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Dix ans après, la Belgique retrouve le goût de la victoire à La Baule

Sport vendredi 6 mai 2022 Mélina Massias

Ambiance de folie, temps idéal, gratin de cavaliers et chevaux. Voilà le menu qu’a proposé la Coupe des nations du CSIO 5* de La Baule. Pour sa soixante-et-unième édition, ce rendez-vous incontournable du calendrier international a fait peau neuve, se parant des couleurs vertes et jaunes de Rolex. Pari plus que réussi pour l’équipe organisatrice, qui a retrouvé son engouement d'antan, après une annulation en 2020 puis un presque huis-clos l’an dernier. En 2022, l’Officiel de France n’a rien perdu de sa flamme, pour le plus grand bonheur de tous les acteurs du sport. Au terme d’un match haletant et fort en rebondissements, la Belgique a triomphé, remettant la main sur ce titre qui lui échappait depuis dix ans. Deuxième, la France a fait bonne figure avec un peu de sang neuf, tandis que le Canada, porté par un Eric Lamaze aussi enflammé que les tribunes, a terminé troisième.

Les bons et cris d'Éric Lamaze sur le kiss and cry, l’explosion de joie des attachants italiens lorsqu’Antonio Maria Garofalo a signé l’un des trois doubles zéro du jour, le poing serré de Kevin Staut après sa nouvelle démonstration, et l'exultation des Belges au moment où Jérôme Guéry a coupé la ligne de son second parcours ; le vrai sport est sans doute le plus émouvant, le plus envoûtant. Vendredi 6 mai, la somptueuse piste en herbe de La Baule, dans un état impeccable, a offert un spectacle digne des grands jours, au public enfin de retour en masse dans les gradins du Stade François André. Plus une place en tribune, ni aux abords de la piste, n’était libre en début d’après-midi, lorsque le coup d’envoi de la première des deux manches de la Coupe des nations, moment attendu de cet Officiel de France, a été donné. Huit équipes avaient pris date. Toutes présentaient quatre cavaliers, comme il en est de coutume, à l’exception de la Suède, dont les deux représentants des écuries Cyor, Henrik von Eckermann et son élève Evelina Tovek, ont vu leurs chevaux être placés en quarantaine, après avoir montré des signes de fièvre ces deux derniers jours.

La joie communicative d'Antonio Maria Garofalo.

Déjà en tête à l’issue de la première rotation, avec un total de quatre points, la Belgique a tenu bon. Si Niels Bruynseels, auteur d’un parcours parfait dans l’acte initial, a commis une légère faute à la rivière avec sa prometteuse Cristel, Wilm Vermeir a rectifié le tir, passant de huit à quatre points sur le sensible Iq van het Steentje, un cheval élevé par son oncle. Double sans-faute, Grégory Wathelet occupait la place d’ouvreur, Peter Weinberg, le chef d’équipe des Diables Rouges, s’étant préparé au mieux à l'éventualité d’un barrage. Barrage qui aurait bien pu avoir lieu si Jérôme Guéry n’avait pas assuré une partition parfaite dans le second acte, avec son photogénique Quel Homme de Hus. “Même s’il y avait eu barrage, Grégory aurait gagné”, a plaisanté le Belge en conférence de presse.

Les Belges sur le podium.

 

Quel Homme et son propriétaire, Gaëtan Decroix.

“Quel endroit, quelle ambiance, quel public. C’était juste incroyable”, résumera Grégory Wathelet, qui avait déjà goûté à la traditionnelle douche de champagne, il y a dix ans, lors de la dernière victoire belge dans cette Coupe des nations de La Baule. “On n’a pas souvent cette ambiance-là, cette atmosphère-là. C’est juste un sentiment remarquable. Le chef de piste a fait un super travail, en proposant un parcours vraiment délicat, agréable à monter et qui n’a pas mis les chevaux à l’effort. C’est vraiment ce qu’il fallait. Nous avons une équipe solide. Tout le monde a participé et a répondu présent quand il le fallait.”

 

Nevados S et Grégory Wathalet.

“Je rejoins Grégory sur l’atmosphère. Pour moi, La Baule est une échéance importante, pour laquelle je me prépare et où j’ai vraiment envie de briller - comme tout le monde. Nous ne pouvions pas faire mieux ; c’était super. Nous allons pouvoir remettre la Belgique sur le tableau et nous sommes très, très heureux. Ici, on se laisse emporter par ce public français qui soutient tout le monde. L’ambiance est vraiment particulière. On sent qu’il s’agit d’un public qui aime le sport”, a ajouté Grégory Wathelet, qui avait sellé, comme Grégory, sa monture olympique. Si la paire a concédé une faute en première manche, le pilote l’explique par un “excès de confiance”, qu’il a su ne pas reproduire en seconde manche. Même si l’ambiance ne l’a pas aidé - sa monture étant particulière sensible au bruit -, Wilm Vermeir, qui ne faisait pas partie de la sélection initiale de cette épreuve collective, s’est aussi réjoui de cette victoire, tandis que Niels Bruynseels a acquiescé les paroles de ses compatriotes, avant d’ajouter avoir été surpris positivement par le comportement de sa Cristel.

