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Stephan de Freitas Barcha s’offre l’or à Santiago et succède à Marlon Modolo Zanotelli

Freitas
Sport samedi 4 novembre 2023 Mélina Massias

Si le Brésil a laissé l’or collectif filé entre les mains des Etats-Unis aux Jeux panaméricains de Santiago, au Chili, il s’est vengé dans la finale individuelle, grâce à Stephan de Freitas Barcha et sa géniale Chevaux Primavera Montana Imperio Egipcio. Le sympathique cavalier, qui a débuté au Brésil, comme sa complice, et a gravi les échelons un à un, s’est offert le droit de lever les bras, même après avoir renversé l’ultime obstacle de cette finale en deux manches. Particulièrement sélectif, ce dernier affrontement a permis à Kent Farrington et McLain Ward de s’emparer de l’argent et du bronze, aux rênes de leurs respectifs Landon et Contagious.

Quelle finale, quelle consécration pour Stephan de Freitas Barcha et sa jument de douze ans, Chevaux Primavera Montana Imperio Egipcio, née Primavera Montana au haras Montana. Discret sur la scène internationale, ce pur duo brésilien avait pourtant marqué les esprits dès le début de la saison extérieure en Europe. Lauréat du Grand Prix 4* de Montefalco, sans-faute dans la seule manche de la Coupe des nations du CSIO 5* de Rome disputée par les Auriverde, double zéro et troisième du Grand Prix associé, le couple avait ensuite contribué à la victoire de son équipe dans la Coupe de La Baule, malgré deux parcours à quatre points. De nouveau impeccable dans le temps fort du CSI 4* de Courlans, avec une huitième place à la clef, les deux complices avaient ensuite manqué le coche lors du deuxième acte de la finale du circuit des Coupes des nations de Barcelone, n’empêchant toutefois pas le Brésil de mettre la main sur son ticket pour Paris. À Santiago du Chili, tous deux ont d’abord connu une Chasse entachée d’une barre, puis ont aligné trois sans-faute, deux dans la Coupe des nations et un lors de la finale individuelle, prenant suffisamment d’avance pour se permettre de renverser l’ultime palanque de ces Jeux panaméricains et exulter une fois la ligne d’arrivée coupée, vendredi 3 novembre. Sur le kiss and cry, tout le clan brésilien, uni comme une grande famille, n’a pu retenir ses cris et son émotion palpable même à des milliers de kilomètres, pour féliciter son champion, qui succède à une autre star brésilienne : Marlon Modolo Zanotelli, sacré en 2019 à Lima avec la géniale Sirène de la Motte, dont la progéniture devrait suivre les traces. 



“Remporter un championnat en Amérique du Sud est un rêve devenu réalité ! À chaque championnat que j’ai remporté avec le Brésil, Marina (Azevedo, ndlr) était le chef de piste ! Que ce soit dans les catégories Enfant, Junior, Jeune cavalier ou Senior”, s’est ému l’heureux lauréat. “Depuis que j’ai commencé cette aventure, il y a vingt-cinq ans à Rio de Janeiro, j’ai travaillé chaque jour pour vivre une journée comme aujourd’hui. Je veux juste remercier toutes les personnes qui m’ont aidé durant mon parcours. J’ai désormais une solide équipe, de bonnes personnes derrière moi, mais j’aimerais dédier cette victoire à deux personnes qui ne sont plus de ce monde : un professeur que j’avais depuis mes quinze ans, et aussi mon ami que j’ai perdu en début d’année. Je sais qu’il était avec moi sur chaque parcours, à me soutenir. Cette victoire est pour toi Vava, toi mon ami qui était comme un frère pour moi.”

En bronze par équipe, en or en individuel, le Brésil, qui compte encore de sérieux couples en réserve, n’a pas fini de faire parler de lui. Désormais l’objectif est clair pour cette escouade qui ne cesse de monter en puissance : conquérir les Jeux de Paris, dès l’an prochain.

Alors qu’elle pouvait légitimement prétendre à une médaille aux rênes de son génial, mais encore jeune Dorado 212, Laura Kraut a craqué lors de son ultime entrée en piste. Particulièrement relevé, le niveau de la compétition a causé pas mal de tracas, même aux meilleurs couples de la planète. Finalement en chocolat, l’Américaine a laissé place à deux de ses coéquipiers sur le podium. Si cette grande championne sera sûrement un peu déçue de ne pas avoir accroché une nouvelle breloque en solo à sa collection, elle pourra se réjouir d’avoir contribué à l’or collectif glané deux jours plus tôt, et surtout se tourner avec sérénité vers Paris, où le choix entre Baloutinue, encore convalescent, et cet excellent Dorado 212, ne sera assurément pas aisé. 



Auteur d’une très belle remontée avec son tout jeune Landon, né Crack de Nyze au sein de l’élevage de la famille Nijs, Kent Farrington est définitivement de retour au sommet. Ou presque. L’Américain a, en effet, dû se contenter de l’argent, pour un peu plus d’un point et demi de retard sur la tête, et une barre de trop, poussée à terre dans l’acte initial de la finale par équipe. Qu’importe, le redoutable Etats-unien ne pouvait qu’être ravi du comportement de son tout jeune fils de Comilfo Plus. “Au bout du compte, c’est un super résultat ! Nous avons dû nous battre depuis le bas de tableau aujourd’hui, avec un cheval très inexpérimenté à ce niveau. J’ai le sentiment qu’il n’a fait que se bonifier tout au long de la semaine. Je suis ravi de ce résultat ! Landon est arrivé dans mes écuries à la fin de son année de sept ans. Il a aujourd’hui dix ans et prend de l’envergure. Il a déjà remporté deux Grands Prix 5* (à San Miguel de Allende en début d’année, et à Calgary lors d’une tournée estivale, ndlr). Il a montré qu’il était encore un peu vert lors de cette finale, mais c’est un athlète incroyable. On peut le voir : lorsqu’on est en difficulté, il se bat ! Je trouve qu’il a fini ce championnat de très belle manière. C’était une super expérience pour lui, et elle lui sera bénéfique pour la suite”, a réagi Kent Farrington. “Les Jeux panaméricains ont pris une toute nouvelle dimension dans notre sport. Le chef de piste a pu construire ce parcours final grâce au niveau des cavaliers présents aujourd’hui.”

Formant sans doute l’un des couples les plus expérimentés en lice pour une médaille, McLain Ward et Contagious ont conquis le bronze malgré une finale bouclée avec douze points. Ils ont devancé Laura Kraut et Dorado 212, donc, mais aussi Pedro Veniss et Nimrod de Muze, cinquièmes, Amy Millar et Truman, né Virtuose Breil, Roberto Teran Tafur et Dez' Ooktoff ainsi que José Maria Larocca et Finn Lente, huitièmes. Le duo argentin a été le seul, en plus des médaillés d’or et d’argent et du surprenant chilien Agustin Covarrubias juché sur Nelson du Petit Vivier à signer un sans-faute dans l’une des deux manches de ce dénouement des Jeux panaméricains, dont le niveau a été salué par tous, y compris McLain Ward, qui y prenait part pour la troisième fois. “C’était excellent. J’ai trouvé le niveau très relevé, sélectif. Tous les ingrédients d’un championnat y étaient !”, a-t-il conclu.

Les résultats complets ici.

Photo à la Une : La joie de Stephan de Freitas Barcha. © FEI / Shannon Brinkman

Les Jeux panaméricains sont à (re)vivre sur Clipmyhorse.tv.