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Rencontre avec Marine Scauflaire

Reportages mardi 4 octobre 2016

Marine Scauflaire : échelon par échelon.  A 23 ans, Marine Scauflaire connait une fantastique saison 2016 avec non seulement sa monture de tête, l'étalon Selle Français Opodium du Vivier (Socrate de Chivre) qui évolue depuis six ans sous la selle de la cavalière montoise et s'est classé second et troisième des Grand Prix** du Touquet et de Mantes La Jolie mais également Sansouci de Tinmont (Fidjy du Fleury) qui a débuté sa carrière internationale cette année pour prendre d'emblée la seconde place du Grand Prix** de Sancourt. Marine Scauflaire & Opodium du Vivier Quels ont été vos premiers contacts avec les chevaux ? Marine Scauflaire : « Mes parents montaient eux-mêmes tous les deux à cheval. J'ai donc rapidement été en contact et à l'âge de 3 ans, j'ai eu mon premier poney. Mes parents m'ont d'abord donné des cours puis j'ai continué ailleurs car c'est toujours plus difficile d'apprendre avec ses parents. A l'âge de 8 ans, j'ai commencé à prendre des cours avec François Bossu qui m'a accompagnée jusqu'à mes 17 ans et depuis c'est Frédéric Bouvard qui me coache. »

Pourquoi avoir choisi François Bossu ?

M.S. : « J'avais d'abord essayé avec une autre personne mais ça n'avait pas vraiment collé, sans qu'il y ait de raison particulière. J'ai ensuite rencontré Bertrand Genin qui prenait déjà cours avec François Bossu et qui nous a conseillé d'essayer. A cette époque, François Bossu était toujours avec Patrick Mc Entee à Gouy Lez Pieton et j'ai débuté à l'occasion d'un stage qu'il organisait. Cela m'a bien plu et j'ai continué comme cela. J'ai pris cours neuf ans avec lui … donc c'était vraiment bien. Lorsque j'ai commencé, j'avais deux petits poneys et je tournais en 90cm et 1m. Il y avait évidemment une optique de concours mais certainement pas avec l'ambition d'atteindre le niveau que nous avons touché. C'est au fil du temps que cela a pris de plus en plus d'ampleur. J'allais prendre jusqu'à deux fois cours par semaine. Ensuite, comme ça avançait bien et qu'il trouvait que mon équitation progressait, nous avons décidé d'investir dans d'autres poneys pour faire du plus haut niveau et c'est cela qui m'a donné envie de progresser. En poney, j'avais de très bons poneys et des résultats, nous avons donc eu l'envie de participer aux championnats d'Europe … et une fois que l'on goûte à ça, on a toujours envie d'évoluer. Après les poneys, cela a continué avec les chevaux … cela a évolué au fil du temps. »

 Opodium du Vivier et sa cavalière avec ses soeurs, Léa et Lore.

Vos parents faisaient-ils aussi du concours ?

M.S. : « Oui, mais juste en régional. Ils sortaient en concours le week-end pour s'amuser sur des épreuves d'un mètre dix, un mètre vingt. C'était un pur plaisir. Par contre, j'étais au contact des chevaux mais ils ne m'ont jamais forcé. Ca n'a jamais été une obligation. C'est moi qui ai demandé à avoir un poney puis cela a suivi. »

Ca leur a fait un peu peur quand ils ont vu l'ampleur que cela prenait ?

M.S. : « Ils ne me l'ont jamais dit mais je suppose que oui. Nous avions quelques boxes à la maison mais rien n'était prévu pour accueillir une écurie professionnelle. Je sais que cela avait toujours été le rêve de mon papa. Il a toujours aimé les chevaux et il n'a jamais eu cette chance alors je sais que s'il s'est donné tant de mal pour se débrouiller à trouver des chevaux, une écurie, un camion et me permettre d'aller faire des internationaux c'est aussi parce qu'il aurait bien aimé connaître ça et ça lui faisait plaisir pour moi. »

 Opodium du Viver est un propre frère de Quidam du Vivier qui a évolué au plus haut niveau avec Pius Schwizer, frère utérin de Rosette du Vivier que l'on a pu voir évoluer au haut niveau sous la selle d'Alexandre Fontanelle.

A un moment donné, vous êtes très proche de réaliser votre rêve des championnats d'Europe poney puis ça ne se concrétise pas. C'est la première grosse déception de votre carrière ?

M.S. : « Oui, tout à fait. J'aurais dû faire partie de l'équipe. J'avais un très bon poney qui était classé à chaque Grand Prix. La première coupe des nations à laquelle je devais participer, nous avons eu un problème de toise. Le poney était stressé et énervé … du coup, il a été toisé avec un demi-centimètre en trop. Ce fut une longue histoire mais finalement, ça se passe. Je ne sors plus le poney en épreuves réservées aux poneys puis après la fin des championnats d'Europe, on me dit de reprendre les concours. J'ai refait toute la saison en Grand Prix poney. Il y avait un concours à Potte où ils décidaient de l'équipe. Le chef d'équipe, Jean-Jacques Mathijs, est venu me trouver pour m'annoncer que je faisais partie de l'équipe… puis juste avant le stage qui se déroulait en préparation des championnats, une autre décision a été prise et c'est le neveu de Ludo Philippaerts (Pieter Clemens, ndlr) qui est parti à ma place. Pour quelle raison, je ne le sais pas et nous ne le saurons sans doute jamais. Cela a été une énorme déception. J'ai été vraiment déçue, j'ai vraiment eu un coup au moral. Il ne faut pas oublier qu'à cette époque, j'avais 15 ans. Lorsqu'on arrivait au concours, on avait l'impression que les gens nous regardaient bizarrement. On a peur du regard des autres, on se demande ce qu'ils vont penser. J'avoue que j'étais dégoûtée du concours, je n'avais plus trop envie. »

 Axel Scauflaire et ses filles.

A ce moment-là, que se passe-t-il ? On trouve une autre motivation ou l'on se dit que quoique l'on fasse les chances ne seront pas équitables ?

M.S. : « Mes parents m'ont vraiment reboosté. Après cet épisode, je suis passée à cheval. Nous avons trouvé de nouvelles montures et j'ai pris ça comme un nouveau départ. C'était comme si l'on recommençait tout à zéro. On retrouve une motivation, on se dit qu'il faut passer à autre chose et que cela fait partie de l'apprentissage de la vie. J'ai retrouvé rapidement un bon cheval qui m'a permis de faire quelques concours junior … mais elle s'est blessée, ce qui a été un nouveau coup dur. Je suis alors restée durant une saison à n'avoir que quelques jeunes chevaux à monter. Je n'ai plus fait un seul international et finalement, quand on retourne au concours un an après … on se dit qu'on est vite oublié. C'est là que nous avons croisé la route d'Opodium du Vivier. »