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Rik Hemeryck : le rêve d'un travailleur

Reportages vendredi 13 avril 2012 Julien Counet

Quatrième volet de notre rencontre avec le cavalier Belge Rik Hemeryck.

Difficile de faire cette interview sans revenir aussi sur les points noirs de ces deux dernières saisons, avec les quelques stops que vous avez subi autant avec Quarco que Challenge. Comment avez-vous vécu cela ? Ca a dû être terrible d'avoir ses deux chevaux de tête qui s'arrêtent et de subir la pression qui a suivi ?

« Oui. Tout d'abord, il y a eu Quarco qui avait neuf ans. C'est un cheval qui est très très respectueux, très attentif à tout ce qui est autour … et c'était sans doute une année trop tôt de me lancer à Rome, Rotterdam … et évidemment, j'avais de la pression car il fallait que le cheval saute bien. Tout le monde me dit que je me suis mis la pression mais ça, je ne le pense pas. C'est sûr que j'ai voulu faire les choses vraiment convenablement. Avec le recul, je pense qu'il aurait dû attendre un an pour faire la plus haute compétition.  Quarco de Kerembars

 En fait, j'ai surtout eu une très grosse désillusion à Aix la Chapelle cette année-ci parce que j'avais Challenge que j'avais vraiment amené avec un programme de concours. Il avait eu trois mois de repos, j'avais vraiment choisi tous les concours qu'il fallait faire et puis je me rappelle, nous étions à Saint Gall et Philippe Guerdat m'a dit : « Tu peux aller à Aix-la-Chapelle, mais tu es sûr qu'il faut que tu y ailles car c'est peut-être un peu trop tôt pour le cheval … Tu peux peut-être aller à Falsterbo… ? » Mais bon, je n'étais jamais allé à Aix la Chapelle de ma vie, il avait sauté super à Saint Gall et je me suis dit que ce ne serait sans doute pas plus haut… C'était, je le répète, un cheval très respectueux et de nouveau, c'était peut-être juste un an trop tôt ! 

A neuf ans, aller à Aix la Chapelle, c'est exceptionnel, puis avec le recul, je n'ai sauté qu'une épreuve avant la Coupe des Nations où nous avons eu une météo horrible avec une pluie terrible. Cette coupe des nations ne s'est pas bien passée et évidemment, tout le monde regarde les résultats. On regarde un peu moins les résultats sur les Grands Prix mais les coupes des nations sont beaucoup plus médiatisées et dès que je fais une petite erreur, on dit : « oui, c'est Rik qui ne tient pas la pression. » On prend un exemple, à Malines, Ludo Philippaerts fait un refus avec Challenge et on peut lui dire aussi que c'est la pression … mais non, il a juste fait une erreur et cela peut arriver à n'importe qui mais on n'en parle plus car ce n'est pas une Coupe des Nations. Si moi, j'avais fait ça, on aurait dit « Oui, Rik est trop nerveux.. » etc mais je ne pense pas du tout. Il n'y a eu que quelques fois où les coupes des nations n'ont pas tourné comme je voulais. Je regrette avec Challenge l'an dernier car Challenge avait sauté la Coupe des nations de Calgary, il fait 4 points, je vais à Lummen, il fait 4 points, à Saint Gall, il fait 4+4 et en quatre coupes des nations, il y en a une où ça va moins bien et on me dit tout de suite que je ne tiens pas la pression malgré une fois encore le fait que lors de cette même coupe des nations, Jos Lansink n'a pas du tout été mais lui, on le reprend deux semaines plus tard au concours. »

Par rapport à la fin de saison dernière où ça allait un peu moins bien, qu'est-ce que vous avez changé ?

« Evidemment, on cherche toujours des petites choses. Je trouvais que sa ferrure était une taille trop petite donc on a changé totalement ça. Maintenant, cela fait près de trois mois que je travaille avec un cavalier de dressage qui s'occupe aussi de Vigo d'Arsouilles. Je le travaille tout à fait différemment sur le plat et il y a peut être aussi toutes les petites choses que l'on a changé. Aujourd'hui, il sort deux fois par jour ce que l'on ne faisait pas avant. Au concours, on a un peu changé les guêtres derrière, je le monte tout à fait différemment au paddock … oui, évidemment, je cherche toujours à m'améliorer. Ce n'est pas parce que le cheval a 12 ans qu'on ne peut plus rien lui apprendre. On cherche les défauts, ce qu'on peut lui apporter … c'est peut-être toutes ces petites choses là qui font qu'aujourd'hui, ça va très bien. » 

Justement, à Aix, on a un peu l'impression que l'éclair est tombé sur vous et que vous avez été foudroyé sur place ?

« Oui, c'est un peu aussi l'image que j'ai et j'espère vraiment avoir une possibilité dans l'avenir de prouver que ce n'est pas du tout comme ça. »

Pour cela, est-ce que vous pensez que Quarco pourra encore recevoir sa chance en équipe ou faudra-t-il attendre Erco ?

« J'espère vraiment que Quarco recevra sa chance car il est vraiment en grande forme actuellement. Fin de l'année dernière, il n'était pas dans une bonne passe que ce soit à Calgary ou au championnat de Belgique. Je n'ai aucune preuve scientifique mais le cheval n'était juste pas en forme. A Lyon, ce n'était pas une coupe des nations, on n'en parle pas, mais le cheval n'était pas en forme. Il doit se qualifier pour la coupe du monde et il fait trois fautes ! Ce n'est pas Quarco qui fait trois fautes ! C'est un cheval respectueux avec tout … mais il n'était pas en forme. Actuellement, il est par contre dans une bonne période. Il a aligné une série de Grands Prix en faisant maximum 4 points. Lors du 5 étoiles de La Corogne, il faut 4 points, à Malines, il est sans faute, A Leipzig, il fait 4 points, à Bordeaux il est sans faute, à Göteborg, il était très bien jusqu'à la dernière ligne où il fait 4 points comme à Paris. Aujourd'hui, je mise vraiment tout sur la finale de ?'s-Hertogenbosch et j'espère prouver que Quarco mérite d'avoir une place là-bas et si ça se passe bien, j'aimerais, après lui avoir accordé quelques semaines de repos bien méritées, pouvoir recevoir ma chance car au niveau qu'il est et vu la forme qu'il a actuellement, je trouve qu'il mérite sa chance dans l'équipe et je pense qu'on va me la donner. »

Dernier volet de notre reportage demain !