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Une Belgique taille patron à Roeser.

Reportages mardi 4 juillet 2017
CSIO*** Roeser 2017
Coupe des nations . Pour fêter ses 25 ans, le jumping de Roeser a décidé de franchir le cap et d'organiser un premier CSIO***. La renommée du concours n'aura pas tardé à susciter l'intérêt de nombreuses nations qui ne seront pas moins de treize au départ alors que les organisateurs auront dû refuser plusieurs équipes. Malheureusement, après une longue période de sécheresse, la pluie s'est invitée au concours en grande quantité, rendant central un élément du concours : la piste en herbe parfois très glissante. Comme toujours, les organisateurs auront fait de leur mieux et la pluie s'est calmée laissant un peu d'espoir pour le bon déroulement de cette première coupe des nations luxembourgeoise. Après la première manche, seules 5 équipes semblaient encore pouvoir prétendre jouer un rôle dans cette épreuve. La Grande Bretagne avait beau aligner les trois Whitaker (avec Michael, John et leur neveu William) accompagnés de Robert Smith, aucun ne sera parvenu à réaliser un sans-faute. Seul John parviendra à sortir un parcours sans pénalité aux obstacles avec Cassinis Chaplin (Cassini I) mais le chronomètre marquera un point de pénalité pour temps dépassé. La Grande Bretagne ne pourra faire mieux que la sixième place. Devant par contre, cela s'anime. Abdullah Mohd Al Marri signe le premier double sans-faute avec Sama Dubai FBH (Stakkato) pour les Emirats Arabes Unis. Le cavalier des écuries Mathy, Diego Perez Bilbao réplique directement avec HH Best Buy (Baloubet du Rouet) en signant le second double sans-faute. Christian Weier, lui, n'arrive pas à ce double zéro, avec une faute de Global (Nabab de Rêve) sur l'entrée du triple placé en avant dernière position. Le suisse Philipp Züger signe le troisième double sans faute avec son puissant Casaova F Z (Clinton). Après une première manche difficile avec deux fautes en fin de parcours, Nicola Philippaerts réplique lui aussi avec un sans-faute de H&M Harley vd Bisschop (Dulf vd Bisschop). « La première manche n'était pas top. Harley avait sauté super hier mais aujourd'hui, il était un peu perdu mais la seconde manche, il sautait mieux et à la fin, c'était assez bien. Le cheval n'avait plus sauté depuis un mois et demi et il avait besoin de resauter, il faut désormais continuer. J'adore sauter sur l'herbe mais évidemment c'est toujours difficile pour de telles pistes lorsque le temps n'est pas super mais à la fin je pense que c'était pas mal. C'est sûr qu'à la fin de l'épreuve, c'était un peu moins bien car il y avait beaucoup de nations engagées et tout le monde saute au même endroit. C'est dommage car le concours est très joli, très chouette. Ils ont fait beaucoup d'efforts. » réagira Nicola Philippaerts. Mais la suite se complique. Les Emirats perdent leur joker avec 4 fautes d'Abdullah Humaid Al Muhairi sur Cha Cha Cha (Chacco Blue). Après une première manche difficile, Victor Bettendorf veut faire compter son résultat dans l'équipe mais Sorbier Blanc (Jericho Pierreville) faute à deux reprises en doublant la mise sur l'ultime obstacle du parcours, cela semble difficile pour le Luxembourg. Mais ce n'est pas plus simple pour les Suisses. Après une faute en première manche, Martina Meroni qui avait visiblement oublié sa veste nationale se fait également piéger à deux reprises avec également une faute sur cet ultime vertical mais en devant également ajouter un point de temps dépassé avec Esqydo (Thunder vd Zuuthoeve) . Du coup, la Belgique prend le large car Catherine van