 

Wilm Vermeir et Iq.

“Je suis heureux d’être de retour à La Baule. J’avais déjà gagné cette Coupe des nations, en montant pour l’Allemagne, alors, je suis ravi de la remporter maintenant en tant que chef d’équipe de la délégation belge”, a, à son tour, déclaré Peter Weinberg. “Grégory est normalement le numéro quatre de l’équipe, mais il a aussi le cheval le plus rapide. Nous l’avons donc fait partir en premier, afin que Nevados puisse avoir le temps de récupérer en cas de barrage. J’espérais que Jérôme soit sans-faute, mais Grégory était déjà prêt pour un dernier parcours, il avait déjà vu le parcours et Nevados était présent au paddock. Mais, finalement, il n’a pas eu besoin de monter ! Le parcours était très technique, et vraiment bien. L’écoute des chevaux était primordiale : il fallait de bons chevaux, mais surtout des chevaux intelligents et de bons cavaliers. Je suis vraiment content avec mon équipe. Ils sont tous d’excellents pilotes et rendent mon travail plus facile.”

Niels Bruynseels et Cristel.

Champagne shower !

Les locaux, portés par un public toujours aussi chaleureux et motivé, ont cru à la victoire jusqu’au bout. Alors que le Canada était certain d’achever la compétition avec un total de douze unités, le sans-faute négocié haut la main par Kevin Staut, sur Visconti du Telman, avait aussi scellé le score des Tricolores. Mais pas son sort… Si Jérôme Guéry, dernier à entrer en piste, avait renversé une barre, les trois équipes auraient disputé un ultime parcours de vitesse pour se départager. Finalement, cela ne s’est pas produit et, grâce à son chronomètre global, la bannière tricolore a pris une bonne deuxième place. Saluons le bon clear round de Simon Delestre et son bondissant Cayman Jolly Jumper, qu’il monte depuis six mois et qui disputait sa première épreuve d’un tel format, dans le second acte, et celui de Mégane Moissonnier, lors de son premier passage avec Cordial, qui découvrait, comme son amazone, ce niveau de compétition. Plus expérimentée, Pénélope Leprevost a montré de belles choses avec la perle grise Excalibur de la Tour Vidal, née chez Jean-Louis Bourdy-Dubois, créateur de nombreux cracks, dont un certain Mylord Carthago. Enfin, Kevin Staut fait largement oublier son parcours à une faute en première manche, après sa démonstration lors de son retour en piste avec Visconti du Telman.

Cordial et Mégane Moissonnier feront partie des plans futurs du staff fédéral.

Kevin Staut reste le patron de cette escouade tricolore.

Le Canada portait une part de France dans son équipe aujourd’hui. Yann Candele, d’abord, est né et a grandi en Normandie. Truman, la monture d’Amy Millar, né sous le nom de Virtuose Breil, aussi. Et sans doute que son nom originel aurait été plus à propos cette après-midi au stade François André. Portée par les cris d'Eric Lamaze, lançant des “fait le pour nous, Amy”, depuis le kiss and cry, qu’il occupait aux côtés de la sympathique Erynn Ballard, le chouchou du public français n’a pu qu’être ravi du comportement des siens. Si Yann Candele doit encore trouver ses marques avec Farezzo, débarqué il y a à peine quelques semaines en provenance des écuries d’Edwin Smitz, Tiffany Foster, Beth Underhill et Amy Milar ont chacun délivré un solide clear round. Vainqueurs des deux précédentes éditions, les Belges sont restés en quatrième position et n’ont pas été invités au tour d’honneur, la faute à un trop grand nombre de parcours à quatre points… Même sanction, ou presque, pour la Squadra Azzura, qui est tout même parvenu à arracher trois parcours parfaits, mais à terminer cinquième, juste devant l’Allemagne, qui aura cru jusqu’au bout à une remontada, que les huit points de Marcus Ehning et Prim du Roset en seconde manche n’ont pas permise. Le Brésil et la Suède complètent le top 8.

Eric Lamaze vit les parcours des siens comme s'il était en piste.

La joie de Beth Underhill, double sans-faute avec Dieu Merci van T&L, ancien complice d'Eric.

Les résultats complets par équipes ici.
Les résultats individuels complets ici.

Crédit photo : © Mélina Massias. Photo à la Une : Jérôme Guéry et Quel Homme de Hus offrant la victoire à la Belgique.  © Mélina Massias