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Quatre pilotes pour la tournante !

Sport samedi 6 septembre 2014 Julien Counet

Finale individuelle, samedi 13h25. Un temps clément surplombe le stade d'Ornano, son sol parfait, un nouveau tracé fair-play signé Frédéric Cottier, jalonné de ces dernières créations : les Tours des châteaux-forts normands, témoins de la lutte entre Roi de France et Roi d'Angleterre, alias Duc de Normandie, encadrant l'oxer 4a et le Léopard Héraldique, emblème indiscutable de la Normandie hérité des armoiries de l'époux de l'Impératrice Mathilde habillant la fragile palanque 4b, côtoyant les Energies Marines Renouvelables, le vieux gréement de l'Armada, le Coq français et les 100 Clochers des cathédrales gothiques. Tels sont les ingrédients d'une finale individuelle sportivement parfaite. Où quand le meilleur du saut d'obstacles a rendez-vous avec le public de Caen.  Le Colombien Carlos Lopez a la lourde tâche d'ouvrir la piste en selle sur son Prince de la Mare (Bequin de Moens). Deux touchettes, une barre tombe sur l'oxer 10 Land Rover, toujours garni de sa pelouse centrale, soit 4 points pour un bien joli parcours. En difficulté en entrée du triple Rolex, Andreas Schou et Leonardo Der Kleine (Leonardo) fautent en milieu de triple, avant de doublé la mise sur le Land Rover, sans aller vite : 9 points de pénalité. Pour le Suédois Alexander Zettermann et Cafino (Cardento), l'exploit s'arrête là puisque quatre barres finiront à terre. Fin du miracle autrichien également, peut-être sous l'influence du stress pour la jeune cavalière de 22 ans, Stefanie Bistan, et sa jument Bogegaardens Appolonia (Bogegaardens Apollo), victimes d'une grosse faute sur l'imposant oxer Alltech, immédiatement doublée en entrée de triple. Le stade frémit, le Marocain Abdelkebir Ouaddar pénètre l'enceinte accompagné de son facétieux Selle Français Quickly de Kreisker (Diamant de Semilly). Virages en crabe et autres coups de cul, les places ne sont pas toujours idéales mais rien n'entrave l'envie et le génie de ce charismatique couple, qui faillit uniquement sur la rivière : 4 points s'ajoutent à leur compteur. Nouveau vrombissement des gradins, les drapeaux tricolores s'agitent, Simon Delestre et Qlassic Bois Margot (L'Arc de Triomphe) portent les premiers espoirs français, qui s'évanouiront rapidement, avec trois fautes… Le couple champion olympique leur succède. Steve Guerdat et Nino des Buissonnets (Kannan) parviendront-ils à exprimer leur talent ? Steve pousse sur les gros oxers de l'Armada, des Tours Normandes en entrée de double. Nino semble se retenir un peu mais explose d'autant plus en l'air. L'entrée du triple Rolex est soignée, et malgré une grosse touchette de postérieurs en sortie, c'est le premier sans-faute ! A l'inverse ce sera une touchette en entrée de triple pour l'Irlandais Darragh Kenny et son athlétique Imothep (Indoctro) en légère perte de galop, mais à nouveau un superbe sans-faute. Le débat est relancé ! En imperturbable rappel au bout des rênes d'Ego van Orti (Vigo d'Arsouilles), l'Australienne Edwina Tops-Alexander assure le sans-faute sur les barres et écope d'un petit point de temps supplémentaire pour 39 centièmes de trop. Un chronomètre que le maître Marcus Ehning surveille après avoir survolé le début de parcours et le triple d'une facilité déconcertante. Est-ce pour ça qu'il laisse son beau Cornado NRW (Cornet Obolensky) s'ouvrir en abordant la ligne finale, et patatra une faute sur l'oxer 10 Land Rover, 4 points ! Le jeune surdoué Irlandais Bertram Allen est remonté dans la course, et ne compte pas s'arrêter là. Avec Molly Malone (Kannan), ils escaladent un peu l'oxer numéro 2 avant de se ressaisir, et vont chercher le clear-round aux obstacles. Il y aura néanmoins un petit point de temps. Son compatriote Denis Lynch