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Victoire à domicile pour Victorio Des Frotards.

Sport samedi 8 février 2020

Gagner en Coupe du Monde à Bordeaux est toujours un moment spécial dans la carrière d’un cavalier : c’est ajouter son nom à une illustre liste des plus grands athlètes de la discipline depuis 45 ans. Aujourd’hui, c’est celui tout autant prestigieux du n°1 mondial, le Suisse Steve Guerdat, qui vient allonger ce somptueux palmarès. Une victoire au terme d’une compétition des plus palpitantes, qui mériterait le César du meilleur scénario !

Cette pénultième étape européenne revêtait plusieurs enjeux : pour dix cavaliers exactement, il s’agissait de récolter suffisamment de points pour entrer dans le top 18 des qualifiés potentiels pour Las Vegas (certains s’en sont rapprochés) ; pour quelques cavaliers français, le défi était de montrer à l’entraîneur national leur niveau et leur compétitivité à l’entame de cette année olympique (ce que Roger-Yves Bost aura une énième fois démontré samedi soir) et pour d’autres, c’était juste une question d’honneur : celui de remporter une épreuve qui « en jette » sur une carte de visite ! Malgré un palmarès éblouissant, n°1 mondial, triple-vainqueur de la Coupe du Monde, Champion olympique, Steve Guerdat faisait partie de ce dernier groupe, de ceux qui n’avaient pas encore gagné ce Grand Prix Coupe du Monde de Bordeaux. C’est chose faite, et de quelle manière ! Avec Victorio des Frotards, un cheval né dans la région de Nouvelle-Aquitaine – un retour à la maison – le champion suisse a remporté le barrage avec 77 centièmes d’avance sur le vainqueur de l’an dernier, l’Allemand Daniel Deusser (Jasmien v. Bisschop). Le Belge Niels Bruynseels complète ce beau podium avec un cheval assez particulier, Ilusionata van't Meulenhof, qu’il lui est impossible d’échauffer avant : « On me l’amène juste avant d’entrer en piste, je monte dessus et hop, je pars sur mon parcours » ! Le meilleur Français, Roger-Yves Bost (Sangria du Coty), signe une très belle cinquième place.

Steve Guerdat est donc l’un des plus grands champions de tous les temps, qui a pratiquement tout gagné sur cette terre, et pourtant, cette victoire à Bordeaux il y tenait plus que tout : « Bordeaux a toujours été un concours qui me fascinait, que j’ai toujours adoré. Le public français, et en particulier bordelais, est toujours fantastique. Cette compétition a quelque chose de mythique pour moi, par exemple, j’ai toujours regardé en boucle la vidéo de la victoire de Rodrigo (Pessoa) avec Baloubet (c’était en 2004, NDLR). J’ai toujours rêvé de gagner ce Grand Prix Coupe du Monde, mais depuis dix-douze ans, la chance ne m’a jamais souri et je repartais toujours déçu de Bordeaux le dimanche soir ». Pourtant, Steve Guerdat a fait plusieurs podiums à Bordeaux, mais un grand champion ne retient que les victoires ! Il est le premier fan de son sport dont il défend les valeurs avec ferveur, de ces salles avec un tel public et de ses chevaux – son monde – qu’il vénère et respecte avec passion. Victorio est un cheval particulier (mais chacun de ses chevaux est particulier), après des débuts compliqués, le cheval Néo-aquitain a remporté les trois premiers Grands Prix 5 * auxquels il a participé, un exploit unique : « Lorsque nous avons acheté le cheval avec deux amis, au début nous avons eu des doutes. Je voulais vraiment que ça marche entre nous mais je n’arrivais pas à retrouver l’intelligence de la barre et la combativité qu’il avait avec son cavalier précédent. Il y avait beaucoup de déception au début mais maintenant il donne vraiment tout, il y a eu un vrai déclic en début d’année ce qui m’a enlevé un poids. J’avais eu raison de l’acheter mais il a fallu beaucoup de patience et maintenant il se bat pour moi et prend vraiment du plaisir. On s’éclate beaucoup plus ensemble ». Lorsque Steve Guerdat monte ses chevaux ou parle d’eux, un large sourire s’affiche sur son visage. Ce soir, le Jurassien était au-delà du bonheur.

Communiqué R&B Presse