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Alexis Gautier, un rêve éveillé

Reportages lundi 24 octobre 2011 Julien Counet

Discret, toujours souriant, l'homme est soigné mais loin de vouloir se mettre en avant. Son métier, c'est sa passion. Chez lui, c'est fonctionnel où le bien-être de ses chevaux prime sur le reste, des installations simples mais conviviales. On travaille en famille en profitant de chaque instant. Pourquoi voudrait-on toujours tout compliquer ?   

Quels ont été vos premiers contacts avec les chevaux ?  

« C'est très simple : mes parents étaient cavaliers amateurs donc j'ai toujours connu des chevaux à la maison et, en habitant dans une région où il y a pas mal de chevaux, j'ai toujours été bercé là-dedans. D'abord dans le milieu amateur mais mélangé avec des professionnels puisque mon père, qui avait un travail à côté, connaissait bien Fernand Leredde qui habitait à quelques kilomètres. J'ai donc toujours vu des chevaux même si je ne suis pas issu d'un milieu professionnel. »  Queen de Carenne (Quick Star x Le Tot de Sémilly), s?ur utérine de l'étalon Jason de Carene

Quand avez-vous décidé d'en faire votre métier ? 

« Assez tôt… au grand désespoir de ma mère. Adolescent, j'ai fait un peu d'études mais j'ai arrêté à seize ans et je n'ai jamais été freiné par mes parents. Mon père était d'accord, ma mère un peu moins mais comme ils ont vu que j'étais passionné, ils m'ont soutenu et encore maintenant. » 

Comment imaginiez-vous votre vie de cavalier professionnel ?

« À l'époque, lorsque j'étais adolescent, je me suis dit que si j'étais déjà capable de vivre de ma passion et de monter en Grand Prix nationaux, ce serait déjà un rêve dépassé. Il s'avère que c'est arrivé et que c'était un peu inespéré. Je ne rêvais pas spécialement de la haute compétition mais je voulais au moins en vivre… avec une ambition quand même, mais un peu cachée. »

Aujourd'hui, cela correspond à la vie que vous imaginiez ?  

« Oui, oui. Déjà parce que, pour l'instant, j'en vis et c'est génial de vivre de sa passion, ce qui est déjà très difficile. Puis n'étant pas issu d'un milieu professionnel, ce n'était pas du tout évident. Alors, même si je n'ai pas fait beaucoup d'internationaux, j'en ai quand même fait quelques uns et c'était un peu inespéré… Ces deux titres de Champion de France, c'est encore mieux. C'est un peu comme avec Helios, tout ce que je fais maintenant, ce n'est que du bonus car j'ai déjà réalisé mon rêve d'adolescent. »

Avez-vous vécu cela comme un frein de ne pas avoir des parents issu du milieu ?

« Non. Déjà parce qu'ils ne m'ont pas bloqué et ensuite, même si on était pas du milieu, nous connaissions beaucoup d'éleveurs du coin et même si je n'ai pas fait de compétitions Juniors car je n'avais ni les chevaux, ni peut-être le niveau nécessaire, j'ai quand même été aidé par pas mal d'éleveurs.

 Joyau d'Elle (Royal Feu x Quidam de Revel)

J'ai monté les chevaux de l'élevage des Rouges de Xavier Leredde, ceux de monsieur Navet de l'élevage d'Isigny dont Atout d'Isigny, ceux de Jean-Pierre Herpin de l'élevage du Valon dont Twist du Valon, ceux du chef de piste Pean-Paul Lepetit. Nous étions ouverts sur le monde professionnel et j'ai eu la chance d'être soutenu par les professionnels de la région avec de bons chevaux. »

Comment est ce que l'on vit le fait de voir ensuite des chevaux comme Twist du Valon ou Atout d'Isigny évoluer au plus haut niveau ?

«  C'est une fierté ! J'ai monté Atout d'Isigny au pied levé à six ans. D'ailleurs un jour, j'étais qualifié pour Fontainebleau, monsieur Navet me l'a emmené à 8h30 sur le Grand Parquet sans mortaises, ni crampons … « Roule ma poule ! ». Des histoires comme ça, j'en ai des dizaines.   J'ai aussi eu la chance de monter Tenor de la Cour avant qu'il ne soit vendu à Christian Hermon puis qu'il évolue avec Thomas Velin. J'ai vraiment monté plein de super chevaux mais quand ils étaient jeunes. C'est grâce à eux que je me suis formé même si je faisais des épreuves de jeunes chevaux. Puis, ça m'a permis aussi de connaître la différence entre les bons chevaux, les moyens et les moins bons. Je ne me suis pas formé sur un circuit Juniors mais sur un circuit régional et national de classe B mélangé avec les jeunes chevaux. » 

Avez-vous eu des formateurs ?

« J'ai commencé à monter avec mon père puis avec Xavier Leredde chez qui j'ai travaillé pendant un an et demi. »

Retrouvez sans attendre la suite de notre rencontre dans notre deuxième volet !