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Jeroen De Winter : le talent et le travail réunis

Reportages jeudi 26 juillet 2018 Julien Counet

Deuxième partie de notre rencontre avec cette grande promesse du monde de l'obstacle belge.

Votre passion de l'élevage ça vient de votre grand-père ?

« Oui, de mon grand-père paternel, mais mon autre grand-père a fait aussi beaucoup d'élevage mais pas avec la même passion. Lui (Jos Ceulemans, ndlr) aime avoir beaucoup de tous… il aime aussi de laisser sauter les chevaux en liberté mais il n'a pas la même passion pour voir les poulains dans les prairies. Son plaisir n'est pas de penser des combinaisons qu'il va faire étalon et mère comme mon grand-père paternel qui a une véritable passion pour cela. Même mon père n'a pas la même passion que mon grand-père. L'étalonage, mon père commence à y prendre du plaisir avec Nixon mais avant cela, ce n'était pas la panacée. C'était aussi une activité que plaisait avant tout à mon grand-père. »

 Comme Codex, Camus … c'était vraiment votre grand-père ?

« Oui oui oui, mon père a toujours voulu seulement faire commerce mais les étalons ça ne l'intéresse pas du tout. Maintenant oui, d'autant que cela rapporte un peu d'argent. »

Jeroen accompagnés de Skelton van het Netehof et Sara-Linn van het Netehof, deux poulains nés par transfert d'embryons du croisement entre For Pleasure et L'innocence van het Meulenhof, propre soeur d'Emerald et Diamanthina van't Ruytershof.

Le fait d'avoir vu justement des manières très différentes de fonctionnement avec vos deux grands-pères, cela vous a permis de vous ce que vous vouliez faire vous-même ?

« Oui j'ai pu observer beaucoup chez eux et voir aussi les fautes qu'ils ont fait. Etre trop grands et tout ça. Je sais que je veux faire les choses différemment. Mon grand-père maternel avait tellement de chevaux à un moment qu'il n'y prenait plus de plaisir. Je sais donc déjà que je dois faire attention à cet aspect. »

 Pour vous, le futur finalement en tant que cavalier cela passe aussi par l'élevage ?

« Ah oui , j'en suis sûr. Maintenant, on a quelques juments très intéressantes issues des meilleures lignées en Belgique et c'est sûr que ça va avoir une grande influence sur ma carrière sportive. Simplement parce qu'avec les meilleurs chevaux, vous avez beaucoup plus de chance d'avoir un bon cheval de cette famille que juste une bonne jument mais qui n'a pas de famille après, j'en suis persuadé. Quand vous commencez avec quelques quatre ans et chaque quatre an est d'une très bonne famille vous allez avoir beaucoup plus de chance d'avoir des bons chevaux à sept et huit ans que quand vous commencez juste avec des bons quatre ans. Dans ce cas, c'est alors beaucoup de travail perdu quand il n'y a pas de famille dedans et que les chevaux ne deviennent pas comme vous l'avez espéré. »

Mais vous préférez justement vous mettre sur la route pour aller chercher après des quatre ans prometteur ?

« Non, parce que vous perdez trop de temps avec ça. Maintenant, j'ai la chance d'avoir mon père qui fait ce travail. Lui fait souvent ce travail mais c'est difficile de trouver de bons chevaux et souvent, il les revend rapidement en faisant seuelement une petite plus-value. Maintenant avec la s?ur d'Emerald, les poulains nous appartiennent et Nous décidons nous-même de l'avenir de ses poulains. Lorsque vous avez la moitié d'un cheval, c'est toujours un peu compliqué. Au final, prospecter pour de bons jeunes prend trop de temps à mon goût … même si l'élevage aussi prend beaucoup de temps mais je pense que c'est un meilleur moyen. »

Vous avez une grande particularité en tant que cavalier, c'est que vous dépendez de peu de propriétaires. La majorité des chevaux de votre écurie vous appartenant.

