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Lily Attwood, reine de Fontainebleau

Lily Attwood et Cor-Leon à Fontainebleau
Sport vendredi 29 avril 2022 Mélina Massias

Pour conclure en beauté la première édition du printemps des sports équestres, à Fontainebleau, Lily Attwood s’est offert une nouvelle victoire, à bord de Cor-Leon vd Vlierbeek Z. La Britannique a triomphé devant près de 10.000 personnes, entourée de sa famille. À vingt ans, l’amazone, qui incarne la relève de l’Union Jack, a supplanté Olivier Perreau, impeccable sur GL Events Venizia d’Aiguilly, battue pour une poignée de centièmes, et Edward Levy, plus rapide mais sanctionné d’une faute au barrage avec un Uno du Cerisy des grands jours. Du côté d’Hagen, Janne Friederike Meyer Zimmerman s’est imposé dans le Grand Prix, tandis que Willem Greve est le nouveau champion néerlandais de jumping.

God Save the Queen aura résonné deux fois, ce week-end à Fontainebleau, à chaque fois en l’honneur de Lily Attwood et son fidèle Cor-Leon vd Vlierbeek Z. Dimanche 24 avril, la paire a remporté sa plus belle victoire, en s’imposant dans le Grand Prix 4* à 1,55m, présenté par GL Events. Installée près de Londres, au Royaume-Uni, la jeune femme semblait ne pas réaliser l’ampleur de sa performance. À vingt ans, la Britannique incarne pourtant bel et bien la relève, tout comme Harry Charles, Jack Whitaker ou encore James Wilson. Sous l’œil expert de Guy Williams, qui lui a prodigué ses derniers conseils avant d’entrer en piste, avant de lever les bras le premier, lorsqu’Alexa Ferrer, dernière à entrer en piste, a renversé un obstacle au barrage avec la délicate Uranie de Belcour, Lily Attwood a marqué la première édition du Printemps des Sports équestres. En effet, jeudi, en ouverture de la compétition, l’amazone aux grands yeux bleus avait déjà été la meilleure.

Lily Attwood et Guy Williams en entrée de piste.

“Je suis propriétaire de six chevaux. J’ai une petite écurie, mais je participe également à des 5*. Cette année, j’ai vraiment franchi un cap. Cor-Leon est mon cheval de tête, je l’ai depuis deux ans et demi. Lorsque je l’ai acheté, il sautait 1,35m, alors on peut dire que nous avons gravi les échelons ensemble”, a expliqué la cavalière au paddock. “Il est généreux, respectueux et rapide : tout ce que l’on veut chez un cheval. Il continue de progresser, concours après concours. Je lui fais confiance à 100%. Il était dans une super forme ; il s'est vraiment super bien senti sur cette piste, et je n'ai eu qu'à lui faire confiance dans le barrage. Olivier (Perreau, ndlr) avait placé la barre haut en allant très vite. Je n'ai pas eu l'occasion de regarder son tour mais mon coach Guy Williams m'avait prévenue et m'avait dit qu'il fallait que je donne tout. Nous n'étions que quatre dans le barrage, mais je ne pense pas que cela vienne d'une difficulté trop importante dans le premier tour. Grégory Bodo, le chef de piste, propose toujours des parcours particulièrement intelligents, avec de longues distances entre les obstacles, comme c'était le cas dans la dernière ligne qui a été assez fautive comme nous l'avons vu. C’était ma première fois ici. Ce concours est magnifique, je l’ai adoré et je ne manquerai pas de revenir. L'ensemble de l'organisation a été exceptionnel, tout comme le public, ce qui amplifie évidemment notre motivation en piste.”

Lily Attwood et Cor-Leon.

Exceptionnellement ce week-end, Lily Attwood ne comptait pas sur son groom habituel, occupé à prendre soin de deux autres montures, présentes outre-Atlantique pour les étapes de Global Champions de Miami et Mexico. Coraline Radigue a ainsi pris le relais, avec brio. “C’était une expérience géniale ! Nous avons passé un super week-end. La maman et le beau-père de Lily étaient présents pour la soutenir, tout le monde était vraiment ensemble. Nous avons gagné le premier jour, puis le Grand Prix et le deuxième cheval de Lily (Johnnie Walker, ndlr) est sans-faute sur tous ses parcours et cinquième samedi : c’était top”, a confié la Française au paddock. “Cor-Leon a son petit caractère, mais je crois que c’est aussi cela qui fait qu’il saute bien. Au moment de lui mettre son filet pour aller en piste, on peut faire tout ce que l’on veut. Il adore aller sauter et c’est agréable de s’occuper d’un cheval qui a autant d’envie. Lily est géniale : elle est très facile, tout le temps contente de ce que font ses chevaux et elle ne sort jamais de piste en étant énervée.”

