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Les Jeux olympiques de Paris dans le viseur de Jérôme Guéry avec Quel Homme de Hus (1/2)

Quel Homme
Interviews mercredi 8 mai 2024 Jocelyne Alligier

En venant au Printemps des sports équestres de Fontainebleau avec un lot de chevaux essentiellement en formation, Jérôme Guéry ne comptait pas jouer les vedettes. Mais le cavalier belge n’a pas échappé à une véritable “Quel Homme Mania”, car son magnifique étalon était aussi du voyage, attirant l’attention de tous les médias et autres observateurs. De la forêt bellifontaine au grand parc du château de Versailles, il y a encore quelques étapes, mais Jérôme Guéry affiche autant de détermination que de confiance pour la quête d’une nouvelle médaille avec son bel Holsteiner de dix-huit ans.

Dans le paddock de détente, Quel Homme de Hus, né Quempas, sort du lot, même en à côté d’autres chevaux de 5* ! Difficile d’imaginer que le fils de Quidam de Revel et de P Hawaii, une fille de Candillo, est le doyen du rendez-vous bellifontain du haut de ses dix-huit printemps. Et cela l’est d’autant plus qu’il y a un peu plus d’un an son avenir sportif était sérieusement compromis, en raison d’une blessure à la corde du jarret contractée lors du transport retour de la finale du Longines Global Champions Tour de Prague. L’équipe autour de lui, dont son copropriétaire et ancien cavalier Gaëtan Decroix et son épouse Alice Tréhoust-Decroix, qui l’a également monté en compétition, ou encore Brianna Lobreau, sa fidèle groom, ont voulu lui donner toutes les chances non seulement de retrouver une parfaite intégrité physique, mais aussi de garder le cap sur l’objectif des Jeux olympiques de Paris 2024. D’ailleurs, tout au long de la convalescence de l’étalon, ses propriétaires ainsi que la clinique Equitom, où il a été opéré et soigné, ont partagé plusieurs publications, faisant preuve d’une communication aussi transparente que possible, bien rare pour les chevaux de haut niveau. Parfaitement remis, restait à Quel Homme de Hus de reprendre l’entraînement en vue de l’objectif olympique de son entourage.

Quel Homme de Hus et son copropriétaire, Gaëtan Decroix, ici en 2015. © Jean-Louis Perrier



L’air vivifiant du concours d’Oliva

Après une reprise du travail progressive chez les Decroix, à Eden Farm, Quel Homme de Hus a réintégré les écuries de Jérôme Guéry. Le Belge raconte son retour en compétition très progressif : “En janvier, nous sommes allés à Oliva. Nous avons d’abord augmenté le travail sur le plat, sans faire de concours, tout en se remettant dans l’ambiance. Tout de suite, j’ai senti un autre cheval. Quel Homme aime les concours, et lorsqu’il restait aux écuries à la maison, je ne le sentais pas heureux. Il a énormément d’énergie et a dû passer presque un an au box ! C’est un cheval très dur, qui n’avait jamais boité, jamais été arrêté. Pour son moral, Oliva était l’endroit parfait. On utilise souvent ce concours pour remettre les chevaux en condition, pour les jeunes comme pour les chevaux d’âge. Je l’avais déjà amené pour aller à la mer et il adore ça. D’ailleurs, il était très frais, comme un quatre ans. Plusieurs fois, j’ai laissé Gaëtan Decroix, son copropriétaire, le monter, car il est plus est plus casse-cou que moi ! En février, nous avons repris la compétition très progressivement, d’abord sur des parcours à 1,20m. Au début, je le sentais un peu faible dans son corps mais physiquement bien, sans problème par rapport à sa blessure. Je sentais qu’il avait juste besoin de remettre son corps dans le mouvement et à chaque parcours il était mieux. Après Oliva, j’ai participé à deux concours en Italie, à Arezzo et Gorla Minore, où Quel Homme a fini par sauter des épreuves à 1,45m, lors desquelles il s’est baladé. Il devrait faire son premier Grand Prix lors du Global de Madrid. L’objectif est ensuite de disputer la Coupe des nations et le Grand Prix du CSIO 5* de La Baule. Après cela, nous verrons avec le sélectionneur si le cheval a besoin de refaire un concours majeur, comme Rotterdam, où les sélections seront finalisées. Nous avions établi ce plan dès le milieu d’année 2023, avec l’idée de ne pas recommencer trop vite et de reprendre sur des concours en extérieur. Pour le moment, tout fonctionne très bien : le cheval bouge super bien et va retrouver son niveau pour être dans la sélection pour les Jeux ! C’est l’objectif : nous ne le remettions pas en route pour faire n’importe quel concours.” 

