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Grâce à Knokke, la Belgique retrouve un CSIO 5*

Sport jeudi 24 février 2022 Mélina Massias

La Belgique n’avait plus accueilli d’Officiel de saut d’obstacles depuis 2017 et l’ultime édition du CSIO 5* de Lummen, ancienne étape de la Division 1 du circuit FEI des Coupes des nations. Cet été à Knokke, sous la houlette de Stephan Conter, le Plat Pays retrouvera son CSIO et son épreuve par équipes, désormais indépendante. 

La Coupe des nations de Knokke s’est fait attendre. En projet depuis quelques années, le CSIO 5* souhaité par Stephan Conter, à l’initiative de l’idée, n’avait pu voir le jour, notamment en raison de la pandémie de Covid-19. En 2022, le problème devrait être résolu. Du 7 au 10 juillet prochain, les équipes nationales auront rendez-vous pour disputer une épreuve collective dans les spacieuses installations belges. “C’est formidable d’avoir de nouveau une Coupe des nations en Belgique après que Lummen a dû jeter l’éponge”, se réjouit Peter Weinberg, sélectionneur des Diables Rouges. “Nous avons eu quelques années sans épreuve par équipe et nous sommes ravis que Stephan Conter et les équipes de Knokke organisent une Coupe des nations. Pour tout pays, cela représente une compétition très importante. Lors des dernières éditions de Knokke, tout a été parfaitement organisé, offrant un super concours, et je crois que ce sera de nouveau le cas.” 

Un mois avant les championnats du monde de Herning, temps fort du calendrier cette année, cette épreuve sera un rendez-vous incontournable pour le chef de file des Belges, mais ne servira pas d’étape de sélection. “Je n’ai pas encore les dates exactes, mais les engagements pour les Mondiaux seront clos avant la Coupe des nations de Knokke. Mais cela n’a pas d’importance ; une Coupe des nations dans son pays est toujours très importante. Nous aurons à cœur d’avoir une équipe forte à Knokke et nous ferons de notre mieux”, complète-t-il. “Pour nous, les Belges, et pour le sport en général, c’est évidemment une bonne nouvelle. Il était dommage qu’un pays comme la Belgique n’ait pas de Coupe des nations. Avoir Stephan (Conter, ndlr) qui veut recréer cela en Belgique n’est que positif et super pour le sport”, ajoute Grégory Wathelet. Fervent défenseur de son sport, le Belge, actuel numéro trente-six mondial, se retrouve toutefois embêté. “J’avais prévu d’organiser mon concours (le CSI 1 et 2* de Courrière, ndlr) en même temps ! Comme cela faisait plusieurs années que le CSIO était au calendrier mais qu’il n’avait pas lieu, je m’étais basé sur la date habituelle du CSI 5*, à savoir fin juin. La date me convenait parfaitement, puisque je souhaite proposer un événement familial pendant les vacances. D’un point de vue personnel, cela m’embête un peu [car je ne pourrais pas participer au CSIO]. Il n’y a rien de mal, et autant avoir plus de choix que pas assez, même si nous ne nous adressons pas au même public. Il y a deux ans, avec le Covid, nous regrettions de ne plus avoir de concours, alors nous n’allons pas nous plaindre maintenant”, relativise-t-il. Grégory Wathelet cherche toutefois une solution, afin de déplacer son événement d’une semaine, où au moins d’anticiper pour les années à venir.

“Les Coupes des nations restent l’apothéose de notre sport”, Stephan Conter

Pour Stephan Conter, il s’agit évidemment d’une bonne nouvelle, au service du sport. “Il nous a souvent été demandé de faire quelque chose pour la Belgique, qui a perdu sa Coupe des nations avec l’arrêt de Lummen. Il y avait une très belle épreuve là-bas, mais les organisateurs n’ont pas pu continuer pour des raisons financières”, détaille le Belge, fondateur de Stephex. “Lorsqu’ils me croisent en concours, tous les cavaliers, et pas seulement les Belges, me félicitent et me remercient. C’est déjà très positif d’avoir tous ces retours et remerciements.Stephan Conter. © Scoopdyga

Comme Aix-la-Chapelle, Rome, Calgary ou plus récemment La Baule, la Coupe des nations de Knokke ne fera pas partie du circuit des Coupes des nations Longines de la Fédération équestre internationale (FEI). “Lorsque Lummen était toujours au calendrier, la FEI rendait déjà un peu la vie dure aux organisateurs de Coupes des nations. Ils étaient en concurrence avec d’autres concours et n’avaient que peu de dotation. D’un point de vue financier, les Coupes des nations étaient très peu intéressantes, bien qu’en termes sportifs, cela restait très bien. Je ne sais pas s’il s’agissait - et s’agit toujours - d’une intention de la FEI de décrédibiliser les Coupes des nations, mais ces événements restent l’apothéose de notre sport. C’est quelque chose d’important : les gens aiment ce format et comprennent le fonctionnement des équipes, dont les membres défendent tous le même drapeau. J’ai l’impression que la FEI n’était pas vraiment pour ce format et préférait que son sponsor soutienne d’autres événements. Il y a peut-être une stratégie pour faire des Coupes des nations la Formule 3 des sports équestres, mais beaucoup de gens sont contre cela”, abonde Stephan Conter.

Ancien partenaire titre du classement mondial des cavaliers, de la Coupe du monde et de nombreux grands championnats internationaux estampillés FEI, Rolex a été remplacé par Longines en 2013. Pour autant, la marque horlogère genevoise a poursuivi son engagement auprès du sport et soutiendra le CSIO 5* de Knokke. “Rolex, qui œuvre avant tout pour le sport, a continué de soutenir de grands concours comme ceux d’Aix-la-Chapelle, Calgary, Rome et maintenant La Baule, pour aider les événements les plus historiques et les plus beaux. Désormais, nous sommes plusieurs à organiser des Coupes des nations dans le cadre de concours Rolex. Nous pouvons donc espérer que les Coupes des nations redeviennent durablement l’événement sportif le plus important, en parallèle du Grand Prix. C’est notamment pour cela que j’étais très motivé à organiser une Coupe des nations. Nous allons essayer de convaincre deux ou trois organisateurs supplémentaires de nous rejoindre. Cela nous permettrait d’avoir un vrai circuit des Coupes des nations”, poursuit Stephan Conter, qui préfère rester discret sur l’identité des concours qui pourraient prochainement rejoindre le mouvement. “Je crois qu’il est clair que la FEI a envie qu’un autre groupe soit en charge de la Formule 1 de notre sport. Tout en respectant cette autre organisation - sur laquelle il n’y a rien à redire -, nous voulons continuer à exister et proposer le vrai sport, celui qui nécessite des sélections, avec des chefs d’équipes et de bons coaches, et réunit les meilleurs cavaliers de chaque pays pour défendre leurs couleurs. C’est ce qu’il y a de plus beau. Ce n’est pas tant la FEI, mais son Président (le Belge Ingmar de Vos, ndlr) qui n’est pas du tout de ce point de vue. Heureusement, nous sommes nombreux et essayons de nous défendre, même si ce n’est pas facile. Nous allons continuer à nous battre, pour le sport et non des intérêts politiques.”

Photo à la Une : Les installations de Knokke vues du ciel. © Scoopdyga