« Oui, c'est vrai. La grande exception à la règle, c'est Nixon van het Meulenhof qui appartient à son éleveur et à Axel Verlooy mais c'est un étalon qui, je pense, va laisser une énorme trace de son passage chez nous. Il nous donne une opportunité de nous développer et de grandir véritablement dans le monde de l'élevage. Il nous permet aussi de rencontrer beaucoup de nouvelles personnes. Nous avons néanmoins aussi plusieurs chevaux dont nous sommes co-propriétaires et qui sont très importants pour ma carrière future comme Leandro, L'innocence … La seule différence lorsqu'il y a un copropriétaire, c'est qu'il faut systématiquement référer lorsqu'il y a des offres et demander ce que l'on doit faire ou s'arranger ensemble pour trouver une solution. Quand c'est un cheval à vous, vous savez directement ce que vous avez en tête.  »

Jeroen entourré de son père Erik et son grand-père Roger qui avait élevé l'arrière-arrière-grand-mère de L'Innocence van't Meulenhof. Une souche qui revient finalement à ses débuts.

C'est rare des cavaliers qui ont cette chance là, de pouvoir tout décider ?

« Oui, parce que la plupart des cavaliers montent juste pour des propriétaires. »

C'est une option qui ne vous a jamais intéressé ?

« Non, je ne veux pas… Bien sûr, il y a toujours des exceptions. Il y a des gens qui font ça pour la passion et vraiment pour le sport même si ça ne veut pas dire qu'ils peuvent jamais être vendus bien sûr. Cela nous permet néanmoins de pouvoir décider du moment opportun de le vendre. J'espère juste éviter de devoir monter pour des propriétaires qui font cela pour l'argent et qui m'enlève un cheval pour le mettre chez un autre cavalier. Je veux pouvoir prendre les décisions ensemble avec le propriétaire, avec des propriétaires qui font cela avec passion pas juste pour l'argent ou juste gagner. »

Par contre justement avec Nixon ça c'est tout l'inverse, là vous savez que le cheval va partir ?

« Oui, on sait dès le début qu'il va partir mais c'est comme je le disais, il nous donne aussi beaucoup d'autres possibilités. Ce n'est pas juste comme un cheval de sport qui vient, qui part. Nixon quand il partira il laissera ici une énorme trace de son passage… une histoire, des poulains, il nous donne beaucoup. »

Quand à seize ans, vous devenez champion de Belgique junior, champion de Belgique des 7 ans … c'était une année extraordinaire ou on se dit que tout va aller tout seul ?

« C'était aussi l'année que j'ai monté mes premiers grands prix deux étoiles avec Va Vite. - Cette année tout était bien, c'était super bien mais après on a eu aussi quelques années plus difficiles parce qu'on a eu quelques fois des problèmes avec Gretel qu'on n'a pas pu évoluer dans le sport comme prévu … mais cela nous a permis dans le même temps de trouver de bons jeunes chevaux. C'est cela qui nous permet d'avoir aujourd'hui une base plus importante qui devait nous permettre de ne plus avoir un tel passage à vide. J'avais 17/18 ans ce n'était pas facile mais aujourd'hui, grâce à cela, nous avons une base beaucoup plus grande de jeunes chevaux. »

 Jeroen De Winter à 16 ans lorsqu'il remporte le titre de champion de Belgique des 7 ans avec Gretel S (Corland x Baloubet du Rouet)

Qu'est-ce qui se passe dans votre tête où à 16 ans tout vous réussi … puis Gretel se blesse et tout s'écroule. Il y a un moment où vous doutez ?

« Non, parce l'année après j'étais qualifié pour le championnat d'Europe avec Gretel mais je ne suis pas allé parce qu'elle était malade et je suis allé à Gesves avec les 4 ans à la place. Cette année-là on a acheté la s?ur d'Emerald, Leandro, et j'ai toujours trouvé quelque chose d'autre pour me concentrer. Vous devez toujours continuer et ne pas oubliez d'où vous venez. Si j'étais resté dépressif pendant 2 mois en me disant que j'aurais pu pas aller au championnat d'Europe. Ca ne m'aurait rien apporté. Il faut pouvoir accepter de descendre d'un étage et travailler les jeunes chevaux. »

Cela fait partie de la vie de cavalier ?

« Je sais déjà cela maintenant, oui ! »

La suite et fin demain !