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Xavier Marie, l'avenir comme obsession. (5)

Interviews samedi 28 mai 2011
Xavier Marie, l'avenir comme obsession. (5) SFL : Grégory Mars avait dit un jour qu'il faudrait avoir vu Aix la Chapelle pour élever. Ce n'est pas votre avis ? X.M. : « (Soupir) Je ne vois pas le rapport. Tant qu'on observe les chevaux qui réussissent et qu'on comprend pourquoi ils réussissent. Quelles sont les qualités qu'il faut à un cheval pour réussir ? Qu'est-ce qu'on doit chercher dans l'élevage ? … etc. Maintenant, Aix la Chapelle ou un autre concours, ça ne change pas grand-chose. Maintenant, oui, il faut voir Aix la Chapelle et je compte bien voir Aix la Chapelle mais bon, j'ai une tendance à me préserver pour l'avenir. Je nourris de grosses ambitions et j'aime bien aller à un concours quand je suis sûr qu'un cheval va gagner … Vivaldi du Seigneur x Aquilino En fait, j'ai vraiment intégré la notion de long terme, qui est diamétralement opposée avec ma vie professionnelle où l'on fait des choses à très court terme. Dans le cheval, à court terme, rien ne se passe. Même si j'ai essayé d'accélérer la construction, aujourd'hui, les choses sont en place et il faut laisser le temps au temps et le cycle est très long, entre la naissance d'un poulain au haut niveau, il va se passer 9 ans. Je projette des choses à 9 ans, je projette des choses sur plusieurs générations … En vérité, le cheval donne une vision du long terme que je n'avais jamais acquise dans ma vie et ça pondère beaucoup de choses. Ca apaise énormément par rapport au monde dans lequel j'évolue. Je me dis qu'un jour dans ma vie, j'aurai probablement beaucoup plus de temps pour faire cela. Conrad x Argentinus SFL : Par contre, dans les choses tristes qui vous sont arrivées, on a vu aussi la perte de Billund d'Arsouilles, propre frère de Vigo,... est-ce que cela a remis en cause ou vous a fait voir différemment votre investissement ? X.M. : « Oui, ça a été un mauvais moment. Je vis très mal les pertes de chevaux. Maintenant, non, ça n'a pas changé ma manière de voir les choses. A chaque fois, ce sont des moments de remise en cause. Régulièrement, nous avons des offres sur de jeunes chevaux que l'on refuse car je veux les amener à 9 ans… sauf si on pense qu'il ne passera pas le cap. Alors évidemment la perte de Billund aurait pu laisser penser que j'allais choisir une option plus immédiate et mettre plus de pression sur la vente des chevaux en se disant qu'on ne sait pas ce qu'il va arriver. C'est le problème avec les chevaux mais pas d'avantage. Ca a été un gros moment de déception car nous avions connu beaucoup d'échecs avec Kevin sur nos premiers achats et c'était le premier cheval qui évoluait très très bien et c'était au fond l'un des rares bons achats du début. Ca a été lourd économiquement de digérer les erreurs du départ et d'accepter qu'au moment où Kevin commence à avoir des résultats, où le cheval commence à se valoriser réellement, où il commence à passer un cap (d'autant que nous avons longtemps pensé que ce serait difficile avec ce cheval), signant notre première vraie réussite avec Kevin, on le perde. Alors oui, ça a vraiment été un coup dans la tête. On se relève plus fort ensuite. J'ai eu le même phénomène en dressage avec Poetin où là, cela avait été une remise en cause difficile. A ce moment-là, le projet était embryonnaire et j'ai vraiment failli tout arrêter. Mais Poetin, cela s'est passé dans des circonstances où l'homme était responsable comme bien souvent et donc comme j'étais déjà très imprégné de cette philosophie d'attendre les chevaux et non trop les épuiser dans l'utilisation, je me suis dit que le haras se construirait et 3-4 jours après, ce moment de ras-le-bol, de rejet, de démotivation passé, je me suis réveillé plus fort en me disant que ça allait me servir à quelque chose, que ce serait toujours une espèce de symbole et que cette affaire allait essayer de se bâtir en étant exemplaire sur la gestion des chevaux, la formation des chevaux et ensuite sur leur exploitation à haut niveau de manière à ce que ce ne soit jamais jamais au dépend du cheval et ça m'a remotivé. » SFL : Vous disiez tout à l'heure qu'après avoir fait le point en dressage, votre but en obstacle était d'amener des courants de sang étranger … mais pour le moment lorsqu'on regarde les résultats, le haras de Hus, ça représente une médaille d'argent aux championnats du monde des jeunes chevaux de 6 ans avec Osibelle de Baussy et un titre de champion de France des 4 ans avec Shouppydam des Horts, deux Selles Français. X.M. : « Oui. Disons qu'autant en dressage, il y a tout à faire en France autant en obstacle, la France est un pays fort. La démarche était donc différente puisque je voulais voir ce que je pouvais apporter de différent pour justifier un nouvel opérateur qui en plus n'avait pas beaucoup d'expérience au moment où il démarre … etc. Maintenant, j'adore le Selle Français et mes premiers croisements des juments que j'ai importées ont été réalisés avec des Selles Français. Parallèlement, j'ai également racheté 50% de l'élevage de Kreisker. Mon but n'était donc en aucun cas de faire un match Selle Français contre Selle étranger. Pour moi, ce qui compte, c'est une vision européenne. Osibelle de Baussy ( Dandy du Plape x Tsar de Baussy), vice championne du monde des 6 ans sous la selle de Clément Boulanger avant de se blesser et de se consacrer à l'élevage. Le Selle Français est là et ce qui n'est pas là et que j'apporte, ce sont les meilleures souches maternelles allemandes. La logique de départ était de dire que tout ce que l'on faisait plutôt en Selle Français se ferait chez Guillaume Ansquer à Kreisker et ce que l'on fait ici, c'est plus le mélange. Après pour les chevaux de haut niveau, les étalons … etc, on n'a aucune vision autre que celle de la recherche des bons chevaux et pour nous, ils n'ont jamais de nationalité. » Shouppydam des Horts, champion de France des 4 ans sous la selle de Gilles Botton. SFL : Qu'avez-vous tiré de votre expérience au sein du bureau de Z-France ? X.M. : «  Rien. J'y étais vice-président mais je n'y ai jamais mis les pieds donc il est normal que je ne fasse aujourd'hui plus partie du bureau. Je n'ai pas le temps pour ce genre de choses. C'était très gentil de la part de Léon Melchior et c'était un peu aussi un choix politique à un moment donné où nous commencions la monte avec beaucoup d'étalons qui n'étaient pas approuvés SF et qui, de fait, allaient faire pas mal de saillies et donc encourager les inscriptions au studbook Z. C'était donc de bonne guerre. » Vivaldi du Seigneur x Cornet Obolensky de gauche à droite : Que Guapo & Banda; Bellissimo & propre soeur de Sandro Hit; Fidertanz & Walessa, mère de Lorencio; Vivaldi du Seigneur & Matelème, fille d'Uèlème; Pilot de Hus & Cadix, souche de Come On; Vivaldi du Seigneur x Cornet Obolensky