pourrait l'imiter, mais All Star 5 (Argentinus) emporte le vertical 3 sur son passage et tutoie encore les combinaisons, pour un parcours qui se solde finalement à 4 points. Même faute sur le vertical Alltech pour le Sud-Africain Oliver Lazarus, malheureusement pour lui Pour le Poussage (Polytraum) n'est plus dans le coup, évitant de justesse la rivière, il faute en milieu et sortie de triple. Avec 12 points, tous leurs espoirs s'envolent. Côté ukrainien, le début de parcours coule tout seul, oui mais une bête faute de postérieurs sur le vertical au coq en fin de parcours prive Cassio Rivetti et Vivant (Fuego du Prelet) du tour parfait. Incroyable faux départ pour Maikel van der Vleuten dont la monture, VDL Groep Verdi TN N.O.P. (Quidam de Revel), stoppe juste avant de franchir les cellules de départ, pour… crottiner. Le couple orange sera lui aussi victime du délicat vertical Alltech, placé dos au paddock. Et après un gros sursis en de triple, ils doublent finalement la mise sur l'oxer Land Rover numéro 10 et sortent de la course aux médailles. Incroyable parcours et performance pour le couple qatari. Juste une petite touchette sur le très gros vertical FEI numéro 11, Shaikh Ali bin Khali Al Thani et l'extraordinaire Vienna Olympic (Cassini I) franchissent la ligne d'arrivée avec un score vierge, mettant ainsi la pression sur les candidats suivants. Mais l'expérience parle… ils sont immédiatement imités par l'Américain McLain Ward et son fantastique Rothchild (Artos), auteurs d'un superbe tour roulant, et du Néerlandais Jeroen Dubbeldam sur Zenith SFN (Rash R), perle d'efficacité. Un sBs en chasse un autre mais cette fois, la tribune tremble à l'entrée du deuxième Français en lice, Kevin Staut, et Rêveur de Hurtebise HDC (Kashmir van Schuttershof), mais les encouragements de ces fans ne suffisent pas à transporter le couple. Un peu en perte de contrôle après la rivière, le couple évite la faute sur l'oxer Alltech, mais faute sur le Land Rover puis double la mise sur les 100 clochers. Même score, même déception sans doute pour le Brésilien Marlon Modolo Zanotelli et son fantastique AD Clowni (Colman), 10èmes au classement provisoire, qui après avoir roulé autour du vertical 3 ne peut éviter la faute sur le vertical au coq et les 100 clochers : 8 points. Mais que dire du couple champion olympique par équipe et vice-champion olympique en titre, Gerco Schröder et Glock's London (Nabab de Rêve) ? Ils passent complètement à côté de leur sujet avec une première faute dans le pied de l'oxer de l'Armada, avant de pousser une barre du Land Rover, juste du bout du sabot, et encore sur l'oxer des clochers… sans compter l'acrobatie des postérieurs en milieu de triple. La fatigue a-t-elle eu raison du bel étalon alezan ? Rien n'est facile tant la pression est palpable. L'Allemand Daniel Deusser et son magnifique Cornet d'Amour (Cornet Obolensky) n'échappe pas à la règle : ils frôlent le 3 et manquent un peu de tempo à l'abord du triple, d'où une touchette en milieu de combinaison, mais ça tient et c'est le retour du sans-faute ! Troisième cartouche française, Pénélope Leprévost récolte les ovations du public à son entrée en piste. Dès le début de parcours, Flora de Mariposa (For Pleasure) va aussi haut que sa cavalière tente de la rapprocher les obstacles, tel un ressort. Si bien que sur l'oxer PMU numéro 5, large de seulement 1 mètre, elle retombe sur le second plan, commettant une première faute. Obstacle suivant, la rivière, le couple tente de se rapprocher, mais c'est à nouveau impossible de couvrir, et les efforts de la jument se soldent par une chute, heureusement sans gravité. Quel scénario ! Grégory Wathelet et Conrad de Hus (Con Air) leur succède. Le Belge veut-il gagner du temps dès le début ? Il serre au maximum son virage sur le délicat vertical Alltech numéro 