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Romain Potin, une vie autour du cheval.

Reportages vendredi 3 juin 2016 Julien Counet

Dernière partie de notre rencontre de la semaine avec le cavalier français Romain Potin ! Romain Potin et son 8 ans Impressario vd Heffinck (Diabeau x Cartier vd Heffinck), issu de la souche de l'étalon Echo van het Neerenbosch.

Dans votre jeunesse, vos parents lancent Jump'in et petit à petit réduisent l'activité du poney-club pour se consacrer à leur marque. Comment l'avez-vous vécu ?

« Ça a été une chance pour moi … surtout avec l'opportunité de travailler avec Hervé Godignon. Ce qui m'a toujours impressionné le plus avec lui, c'est qu'il n'est jamais arrivé une seule fois où je n'ai pas compris ce qu'il a voulu m'enseigner. Avec d'autres personnes, c'est déjà arrivé mais jamais avec lui. Il a une telle pédagogie que tout est simple. Si tu n'y arrives pas, il se met sur ton cheval : en deux secondes, c'est fait : tu te remets sur ton cheval et tu arrives à le faire. C'est un sacré avantage, il n'y a pas à dire. Après, je me suis toujours intéressé à la marque et son évolution. J'ai toujours fait tous les salons avec La Baule, Paris, Lyon. On n'en fait pas beaucoup, cinq salons par an mais j'y ai toujours participé. Sur les textiles, je n'ai jamais donné mon avis mais toujours en ce qui concerne les produits techniques. Je m'occupe désormais des mors qui me passionnent réellement. Je pense que ce sont ces produits techniques qui font qu'on arrive à avoir une énorme progression car après les textiles, c'est un choix de goûts et de couleurs. Je ne suis pas styliste alors j'aurais du mal à donner mon avis alors que sur un filet, une muserolle : là, oui ! Les mors, ça me passionne car je trouve que l'on peut faire tout et n'importe quoi. Aujourd'hui, le fait d'avoir de grands cavaliers qui viennent vous trouver en nous demandant s'il serait possible de faire ça ou ça, c'est intéressant. Quelqu'un comme Patrice Delaveau qui échange énormément tout comme Pius Schwizer même si là, les échanges sont difficiles à cause des barrières de la langue. Je trouve cela super encourageant de voir des gens de ce niveau-là qui viennent et qui reviennent événement après événement. C'est la preuve que nous faisons des produits de qualité et intéressants d'autant que ce sont des gens qui ne sont pas intéressés financièrement, alors que nous sommes dans un monde aujourd'hui où bien souvent les gens, lorsque l'argent n'est pas en jeu, en ont un peu rien à faire. C'est ce que j'apprécie beaucoup avec ces gens-là et particulièrement chez Patrice Delaveau. »

 Après s'être fait remarquer lors du championnat de France des 7 ans, Impressario vd Heffinck a remporté son premier Grand Prix international lors du CSI** de Sancourt. 

Concernant le développement de Jump'in et de votre carrière, comment voyez-vous les choses ?

« Mon objectif est vraiment de réduire les chevaux en ne conservant que quatre ou cinq chevaux de qualité avec systématiquement deux à trois chevaux de sept ans pour préparer l'avenir car acheter des chevaux de la qualité des deux que j'ai aujourd'hui n'est malheureusement pas possible. Sportivement, mon objectif est de réduire mon nombre de concours mais me rendre sur des concours sympathiques. Le but est vraiment de faire de la qualité à tout niveau. C'est également de cette manière dont nous avons procédé avec Jump'Inn en privilégiant la qualité sur la quantité. On peut faire de meilleures marges sur la qualité que la quantité, et dans les chevaux, c'est pareil, je ne compte pas multiplier les chevaux pour en sortir seulement un de temps en temps. »

La vie de cavalier implique beaucoup de voyages mais finalement, celle de représentant aussi. C'est difficile d'organiser la vie de famille autour de cela ?

« Pour les concours, ce n'est pas compliqué : ma femme vient toujours avec les enfants au concours ou en tout cas à 90% du temps … mais il est clair aussi qu'actuellement, je reste bien souvent dans les concours qui se déroulent dans notre région. Je n'ai pas encore été amené à voyager énormément même si évidemment j'espère que si l'évolution se poursuit, je bougerai un peu plus en Europe par la suite. C'est une organisation mais je pense que, comme tout, lorsqu'on est bien entouré cela ne pose pas de problème. Il faut pouvoir s'organiser et déléguer. »

 Romain et son père Philippe Potin, chef de piste & gérant de Jump'in autour d'Impressario vd Heffinck. 

Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

« Que cela continue et évolue bien. C'est important que les choses puissent continuer à avancer que ce soit au niveau des chevaux, de Jump'in mais également au niveau de Mors and More, la société que j'ai créée avec ma femme. Nous avons lancé cette société à deux avec Juliette où nous distribuons une dizaine de marques de mors. Le site est encore récent, nous l'avons lancé il y a juste un an et demi mais on peut voir une véritable évolution. Les gens sont contents du service et il répond à une véritable demande où nous apportons un véritable service dont les gens ont besoin. Créer un site hyper spécialisé peut s'apparenter à une niche dans une niche et être compliqué mais il y a un véritable besoin. Les gens ont besoin de conseils et d'être rassurés. Dans notre sellerie, j'ai un mur avec 400 mors et je les ai tous essayé. Les mors me passionnent depuis toujours. Je trouve cela vraiment important. J'ai travaillé durant quelques temps avec Patrick Anciaume, le père de Timothée, et comme il dit le mors est à la fois le volant et les freins. C'est hyper important et c'est également hyper technique car un mors n'est propre ni à un cheval, ni à un cavalier. Il y a des dizaines de mors qui vont apporter exactement la même action mais selon le cheval ou le cavalier, un mors va être plus ou moins bien accepté. On voit qu'aujourd'hui Mors and More se développe bien que ce soit en France ou à l'étranger. Même s'ils ne nous demandent pas notre avis dans ces cas-là, cela fait plaisir de recevoir également quelques commandes de quelques stars qui montrent que nous avons de produits de qualité à proposer. »

FIN.