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Rétrospective 2022 : trois grooms racontent un concours marquant de l’année

Sport samedi 7 janvier 2023 Mélina Massias

En ces premiers jours de 2023, Studforlife poursuit sa série “Rétrospective”, à travers une sélection d’articles publiés au cours des derniers mois. Décliné en sept épisodes, ce retour en arrière met à l’honneur les chevaux, cavaliers, éleveurs et moments sportifs ayant jalonnés une saison marquée par le sacre mondial de King Edward et Henrik von Eckermann et le triomphe de Martin Fuchs du côté de Leipzig. Dans ce sixième et avant-dernier volet, place aux grooms. Souvent dans l’ombre, ces anges gardiens ont pourtant de belles histoires et émotions à partager, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’événements majeurs. Pour l’occasion, la parole est donnée à Brianna Lobreau, qui œuvre auprès des cracks de Jérôme Guéry et a vécu l’obtention de la médaille d’argent du brillant Quel Homme de Hus de l’intérieur à Herning, Sean Lynch, qui, entre autres triomphes de Daniel Deusser revient sur le Majeur de Calgary, et Ifat Grive, qui n’oubliera pas sa première aux Play Offs de Prague, auprès de Katrin Eckermann et ses stars Cala Mandia et Chao Lee.

À Herning, Brianna Lobreau vit un rêve éveillé

Des championnats du monde d’Herning, beaucoup retiendront le double sacre tant attendu de King Edward et son cavalier, Henrik von Eckermann. Brianna Lobreau, elle, gardera en mémoire une épopée fantastique, parachevée par une médaille d’argent. Pendant plus d’une semaine, la jeune femme a, en effet, veillé au grain sur un certain Quel Homme de Hus, partenaire de choix du Belge Jérôme Guéry. Tant attendue par le couple, cette récompense individuelle sera finalement arrivée au terme d’une semaine impeccable. Et, dans l’ombre, la sympathique Brianna a tout mis en œuvre pour rendre ce rêve réalité. “Nous avions des carrières pour monter, beaucoup de douches à disposition, l’eau à proximité. Les infrastructures étaient très bien. Nous avions également assez d’espace pour faire marcher nos chevaux et surtout, de quoi les faire brouter. C’était génial. Cela devient de plus en plus rare sur les concours et c’est hyper important pour certains chevaux - dont Quel Homme - et leur moral. Samedi, entre les épreuves, nous avions un jour de repos. Quel Homme en a profité pour aller au spa, afin qu’il soit à 100% le lendemain pour la finale. Il y avait déjà été par le passé, et c’est vraiment bénéfique pour les membres des chevaux. C’était super d’avoir cela à disposition”, décrivait-elle alors. Et d’ajouter : “J’avais un peu de pression car je partais aux championnats du monde avec un cheval capable de ramener une médaille. Quel Homme est extraordinaire. Il avait toutes ses chances et méritait tellement d’avoir sa médaille que j’avais vraiment envie que cela arrive. Pour lui d’abord, parce qu’il est simplement incroyable, mais aussi pour Jérôme, qui est quelqu’un de formidable. J’ai essayé d’être très concentrée, sans me laisser déborder par le stress et de faire mon maximum pour mon cheval. Je crois que nous n’avons pas trop mal réussi !” Depuis Herning, le trio s’est encore mis en évidence, notamment à Barcelone, où il a permis à la Belgique, à l’occasion de la finale du circuit des Coupes des nations Longines, de décrocher son ticket pour les Jeux olympiques de Paris. Bref, une année de rêve !

Le récit complet de Brianna Lobreau est à (re)découvrir ici.

Brianna Lobreau était sur un nuage avec Quel Homme de Hus lors de la remise des prix des Mondiaux de Herning. © Sportfot

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L’émotion submerge Sean Lynch à Calgary

