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Alexis Gautier, un rêve éveillé

Reportages mercredi 26 octobre 2011 Julien Counet

Troisième et dernier volet de reportage dédié au Français Alexis Gautier !

Quand on se retrouve avec un titre de champion de France puis barré pour pas mal de sélection … Comment était-ce difficile ? 

 « Ca a été très frustrant surtout fin de l'année dernière. J'en ai discuté avec Thierry Pomel, je suis conscient que je ne fais pas du très haut niveau donc je ne demande pas les concours où il n'y a que dix Français, où c'est normal que ceux qui font du top niveau aient leur place Queen de la Cour (Athlet Z x Vas y donc Longane) mais j'ai demandé en début d'année quelques concours où j'avais eu mes sélections que ce soit avec Cincaba ou Helios avant que j'aie ces titres comme à La Baule ou même dans des CSI 4* où il y avait vingt-cinq Français … et pas moyen d'avoir ma sélection. Là, j'ai pris un vrai coup derrière la nuque. Après, il faut prendre ça avec philosophie et ça m'a reboosté pour le reste. C'était tout de même un peu décevant et j'avais dit à Thierry que j'étais un peu frustré et écoeuré sur le coup, maintenant c'est passé. C'était assez dur et au printemps, j'étais assez revanchard. Aujourd'hui, c'est oublié sinon je finirais aigri et ça je n'y tiens pas. Si on ne pense qu'à ça, on n'avance pas. On m'a dit que mon cheval était un peu vieux et que si j'avais des bons huit ans et neuf ans mais j'en ai ! Après, ils ne seront peut-être pas aussi bons qu'Helios ! » 

 En début d'année, cela vous a aussi poussé à vendre Pacifique de la Cour…

« On s'est retrouvé avec une belle proposition alors que le cheval commençait à bien sortir à huit ans dans les CSI 2* sans faute. Nous en avons discuté avec les propriétaires puisque j'en avais une patte et un peu éc?uré par la situation, on l'a vendu. Après, il y a la suite aussi puisque les Couetils ont encore Queen de la Cour, une fille d'Athlet Z qui est, à priori assez bonne. »

Quels sont les objectifs pour 2012 et la saison indoor ? 

« À court terme, je devrais faire le CSI 4* de Lyon, ce qui est top. Le but serait ensuite qu'Helios puisse faire quelques concours assez élevés pour servir de locomotive pour préparer les autres dont Olliday d'Ira, un Kannan de neuf ans qui évolue sur 1,50m et l'étalon anglo-arabe, Orient du Py qui vient d'arriver dans mes écuries. Ensuite, j'ai trois ou quatre chevaux qui prennent 8 ans l'année prochaine avec un bon potentiel. L'idéal, ce serait ça, qu'Helios puisse servir de locomotive pour que les autres puissent prendre la relève. »  L'étalon admis Toutim Saint Clair (Toulon x Ramiro)

L'avenir se prépare ? 

 « Oui, c'est certain que Helios ne va pas durer des lustres. Il va sur ses 17 ans et fait entre 20 et 25 parcours par an. Peut-être peut-il encore faire une saison ou deux ? Nous verrons mais c'est aujourd'hui qu'il faut préparer l'avenir. Après, il faut bien que je me pose la question de savoir quel est mon but. Il faut pouvoir vivre de sa passion. Il faut donc que j'aie un maximum de chevaux derrière pour pouvoir de temps en temps en vendre un, que si un est blessé, je puisse en avoir un autre derrière. Je n'ai pas une grosse structure mais il faut que je m'organise mieux que ce que j'ai fait lorsque Helios s'est blessé en 2006.  Je me suis retrouvé avec des bons chevaux derrière mais pas assez bons que pour pouvoir prendre la relève. Il faut que j'anticipe un peu plus tôt : c'est ce que je suis en train de faire. »

Les erreurs de passé servent aujourd'hui ?

 « Oui, si on veut. Une carrière de cavalier peut être assez longue. Moi, j'ai déjà dépassé mes rêves, c'est top. Aujourd'hui, il faut pouvoir s'en créer d'autres, pouvoir les réaliser et vivre aussi ! On vit de tout : les pensions, les gains, les ventes…  » 

Pour Helios, ce n'est pas contradictoire qu'un étalon avec qui on a toujours privilégié la carrière de reproducteur qui à seize ans connaît des heures de gloires sportives ?

 « Oui, c'est le monde à l'envers. Je n'ai pas été surpris car c'était leur philosophie. Peut-être que si cela avait été mon cheval, je n'aurais pas fait tout à fait de la même manière mais Helios a dû saillir à peu près 600 juments. Moi, je suis cavalier alors je ne suis pas assez objectif mais je pense que Helios peut encore se permettre quelques extras comme le championnat ou un gros concours car il avait les moyens pour faire encore autre chose. »

Que peut-on vous souhaiter pour le futur ? 

A.G. : « Que je puisse monter assez longtemps pour réaliser d'autres rêves à un niveau plus élevé  mais ce n'est pas dit que je réussirai à retrouver un cheval comme celui-là ! Helios est un cheval que je n'ai jamais senti forcer sur les barres. Cependant, je dirais réaliser d'autres rêves à un niveau plus international. »