait. Nous avons accordé un mois et demi de repos à Cornet après Malines. Je ne l'ai recommencé qu'à Wellington et son deuxième concours était déjà l'étape qualificative pour la coupe du monde où nous avons été cinquièmes et avons pris nos derniers points nécessaires puis finalement, lorsque nous avons fait le planning pour l'année avec le chef d'équipe, nous avons finalement décidé qu'il participerait à la finale et nous lui donnerons de nouveau plusieurs semaines de congé avant de le remettre en condition en vue des Jeux Equestres Mondiaux. Après la tournée aux USA, nous n'avons planifié aucun concours pour lui, il a donc eu deux semaines de congé. Nous n'avons pas changé grand-chose, j'ai juste sauté avec lui une fois dans le manège ici. J'avais emmené d'autres chevaux en concours à Lanaken mais je m'étais organisé pour revenir le dimanche après-midi pour faire sauter Cornet même si j'ai dû faire l'impasse sur le Grand Prix à cause de cela. Nous sommes allés à la finale. Il était en grande forme. Le premier jour, nous étions sixièmes. Le second, il y a eu trop de sans-faute et mon objectif était de faire partie de nouveau des 4-5 premiers, ce que j'ai réussi et je me suis retrouvé deuxième avant la finale. Après, j'ai eu la chance que Steve Guerdat n'a pas pu rester en tête et que Cornet soit vraiment en grande forme. »

Aviez-vous eu le même sentiment qu'à Malines où vous pensiez avant l'épreuve pouvoir l'emporter ?

« Ce n'est pas tout à fait la même chose. C'est vrai qu'à Malines, je sentais Cornet tellement bien que contrairement à mes habitudes, j'ai juste sauté le premier jour une épreuve 1,40m que nous avons gagné puis je ne l'ai plus sorti jusqu'au dernier jour. Ce n'est d'habitude pas mon idée d'avoir un cheval au concours et d'attendre la dernière épreuve mais là, j'avais un feeling que je pouvais gagner si je ne faisais pas d'erreur. On est juste obliger de terminer une épreuve au concours pour pouvoir participer à la coupe du monde, ce que nous avons fait et cela s'est bien terminé ! Je n'avais pas vraiment le même feeling à Lyon, non pas que mon cheval n'était pas en forme surtout que je l'ai très bien senti dès les premiers moments… mais en finale, tout le monde est concentré sur le même objectif et tout le monde a des chevaux en grande forme, surtout quand on est face à des couples comme Steve Guerdat et Nino des Buissonnets qui étaient en tête jusqu'au dernier jour... Avant la finale, j'étais déjà en train de penser que même si on était en forme, même si on réalisait un double sans-faute, on ne pourrait pas gagner sans une erreur des autres et je pensais que j'aurais peut-être dû essayer plus dans l'épreuve de vitesse. C'est ce qui rend différent une finale d'un autre concours : on doit être bon durant trois jours. Lors du dernier tour, je ne sais pas si on peut dire que j'étais nerveux. J'étais très concentré à tel point que si vous m'aviez demandé ce que les autres cavaliers avaient fait j'aurais été incapable de vous répondre. 

La seule chose que je savais quand je suis rentré en piste, c'est que Ludger Beerbaum qui était juste avant moi était sans-faute et donc je savais que je n'avais aucun droit à l'erreur. Seul le temps dépassé m'était autorisé et je me suis dit qu'il fallait vraiment que je me concentre et rien d'autre ! Après, il s'est mis à crotiner dans le coin juste devant les cellules de départ ! Je ne pouvais plus vraiment faire un cercle et je me suis dit « on y va » et il a touché la barre. Ca nous a certainement réveillé mais de là à dire que c'est parce que j'étais nerveux, je ne sais pas ! J'étais tendu en entrant en piste mais je pense que je sais me gérer. J'étais néanmoins content que cela se termine car durant près d'une semaine, nous avons deux chevaux sur place et c'est presque une seule épreuve par jour. Il fallait être présent mercredi matin pour la visite vétérinaire et cela se terminait lundi soir. Evidemment lorsque vous êtes bons dès le départ, les gens viennent vers vous, vous parlent, vous disent qu'ils ont parié sur vous, c'est beaucoup de plaisir pendant une semaine et c'est un très bon sentiment mais on est aussi content que cela se termine. Par contre, c'est vrai que jusqu'à présent, j'ai eu beaucoup de chance avec les concours de type championnats puisqu'à Las Vegas, j'étais deuxième avec Air Jordan et l'an dernier à Herning, j'étais cinquième avant cette victoire … avec une telle moyenne, je ne sais pas si je dois continuer à aller au championnat ou si je dois en rester là. Le fait est aussi qu'à chaque fois, j'ai eu un très bon cheval qui me donnait la confiance nécessaire pour que je puisse bien faire. C'est sans doute plus difficile pour quelqu'un qui vient de Russie ou Pologne de venir à un tel championnat tout simplement parce que les épreuves qu'ils ont l'habitude de faire durant l'année ne sont pas les mêmes. Pour ma part, j'ai eu de bons résultats dans plusieurs gros Grand Prix donc je sais que si mon cheval est en forme et que je ne commets pas d'erreur, j'ai la chance d'être parmi les meilleurs. » 

Après un début de saison sur l'immense piste de Wellington, est-ce que l'immense piste de Lyon était une bonne surprise pour vous ? 

« Outre la piste, je pense que l'ensemble des installations à Lyon sont juste incroyables. Il y avait certe une différence avec l'immense piste de Wellington mais il n'y avait par contre pas de différence avec beaucoup de piste de très nombreux concours extérieurs. Néanmoins, je dois dire que je monte maintenant Cornet d'Amour depuis un an et demi et nous sommes déjà passé de l'extérieur à l'intérieur plusieurs fois, il n'y a pas beaucoup de différence. La seule chose qui diffère, c'est l'atmosphère et parfois à son désavantage. Je pense qu'il est donc encore meilleur en extérieur car si au paddock il y a plusieurs sans-faute avant lui et qu'il entend la musique, cela le motive très fort mais il devient parfois un peu trop chaud. »

Dès demain, retrouvez notre troisième volet !