Pas question de championnat cette fois. Pourtant, l’enjeu était presque aussi grand pour Sean Lynch. Fidèle bras droit de Daniel Deusser, le dévoué Britannique a tremblé du côté de Calgary, lorsque sa complice de longue date, Killer Queen VDM, est entrée en scène sur l’immense piste en herbe de Spruce Meadows. “Dimanche, j’étais un peu pessimiste. Je n’étais pas trop sûr et je savais qu’il s’agissait d’un des plus gros Grand Prix du monde, avec une dotation importante. J’ai regardé les quatre premiers sur la retransmission en direct, pendant que je préparais Killer Queen et je me suis dit ‘ça va être une mauvaise journée’. Puis nous avons fait la détente, et lorsqu’elle a sauté le dernier oxer avant d’entrer en piste, je me suis dit qu’elle était peut-être en bonne forme, qu’elle avait l’air bien. [...] À partir de l’obstacle numéro dix, à quatre sauts de la fin du parcours, je me suis mis à trembler en filmant le parcours. Je me suis dit ‘mon dieu, elle fait vraiment de son mieux’. [...] Que Killer Queen ait signé trois sans-faute aussi incroyables dimanche veut tout dire. Je m’occupe d’elle depuis qu’elle a sept ans. La voir passer du statut de jeune cheval à celui de lauréate des Grands Prix d’Aix-la-Chapelle et Spruce Meadows en douze mois de temps est vraiment spécial. Je n’arrive toujours pas à croire ce qui s’est passé. C’était une bonne façon d’achever la semaine, c’est certain !”, s’amusait-t-il alors, toujours enclin à rigoler. En septembre dernier, lors du sacre de la fille d’Eldorado vd Zeshoek, la saison était déjà bien avancée. Malgré tout, la belle baie a consolidé sa place de meilleure jument - par les gains - de l’année, terminant sixième de l’étape de la Coupe du monde d’Oslo et deuxième de celle de Londres, juste avant Noël, après avoir également signé un sans-faute pour son équipe du côté de Prague. Ses adorables éleveurs, la famille Bruggeman, bénéficieront même d’une prime au naisseur. Une chose est sûre : sans Sean Lynch, tout cela n’aurait pas été possible.

Revivez le CSIO 5* de Spruce Meadows dans les yeux de Sean Lynch ici.

Le sourire de Sean Lynch, qui offre une énième caresse à sa Killer Queen. © Sportfot

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Une première réussie à Prague pour Ifat Givre et ses deux cracks

Ifat Givre a posé ses valises en Europe il y a seulement quelques années. Originaire d’Israël, cette jeune femme motivée et passionnée n’a pas mis longtemps pour conquérir les plus belles pistes du monde. Auprès de l’Allemande Katrin Eckermann, la groom a été propulsée dans le grand bain quelques semaines après sa prise de poste, en se rendant à… Miami. Face à la plage, la cavalière allemande a remporté le deuxième Grand Prix 5* de sa carrière, en début d’année, huit ans après son dernier succès à ce niveau. Du quoi débuter un partenariat sur le bon pied avec Ifat ! Grâce à ce triomphe, les deux féminines et leurs juments, notamment la reine Cala Mandia, ont pu vivre une expérience unique en son genre, du côté de Prague, où se déroulait, en novembre dernier, le Super Grand Prix, réunissant les vainqueurs d’étapes de la saison régulière. Résultat ? Deux démonstrations de l’alezane brûlée et une deuxième place à la clef. “L’ambiance est dingue à Prague. C’est incroyable. Je pense qu’il s’agit d’un des concours les plus spéciaux auxquels j’ai participé. Le public était formidable et tous les à-côtés sont également remarquables là-bas. Tout le monde plébiscite Prague comme étant l’un des meilleurs concours, mais tout était au-dessus de mes attentes pour ma première venue. Les conditions pour nous étaient excellentes. Nous avions un superbe hôtel, littéralement à deux minutes de marche des écuries. Le petit-déjeuner était très bon, et plus copieux qu’en temps normal. La nourriture de façon générale était très appréciable. Les écuries étaient super aussi. De mon point de vue de groom, je ne peux me plaindre de rien. Nous avions vraiment plus que sur n’importe quel autre concours”, souligne la discrète jeune femme, qui devrait, à coup sûr, continuer à marquer l’actualité en 2023, grâce notamment aux deux juments d’exception dont elle s’occupe : Cala Mandia et Chao Lee.

L’article complet dédié à l’expérience d’Ifat Givre à Prague est à (re)lire ici.

Ifat Grive et Cala Mandia lors de la remise des prix du temps fort individuel du CSI 5* de Prague. © Sportfot

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Photo à la Une : Sean Lynch, Brianna Lobreau et Ifat Grive posent ici aux côtés de leurs protégés phares respectifs : Killer Queen VDM, Quel Homme de Hus et Cala Mandia. © Mélina Massias, Sportfot