Roosbroeck effectue une seconde promenade de santé avec un double sans-faute somptueux de Gautcho Da Quinta (Cicero Z) qui aura effectué une véritable démonstration. « Je suis vraiment contente car Gautcho a sauté magnifiquement malgré un terrain délicat. J'étais un peu inquiète mais pas lui, il n'en avait cure. J'avais un feeling encore meilleur lors du second tour. Ce n'est pas si simple de réaliser un double sans-faute en coupe des nations mais il l'a mérité car il a si bien sauté. On voit qu'il a encore progressé par rapport à la saison passée. Il est encore plus fort aujourd'hui, sa condition est meilleure. L'an dernier, on voyait qu'il pouvait fatiguer en seconde manche alors qu'aujourd'hui, il la saute encore mieux que la première. Aujourd'hui, il a 11 ans et il est dans la forme de sa vie. Tout ce qu'il a fait en équipe cette année, il l'a bien fait alors évidemment, on espère passer encore une étape au-dessus. Je pense qu'il a mérité une chance de faire encore plus. » expliquera Catherine van Roosbroeck. Les Emirats ne baissent pas les bras, Mohammed Ghanem Al Hajri corrige son erreur de la première manche et signe le sans-faute lors de cette seconde manche avec Pour le Poussage (Polytraum). Il met la pression sur ses poursuivants mais l'Espagnol Alvaro Diaz Garcia résiste avec un parcours sans-fautes aux obstacles de Bacentus (Balou du Rouet) mais avec un point de temps dépassé. Si le Luxembourg veut encore avoir une chance de faire partie de la fête, Charlotte Bettendorf n'a aucune alternative mais la talentueuse amazone le sait et assume son rôle de leader de l'équipe. Avec Queltis (Helios de la Cour II), elle signe le parcours parfait. La Suisse lâche du mou par contre car Edwin Smits ne pourra mieux faire qu'un double 4 avec une faute sur l'entrée du triple sur Rouge Pierville (Ultimo van Ter Moude). Après une première manche magnifique, Dominique Hendrickx repart en seconde sur le même train. Bacardi les Hauts (Rexar du Houssoit) est impressionnant mais coup de théâtre, à l'entrée du triple, il glisse … et s'arrête. Le couple revient et termine sans aucune faute aux obstacles mais avec deux points de dépassement de temps en plus : six points. « C'est un cheval qui avait fait ses débuts sur ce niveau l'an dernier puis nous avons eu du mal car il n'était pas blessé mais il n'était pas en forme et souffrait de problèmes au niveau des poumons. Du coup, durant l'hiver, j'ai beaucoup travaillé sa condition puis nous sommes partis à Oliva et cela lui a fait beaucoup de bien. Durant les six semaines là-bas, j'ai beaucoup travaillé en allant beaucoup à la plage. Je n'ai pas voulu forcer avec lui et il est revenu en forme petit à petit. Il était sans-faute dans le Grand Prix de Poznan il y a deux semaines et il suit son élan. J'ai la chance d'avoir un second cheval pour ce niveau d'épreuve. Cela le soulage et cela me permet de mieux préparer un Grand Prix et son futur. Dans la seconde manche, je suis venu un peu près du triple. J'ai fermé le cheval mais sans en faire assez. Je suis resté trop passif. Du coup, il ne s'est pas bien senti sur le sol et il a glissé. Personnellement, j'aurais souhaité être double sans faute. Cela aurait été bien pour le moral mais le but pour l'équipe est atteint, c'est le principal. Peter Weinberg est quelqu'un de toujours positif, de très calme et qui donne aussi la chance à beaucoup de cavaliers en réussissant aussi à obtenir des places supplémentaires pour suivre d'autres cavaliers et le duo qu'il fait avec Philippe Le Jeune aide aussi. Cela permet à plusieurs cavaliers de grandir. » glissera Dominique Hendrickx.