Coraline Radigue, Lily Attwood et Cor-Leon après leur double clear round.

Cavalier GL Events, Olivier Perreau aurait été le vainqueur rêvé pour ponctuer le Printemps des Sports équestres de la plus belle des manières. Premier à avoir trouvé les clefs du parcours initial, le Rhône-alpin a endossé le costume d’ouvreur au barrage. Cela l’a poussé à assurer quelques éléments de son parcours, stratégie qu’il a ensuite regrettée. “Il y avait un super Grand Prix aujourd’hui, très bien dessiné par Grégory Bodo, comme d’habitude. Ma jument a bien sauté au premier tour, puis je suis parti en numéro un au barrage et je n’ai pas tout donné… Je voulais être sans-faute, en étant rapide, mais il m’en manquait un petit peu (huit centièmes séparent Olivier Perreau et Lily Attwood, ndlr). Je suis content, mais tout de même déçu de ne pas avoir tout tenté. Pour moi, ce Grand Prix était important. Après coup, je me dis qu'avant le dernier obstacle, j'aurais peut-être pu enlever une foulée. Mais c'est le sport et on remettra ça l’année prochaine ! GL Events Venizia d'Aiguilly est une super jument : depuis quatre ans, elle est très performante. Malgré tout, elle prend de l'âge et j'aimerais la gérer au mieux maintenant. GL Events Dorai, qui a couru son premier championnat cette semaine, va maintenant l'épauler. Elle a commis une faute dans la première manche de la finale, mais c’est de bon augure pour la suite. J'essaie d'avoir plusieurs chevaux pour concourir plus régulièrement”, a lancé le Tricolore, vainqueur d’un Grand Prix 5* la saison dernière à l’Hubside Jumping de Grimaud avec sa géniale jument, issue de son élevage maison. “L'élevage est ma passion. J'essaie de faire naître dix à douze poulains chaque année, même s'il m'arrive d'en acheter encore quelques-uns. J'aime prendre le temps avec mes jeunes chevaux, en leur donnant au maximum leur chance, pour qu'ils puissent s'exprimer au mieux plus tard.”

Olivier Perreau et sa meilleure jument.

Dans le second acte de ce Grand Prix, point d’orgue de la compétition ayant réuni pas loin de 10.000 spectateurs, Lily et Olivier ont été les deux seuls à livrer une partition parfaite. Royal au premier tour, Uno du Cerisy n’a pu éviter une faute au barrage. Une faute qui a largement déçu son cavalier, Edward Levy, contrarié en sortie de piste, mais toujours reconnaissant des efforts de son puissant bai, qu’il n’a pas manqué de récompenser d’une caresse. “Je reste un peu déçu d’être troisième avec le meilleur temps, d'autant plus que mon cheval sautait pour gagner”, a avoué le jeune Parisien à chaud. “Parfois, on a l’impression de forcer un peu les choses, mais aujourd’hui, tout était aligné pour Uno. C’est le sport. Mon entraîneur m’a aidé à relativiser, en me disant que si j’avais ajouté une foulée, j’aurais peut-être été sans-faute, mais mon chronomètre m’aurait laissé troisième. Uno est fantastique et je suis très content. J’ai conscience de la chance que j’ai de pouvoir monter de tels chevaux. En début d’année, j’ai pris mon temps pour ramener Uno à ce niveau-là. Il est très respectueux et je crois qu’aujourd’hui, il est prêt.”

Edward Levy et Uno de la Roque.

Si la première faute d’Alexa Ferrer et Uranie de Belcour a scellé la victoire de Lily Attwood, reine de Fontainebleau cette semaine, les deux complices en ont concédé une autre, pour terminer quatrièmes. Précédemment montée par le Suisse Steve Guerdat, la fille de Flipper d’Elle a néanmoins réussi une belle performance, et a enregistré sa meilleure performance avec sa cavalière actuelle. Sacrée réussite également pour Philippe Léoni. Après son podium “inespéré” dans le championnat de France le matin même, le sympathique pilote a conclu ce Grand Prix en cinquième position sur Uhlan Okkomut, pour un point de temps dépassé. “C’est une journée fantastique”, a-t-il résumé, avant de filer à la remise des prix.

