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Sylvain Montigny

Interviews dimanche 14 mai 2006

Sylvain Montigny

On entend beaucoup parler de Laurier de Here*HN en France, et maintenant, Jason des Carennes qui commence à monter en puissance en plus de Gabyscion*HN. Vous avez un beau piquet de chevaux à votre disposition ?

 

Oui, tout à fait. Avec Gabyscion, nous venons d'ailleurs de remporter le Grand Prix de Ste Mère l'église qui est un des gros Grand Prix Nationaux de ce début de saison, et c'est vraiment de bon augure de voir arriver derrière Jason de Carennes et Laurier de Here qui arrivent pour l'épauler. C'est très intéressant de pouvoir compter sur plusieurs chevaux, ça nous permet d'avoir le temps de les fabriquer sans avoir à les brûler en les mettant trop vite dans de grosses épreuves ou d'avoir trop vite de grosses échéances.

Jason de Carène

C'est une chance pour moi de disposer de ces chevaux là, c'est un peu le paradis. Les Haras Nationaux m'ont fait confiance car ce sont des chevaux qui sont là pour faire de la compétition et de la reproduction. Apparemment, cela se passe bien puisque c'est un fils de Gabyscion qui a remporté le championnat de France des mâles alors que Laurier de Here a eu 150 juments et pour un anglo dans notre région, c'est fabuleux.

Mais justement des cavaliers en France avec un tel piquet de chevaux, ça devient très rare  !

 

Oui, ça l'est ! Mais vous savez, fabriquer un cheval c'est très long. Il y a tellement de choses qui entrent en ligne de compte que ce soit la santé ou toutes ces choses là. Après, il arrive que l'on soit obligé de s'en séparer et de les vendre et à ce niveau là, j'ai de la chance avec les chevaux des Haras Nationaux, Gabyscion et Laurier de Here, de ne pas avoir cette frustration de devoir vendre le cheval. Mon principal objectif est d'avoir les meilleurs résultats possibles en compétition tout en faisant attention à ce que le cheval puisse être disponible et remplir le plus de juments possible, et que ses produits prennent de la valeur. De cette façon satisfaire les éleveurs.

Et justement, est ce que votre objectif est de construire une véritable écurie en se basant sur Gasbyscion et Laurier en essayant d'aller le plus loin possible avec eux ?

 

Oui, complètement. Je pense que les résultats actuels de Gabyscion* Haras Nationaux sont déjà de très belles performances, il est encore classé 3 ème de la grosse épreuve hier (ndlr vendredi), je vais courir à La Courneuve le week-end prochain. Je sais que je suis à la porte des équipes de France. Un jour ou l'autre, il faudra penser à ouvrir la porte, mais je sens qu'aujourd'hui on a déjà déverrouillé l'entrée et il ne reste peut-être plus qu'à ouvrir la porte. C'est vrai que lorsqu'on voit Laurier de Here qui fait les épreuves de 7 ans et qui a été très brillant à Hardelot puisqu'il ne touche pas une barre de tout le concours. La semaine prochaine, il va ressortir à La Courneuve pour qu'il continue à prendre du métier sur de grands terrains. C'est vrai que je pense que je suis vraiment très près de l'équipe de France.

Gabyscion*HN

Et quel est votre objectif par rapport à cette équipe de France ?

 

Déjà, il faudra entrer dans l'équipe ! Après, j'aimerais simplement essayer de représenter au mieux l'équipe de France.

 

 

Comment travaillez vous vos chevaux durant la semaine ?

 

J'essaie de travailler énormément le moral de mes chevaux. Un cheval comme Gabyscion a, maintenant, un travail de routine où l'on tient beaucoup compte de la condition physique. Mes chevaux sont travaillés tous les jours. Laurier de Here a un programme un peu particulier. Nous le préservons du mieux que nous pouvons car il n'a que 7 ans et comme il fait beaucoup la monte en ce moment, il est prélevé tous les deux jours, alors j'évite de lui demander un travail trop dur durant cette période. Je veux le laisser mûrir, lui donner de l'expérience et je ne pense pas que l'on puisse faire de la compétition et être prélevé, tout en étant travaillé tous les jours. Je sais que sa carrière est devant lui et non derrière, alors s'il va au concours et qu'il fait une petite faute, je sais que l'on ne lui en voudra pas.

Est-ce que vous vous intéressé un peu à l'élevage ou est ce que vous suivez ça un peu de loin ?

Je suis véritablement un fou d'élevage. Il y a deux ans, J'ai acheté avec ma femme une ferme de 10 hectares. Mon épouse a six poulinières et nous prenons également des juments en pension à l'élevage ou au poulinage parce que j'adore ça. J'apprécie tout particulièrement le Selle Français car je pense que c'est vraiment une très bonne race.

 

Quelle est votre vision sur l'ouverture du Selle Français, par exemple aux étalons étrangers ?

Je pense que c'est toujours bon de changer de sang. Maintenant, il y a des dangers. Pour un SF, on commence à se rendre compte de la façon dont un étalon produit lorsqu'il a entre 16 et 18 ans parce qu'on l'a vu évoluer en compétition lui-même et que l'on a vu plusieurs de ses produits que ce soit sous la mère puis dans les concours de 3 ans puis en 4-5-6 ans et ce n'est qu'au bout de 400 ou 500 produits que l'on peut véritablement se rendre compte du meilleur croisement pour utiliser le cheval. Ce que je reproche aux étalons étrangers, c'est qu'on ne voit pas assez de leurs produits hormis les bons, évidement, mais pas les autres alors, c'est très difficile pour moi de croiser un étalon étranger avec une jument française.

Gai de la Blanche Lande Laurier de Here *HN

Et justement, même si cela semble évoluer, est ce que vous ne pensez pas qu'en France, vous prenez un certain retard en approuvant les étalons assez tard par rapport à la Belgique ou à l'Allemagne ?

 

Oui, c'est sûr mais je pense que la plus grosse qualité dans l'élevage, c'est quand même l'éleveur. Et le véritable éleveur, ce n'est pas celui qui va lire le journal le lundi matin et dire « Ah, y a un tel qui a gagné, je vais le mettre sur ma jument ! », c'est avant tout, je pense, celui qui est conscient des qualités et des défauts de sa jument et qui va essayer de pallier ses défauts là avec les qualités et les défauts de l'étalon. Là, je pense que c'est un véritable éleveur. C'est vrai qu'à l'heure actuelle, il y a beaucoup de gens qui croisent sans avoir quasiment vu le cheval, sans faire attention : ni au modèle, ni à la taille, ni au tempérament et on se retrouve parfois avec des chevaux pas simples à gérer ou trop petits ou trop grands. Ca, c'est important et je pense qu'il faut revenir en arrière et regarder comment les éleveurs, nos anciens, faisaient et donc au fait qu'ils faisaient très attention au tempérament, à la taille ou au modèle et ça, je pense qu'on l'oublie un peu.

Quelles sont pour vous les qualités d'un cheval de sport moderne ?

 

Je pense que la qualité première d'un étalon actuellement, ce sont les qualités d'un cheval de compétition. La première chose qu'on leur demande, c'est de la volonté car on ne peut rien faire avec un cheval qui n'a pas de volonté. Après la volonté, les moyens, le respect, la souplesse. Ce sont des éléments qu'il faut pour faire de la haute compétition et être régulier en compétition, pas seulement de gagner une épreuve puis rester six mois sans classement. Il faut être régulier en compétition.