La lutte pour le podium est encore très serrée … mais la Belgique a d'ores et déjà gagné. Sans-faute en première manche, Wilm Vermeir n'aura même pas besoin de repartir avec IQ van't Steentje (Toulon).

« Je n'aurais eu qu'un seul tour à faire tellement les autres ont été bon et ce n'est pas plus mal ainsi. C'est une victoire qui nous permet d'engranger de nombreux points. Du coup, le coach m'a dit de ne pas partir pour rien d'autant que le sol n'était pas très bon. Les organisateurs ont fait tout ce qu'ils pouvaient et je suis persuadé que d'ici trois ans avec les mêmes conditions, nous aurons quand même un sol parfait car les gens donnent vraiment le meilleur d'eux.

C'est un concours incroyable mais la chose la plus importante, c'est certainement le sol. Je n'ai aucun doute sur le fait que cela va venir car les gens veulent vraiment bien faire.  Après, c'est certain que lorsqu'on gagne, c'est toujours facile mais je tiens vraiment à dire à quel point nous avons une bonne atmosphère dans l'équipe. Cette année, tout le monde aura participé à cette seconde ligue. Tout le monde aura aidé tout le monde et poussé aidant les uns, les autres. J'ai été deux fois réserves en coupe cette année, j'ai pu observer. Le travail de Peter Weinberg est super et je pense que c'était un choix super … mais je tiens aussi à dire que Dirk Demeersman a fait un boulot remarquable en amont. C'est sans doute lui qui a eu le rôle le plus difficile de remettre tout en place et c'était sans aucun doute plus facile de reprendre le boulot après lui. Dirk a fait un travail super mais pour prendre sa succession, Peter Weinberg était vraiment la personne idéale. C'est quelqu'un qui réussit à être toujours positif, qui motive tout le monde, c'est vraiment super. » réagira Wilm Vermeir Derrière, c'est plus tendu et les Emirats Arabe Unis créent la surprise en mettant la pression sur leurs adversaires avec un seul petit point de temps dépassé pour Shk. Majid Al Qassimi sur le très beau Celtion (Veron). Après un parcours sans faute en première manche, le cavalier des écuries De Roock Julio Arias n'a pas le droit à l'erreur d'autant que son équipe a déjà usé son joker mais Lennox Luis (Levisto) voit les choses autrement et à l'abord de l'oxer 4, le gris se cabre. Le cavalier remet les choses en place mais perd beaucoup de temps et termine avec 9 points de pénalité. L'Espagne dégringole. Sans-faute en première manche, Marcel Ewen peut offrir un podium historique au Luxembourg pour sa grande première à domicile. L'ancien champion de Belgique des 5 ans, l'étalon BWP Excenel V (Thunder vd Zuuthoeve) s'y emploie et signe un très beau sans-faute avec juste un tout petit point de temps dépassé qui pourrait néanmoins avoir de lourdes conséquences. Si Steve Guerdat continue sa lancée de la saison où il pourrait, vu son rythme, établir un record du monde de double sans faute en coupe des nations, la Suisse prendra la seconde place du classement juste devant le pays hôte. L'ancien champion olympique s'y emploie avec Ulysse des Forêts (Col Canto) mais aucune scénario ne peut être écrit à l'avance et la jument glisse dans le triple et faute sur l'élément central : 4 points et la Suisse sort du podium au profit des Emirats Arabe Unis qui créent la surprise du jour alors que le Luxembourg réalise un exploit avec la seconde place devant leur public. Les entraineurs allemands sont à la fête puisque Peter Weinberg s'impose devant ses compatriotes Marcus Wenz et Karl Schneider. Les trois hommes iront jusqu'à consoler Tjark Nagel, l'entraineur de l'Allemagne qui n'aura pu se qualifier quant à lui pour la seconde manche.

Après quelques mois à la tête de l'équipe, les plus sceptiques auront adoptés le style de Peter Weinberg. Alors que quelques grands noms étaient cités à la tête de l'équipe belge, c'est un néophyte qui met tout le monde d'accord.