Quel Homme de Hus n'est jamais revenu d'un championnat sans médaille et son cavalier espère bien le voir compléter sa collection avec une, et pourquoi pas deux nouvelles distinctions, cet été à Paris ! © Dirk Caremans / Hippo Foto



À Fontainebleau, Jérôme Guéry et Quel Homme de Hus sont restés sur des parcours de travail, avec quelques réglages, et une belle sérénité affichée par l’étalon, pas même perturbé par la galopade effectuée… en liberté par le cheval en piste avant lui samedi sur le petit Parquet.  Présent sur place, Peter Weinberg devait être satisfait de voir le Holsteiner continuer sa montée en puissance. Entre le chef de l’équipe belge et ses cavaliers, le dialogue est toujours ouvert. Et Jérome Guéry le confirme : “Tous les chevaux qui participent aux Jeux doivent remplir des minimums d’éligibilité au niveau de la Fédération équestre internationale (FEI), puis chaque fédération nationale établit ses propres critères de sélection. Dans le cas de Quel Homme, tout a été défini dès le début de l’année avec le chef d’équipe, en réunion et en compagnie des autres cavaliers. Tout le monde était d’accord sur le fait que l’on n’attend pas les mêmes choses de Quel Homme s’il montre qu’il est en forme. Il a assez démontré qu’il fait partie des meilleurs chevaux au monde et qu’il est vraiment un cheval de championnat. L’or par équipe aux championnats d’Europe de Rotterdam en 2019, la médaille de bronze collective aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021, l’argent en individuel aux Mondiaux de Herning en 2022 : Quel Homme n’est jamais reparti d’un championnat sans médaille ! On espère finir la collection avec une médaille supplémentaire à Paris !”

Peter Weinberg sait qu'il peut compter sur Jérôme Guéry et Quel Homme de Hus pour être en forme au moment M. © Sharon Vendeput / Hippo Foto

Pour se concentrer sur cet objectif, Jérome Guéry a étoffé l’organisation de ses écuries de Sart Dames-Avelines, près de Waterloo, où il monte en famille avec sa femme, Patricia, et son fils Mathieu, bientôt dix-neuf ans. Le jeune homme vient d’ailleurs de prendre la deuxième place du Grand Prix Jeunes Cavaliers du CSIO Jeunes de Compiègne avec le Selle Français Callac de Cyrmanol (Quintago I). “La progression de Mathieu est très chouette, mais il est encore jeune et j’avais besoin d’un cavalier d’expérience pour pouvoir me concentrer sur la préparation des Jeux”, explique le Diable Rouge. “Depuis deux mois, Cyril Cools monte une partie des chevaux de concours. Au total, nous avons vingt-neuf chevaux à l’écurie.” L’ancien cavalier du génial Milton (Mylord Carthago), que l’on attend toujours de voir sous la selle de Kevin Staut comme annoncé en début d’année par sa propriétaire, est apparu sur plusieurs CSI, en Belgique mais aussi en France. À Lierre, Bonheiden, Nancy ou Canteleu, le jeune talent belge, brillant sur les étapes du Morocco Royal Tour en fin d’année dernière, a enregistré de belles performances avec les jeunes chevaux de l’écurie Guéry, ou encore avec Alibi de la Roque et le guerrier Great Britain V.

Séparé du brillant Milton, plus vu en compétition depuis fin décembre, Cyril Cools a trouvé un nouveau point de base pour exprimer son talent et un nouveau gris pour disputer de belles épreuves : le miraculé Great Britain V. © Agence Ecary

La seconde partie de cet article est disponible ici.

Photo à la Une : À Fontainebleau, Quel Homme de Hus a franchi une nouvelle étape vers l’objectif des Jeux olympiques, convoité par toute son équipe, en retrouvant le niveau 5*, un an et demi après sa dernière sortie à ce niveau. © Jean-Louis Perrier