Alexa Ferrer et Uranie de Belcour.

Grâce à leurs parcours rapides à quatre points, le Luxembourgeois Victor Bettendorf, le Belge Nathan Budd et le Brésilien Pedro Veniss ont également été invités au tour d’honneur, aux rênes de leurs respectifs Simolo de la Roque - qui effectuait, jambes intégralement nues, sa première tentative à ce niveau -, l'expérimenté Cadix des Rosières et le tempétueux Boeckman’s Lord Pezi Junior.

Lily Attwood et Cor-Leon.

Les résultats complets et les vidéos ici.

Janne-Friederike Meyer brille à Hagen…

Si Fontainebleau concentrait une grande partie des regards ce week-end, Hagen accueillait également son traditionnel CSI 4*. Dans le Grand Prix, la nation hôte a été récompensée, grâce à la performance impeccable de Janne-Friederike Meyer Zimmerman. De retour en selle après avoir donné naissance à son premier enfant en début d’année, l’Allemande s’est offert les honneurs avec l’excellent Messi van’t Ruytershof, un fils de Plot Blue et Inathina van’t Ruytershof, elle-même descendante de Diamanthina van’t Ruytershof et de For Pleasure. Une souche maternelle qui n’est plus à présenter ! “Je ne m’attendais pas à devenir plus rapide après ma grossesse”, a plaisanté l’heureuse lauréate, qui terminait deuxième du BEMER Riders Tour, avant de prendre son congé maternité. Avec son nouveau complice, qu’elle décrit comme “intelligent” et en qui elle voit un “atout pour l’avenir”, l’amazone, lauréate du mythique Grand Prix d’Aix-la-Chapelle en 2008, ne peut qu’avoir le sourire !

Janne Friederike Meyer Zimmerman et Messi van't Ruytershof. © Stefan Lafrentz

Dans l’épreuve phare du week-end, le Sudafricain Oliver Lazarus a ajouté un nouveau classement à son palmarès, en compagnie de Butterfly Ennemmel, une Selle Français de onze ans, propre sœur d’Abricot Ennemmel, complice de Marc Dilasser. Née chez Ilaria Antinori Marzichi Lenzi, en Suisse, Butterfly avait été sacrée championne de France à six ans… à Fontainebleau, avec David Jobertie. Le tiercé gagnant est complété par le Germain Mario Stevens, qui avait sellé la prometteuse Starissa, neuf ans, classée dans ses trois derniers Grands Prix et tout à fait au niveau pour son premier 4*. Malgré une faute en première manche, Oliver et Mario ont profité du barème de cette épreuve pour remonter dans le classement, grâce à un rapide barrage.

Les résultats complets ici.

… et Willem Greve devient le nouveau champion des Pays-Bas

Et puisque la France a sacré son nouveau champion, les Pays-Bas en ont fait de même ! Tout comme à Fontainebleau, une belle délégation batave était au rendez-vous, à Deurne. Jur Vrieling ne s’était pas trompé en soulignant que son compatriote, Willem Greve, pouvait compter sur un excellent cheval. Cet excellent cheval n’est autre que Highway M TN, qui a offert à son pilote son tout premier titre national. Une belle récompense pour ce cavalier de trente-neuf ans, très à son avantage ces derniers temps sur la scène internationale. En compagnie d’El Rocco, un fils de Quamikase des Forêts, Bart Bles s’est offert la médaille d’argent, devant la jeune Sanne Thijssen, toujours au rendez-vous. Il convient d’ailleurs de souligner que cette jeune star en devenir n’avait pas misé sur son meilleur cheval, préférant le jeune Hi There, qui a parfaitement répondu présent, ne concédant qu’une faute lors du troisième jour de compétition. Vainqueur de la Chasse avec Chabada de l’Esques, Jur Vrieling a finalement terminé quatrième avec son autre monture, le très plaisant Long John Silver, juste devant Jack Ansems, toujours présent avec Fliere Fluitier. La paire aurait pu se parer d’or, mais a laissé huit points en route lors de la finale, dimanche, pour achever ce championnat au cinquième rang.

Les résultats complets ici.