« Je vis à la frontière belge et j'ai toujours passé beaucoup de temps en Belgique alors je connaissais déjà tous les cavaliers, déjà quand j'étais cavalier mais aussi en tant que membre du comité organisateur d'Aix-la-Chapelle. Quand on m'a proposé le boulot, cela me tentait beaucoup et maintenant que cela va bien, je l'aime encore plus. Quand cela va bien, tout le monde est content et je suis heureux aussi. Je ne me suis pas mis de pression. J'ai débuté mon rôle d'entraineur avec mes enfants puis d'autres cavaliers en Allemagne. J'avais donc déjà un rôle qui se rapprochait de mon travail aujourd'hui depuis un certain temps. C'est sûr qu'entrainer une telle équipe sur le long terme, c'est quelque chose de nouveau pour moi mais cela me plait. Nos meilleurs cavaliers ont un planning chargé avec beaucoup d'autres concours, nous avons donc besoin aussi des plus jeunes. Mon plan était dans un premier temps de remonter en première ligue, ce qui semble bien parti, mais nous avons désormais besoin de préparer d'autres cavaliers et d'autres chevaux pour être compétitif la saison prochaine en super ligue. » expliquera très simplement Peter Weinberg.

Derrière la victoire belge, la seconde place des Luxembourgeois était vécue avec autant de joie. Notamment pour le militaire Marcel Ewen qui réalise la meilleure performance de son équipe avec son 0+1 sur Excenel V (Thunder vd Zuuthoeve). « J'ai récupéré ce cheval au mois de février. Il appartient toujours au gouvernement azerbaïdjanais qui me l'a confié. Il n'était pas au top de sa forme et ces deux derniers mois, il court souvent en Grand Prix en étant classé et même avec quelques victoires. Précédemment, c'était un cheval qui gagnait régulièrement des épreuves comptant pour le ranking mais il n'était pas assez soumis que pour pouvoir gagner de grosses épreuves. Nous avons beaucoup travaillé pour pouvoir garder le contrôle et nous permettre d'être sans-faute dans ce genre d'épreuve. Notre objectif est désormais de participer au championnat d'Europe où l'épreuve de chasse lui convient bien. Dès la première fois que je me suis assis sur lui, j'ai pensé que c'était un cheval exceptionnel mais difficile. Il m'a fallu quelques petits concours pour nous mettre ensemble mais depuis que le couple s'est formé, j'ai vraiment un cheval extraordinaire, c'est un vrai extraterrestre. L'équipe luxembourgeoise était au top. Tout le monde a travaillé de manière exceptionnelle. Cela a toujours été mon rêve de pouvoir briller dans une coupe des nations ici au Luxembourg et nous avons réussi à le réaliser aujourd'hui. C'est le plus beau cadeau que l'on pouvait sans doute faire aux organisateurs mais aussi à tout le soutien que l'on reçoit du Luxembourg dont notre fédération mais aussi à titre personnel aux militaires dont je fais partie et qui sont fiers aujourd'hui de voir cette réussite. Ma prestation est une belle publicité aujourd'hui et j'espère que cela va nous permettre de trouver quelques sponsors pour nous permettre de mieux préparer les prochaines échéances et nous permettre d'atteindre les plus gros buts car nous en avons vraiment les moyens. Nous avons un groupe de cavaliers très talentueux. » réagira Marcel Ewenn qui prendra également la seconde place du Grand Prix. Grâce à son sans-faute, Charlotte Bettendorf aura permis à son équipe d'accrocher cette incroyable seconde place, l'aboutissement d'un rêve aussi pour cette cavalière qui avec son frère a fait connaitre son pays sur la scène internationale dès les poneys mais toujours en individuels n'ayant jamais de cavaliers en suffisance pour monter une équipe, c'est aujourd'hui chose faite : « Cette seconde place, c'est sans doute le plus beau cadeau que l'on pouvait faire aux organisateurs. La famille Thiry fait beaucoup pour les sports équestres au Luxembourg. Monsieur Thiry fait toujours de son mieux et il a vraiment essayé de nous soutenir. Cette année, nous avons vraiment décidé pour la première fois de participer au circuit de seconde ligue et il a de suite décidé de nous soutenir en organisant une coupe ici. Il y a eu de bonnes équipes et nous terminons seconds. Pour moi, cette coupe, c'était l'objectif de la saison. Je ne participerai pas aux championnats d'Europe car mon cheval est un peu limité. A Drammen, Queltis a attrapé une bronchite bactériale et du coup, je n'ai pu resauter qu'un seul concours national la semaine dernière sur herbe pour nous préparer. Je suis donc vraiment contente que cela ait pu se dérouler de cette manière aujourd'hui. »