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A la rencontre d'Eduardo Campos

Reportages jeudi 12 juin 2008 Julien Counet

Partie 4 de la rencontre avec Eduardo Campos !

Vous venez également de choisir Grégory Wathelet comme cavalier. Depuis quand le suiviez-vous ? 

J'ai vu Grégory Wathelet pour la première fois lorsqu'il a failli remporter le Grand Prix de Madrid (ndlr 3 ème place en 2005 avec Mozart des Hayettes). Je suivais les résultats internationaux donc je savais que c'était un jeune cavalier à succès qui montait avec beaucoup de talent et de feeling tout en étant un vrai gagneur. J'ai ensuite suivi un petit peu son histoire avec son départ pour Alexander Onyshchenko, son changement de nationalité… Je pense que tout le monde peut être d'accord sur le fait que c'est un bon cavalier avec beaucoup d'ambitions qui essaie toujours de gagner… Maintenant, je ne le suivais pas lui particulièrement même si je savais depuis le début qu'il faisait partie des bons.

Un jour, je me suis dit pourquoi pas : peut-être pourrait il être notre cavalier ! Je savais qu'il serait difficile de le convaincre car cela semblait un peu fou, il montait à l'époque pour un des meilleurs sponsors au monde avec Alexander Onyshchenko qui dépensait énormément d'argent dans les chevaux. Je me suis donc demandé comment je pourrais convaincre un tel cavalier de venir en Espagne monter de jeunes chevaux, mais dans la vie, si on essaie pas, on n'obtient rien ! Je me suis donc dit qu'il fallait que je lui explique toutes mes illusions et mes rêves en lui expliquant ce que je voulais faire et ce que nous pourrions faire ensemble… . Et finalement, j'y suis parvenu parce que je pense que nous pouvons avoir un beau futur. Bien sûr, je ne peux pas être compétitif à présent avec Onyshchenko, Schockemoehle ou d'autres grosses écuries… et je ne le veux pas car je sais où est ma place. Je sais où je suis… mais je pense que je peux être compétitif dans le futur en travaillant pour cela, pourquoi pas !

J'ai exposé à Grégory mes idées, mes plans… cela lui a plu… et nous avons décidé de travailler ensemble.

Grégory Wathelet n'est pas arrivé seul en Espagne mais bien accompagné de son équipe, dont Axelle Jeanne, chef d'orchestre des écuries. Après quelques mois de coopération, tout se passe comme vous l'espériez ? Grégory & Chepetto C (Réfléchissant quelques minutes) Il pourrait être meilleur cavalier, mais bon… (éclat de rire). C'est une blague, je suis heureux de ce choix. Nous avons encore besoin de temps pour apprendre à bien nous connaître, mais je suis très content de ce que j'ai vu. Pas uniquement en tant que cavalier, car nous savons tous que c'est un bon cavalier… Mais je lui avais dit dès le début, c'est évidemment une chose importante pour moi mais ce n'est pas la seule chose importante car je veux des gens bien autour de moi, de ma famille et de mes chevaux. Nous ne vivons pas des chevaux, notre argent vient de notre business de bois, nous avons besoin de passer de bons moments. Si ce n'est pas pour passer des moments agréables, quel intérêt aurions-nous de le faire ? Je n'en ai pas besoin, je ne fais que dépenser de l'argent… je n'en gagne pas avec cela. Pour cela, j'ai besoin de gens agréables autour de moi car si je dois commencer à être avec des gens qui m'amènent des problèmes tous les jours, qui créent des problèmes avec d'autres personnes… comment puis-je être heureux dans cette situation ? Cheppeto x Indoctro  Maintenant, tout n'est pas rose dans la vie… mais j'ai besoin de voir que nous sommes dans la même équipe, que nous travaillons dans la même direction et que nous voulons le même futur ensemble, et je dois dire que c'est le cas pour le moment. Nous parlons toujours du même futur et je pense avoir fait le bon choix. Je suis heureux comme cela.

Lorsque l'on voit tous ces jeunes chevaux et maintenant votre cavalier, n'avez-vous pas peur de devoir attendre trop longtemps avant d'arriver au top niveau ? 


Conado C (Contender x Cardino) est issu d'une soeur utérine du regretté Chellano.  Ca ne me fait pas peur. J'aime travailler avec de jeunes chevaux, voir leur évolution. Je sais que c'est un long chemin mais je n'ai pas peur, j'ai confiance en mes chevaux et en mon cavalier. Nous allons prendre notre temps même si évidemment, ce serait mieux si nous n'avons qu'à attendre un an plutôt que quatre ans… mais je n'ai vraiment pas peur. Je suis très réaliste, je sais que nous n'en sommes qu'au tout début. J'ai acheté cette ferme il n'y a que 8 ans alors que je n'avais qu'une seule jument… Je ne dis pas et je ne veux pas être le meilleur, je veux juste avoir quelque chose de bien. Nous avons un bon cheptel de juments que nous saillissions chaque année de bons étalons… donc… pourquoi pas !

J'espère avoir de bons poulains. J'ai aujourd'hui quelques bons chevaux à monter, je ne sais pas encore aujourd'hui s'ils seront au top ou non… j'espère que certains d'entres eux le seront… mais pour cela, je suis sûr que j'ai besoin d'un bon cavalier et c'est la raison pour laquelle Grégory est ici, car nous voulons faire un bon travail avec une bonne gestion sur ces chevaux.

En été, vos chevaux seront basés pour 6 mois en Belgique. Comment voyez vous ces allers-retours ? Allez-vous faire également les allers-retours pour suivre vos chevaux ?

Il y a une chose importante, c'est que j'aime voir mes chevaux. Ce n'est pas que je veux vérifier quoi que ce soit mais j'adore vraiment voir mes chevaux s'entraîner car j'aime suivre leur évolution. Je trouve cela passionnant. J'aime aller dans les écuries voir comment vont les chevaux et j'aimerais évidemment suivre mes chevaux… mais ça, c'est une chose que je ne peux évidemment pas faire car je dois travailler à l'usine pour gagner de l'argent pour supporter tout le reste. Mais autrement, oui, cela dépendra du travail que j'aurai mais je ferai le maximum pour suivre mes chevaux. Certains week-ends, je serai heureux. D'autres, je reviendrai en Espagne avec la tête en bas… (rires)