3 qui termine au sol. Plus aérien ensuite, le clan outre-quiévrain veut y croire, mais stupeur, l'étalon bai dérobe sur la sortie de triple ! Ni une ni deux, Grégory revient et boucle son parcours, mais la sanction est lourde, 15 points. « J'ai trouvé que durant cette finale, mon cheval a réalisé son meilleur parcours de ces championnats … malheureusement, le résultat ne le reflète pas du tout. J'ai fait une foulée de moins entre le un et le deux, peut-être que je l'ai un tout petit peu ouvert ce qui explique peut-être un moins bon saut sur le trois mais pour le reste, je trouvais qu'il sautait magnifique et je le sentais vraiment parfait. Ce qui s'est passé dans le triple, je n'ai aucune explication. Je pense qu'il a eu peur de quelque chose mais quoi, je ne sais pas ! Peut-être qu'il a vu le bidet au dernier moment et qu'il a été surpris car le genre de réaction qu'il n'a jamais. Je pense qu'on peut mettre ça sur le compte d'un accident de jeunesse. C'est un triple qui demandait de gros moyens et il a sauté les deux premiers de manière fantastique et je ne me suis pas du tout méfié … et il est parti à droite. C'est une erreur de jeunesse qui coûte cher mais il est revenu dedans sans problème. Alors oui, je suis déçu car sauté comme il l'a fait, nous pouvions sortir avec un 4 point et un magnifique tour en finale et au lieu de ça, on se retrouve avec 15 points qui ne reflètent pas du tout la manière dont il a sauté mais d'un autre côté quand on voit l'aisance qu'il a eu, c'est hyper positif pour le futur. Maintenant, je vais lui accorder du repos. Nous allons encore en discuter avec Kurt Gravemeier mais nous avions décidé qu'il n'irait pas à Barcelone, je veux lui accorder un mois de repos complet où il va juste aller en promenade et recommencer fin octobre, début novembre avec quelques plus petits concours où il fera les petites épreuves pour le laisser tranquille sans pression avant qu'il ne refasse encore deux-trois beaux concours d'ici la fin de l'année. Tout aura été un peu contre nous lors de ces JEM de Caen pour toute la Belgique en général. Nous nous sommes retrouvés avec trois chevaux qui ne s'arrêtent jamais et qui ont eu un stop, une dérobade, une incompréhension avec deux chutes à la clé ou moi qui sort de ce triple avec des chevaux qui n'ont jamais fait ça de leur vie et il faut que ça arrive ici ! Maintenant pour ma part, ça n'aurait pas changé grand-chose même en faisant 4 puis même un sans-faute, j'aurais quand même été trop loin et même si je suis déçu du score, je suis hyper content de la manière dont le cheval a fait ce championnat. Il a montré qu'il avait, malgré son jeune âge, le niveau de faire un tel championnat. » réagira le numéro un belge qui préfèrera en rester là et comme d'autres ne repartira pas pour la seconde manche. Nous voilà dans le top 5 avec l'ancien champion olympique Rodrigo Pessoa, aujourd'hui associé à Status (Satisfaction). Faute à la rivière et temps dépassé ajoute 5 points à leur compteur. Dernière chance française, voilà Patrice Delaveau et Orient Express HDC (Quick Star). Le stade tremble, puis retient son souffle. Grosse reprise après la rivière, l'étalon repasse au trot à trois foulées de l'oxer Alltech, qu'il franchit sans encombre avant un murmure collectif. Le milieu de triple passe juste et le bai s'étend au maximum sur la sortie, ça passe, sans-faute ! Troisième au provisoire, le Danois Sören Pedersen a déjà fait une performance incroyable avec son partenaire Tailormade Esperanza de Rebel (Rebel Z). Malheureusement, la belle histoire s'achève avec une barre sur l'oxer de l'Armada numéro 2, suivie d'une seconde sur l'oxer Alltech et une dernière sur le Land Rover, 12 points. Ils ne sont plus que deux. Rolf-Göran Bengtsson se laisse rien au hasard et emploie son magnifique Casall ASK (Caretino), 15 ans, à la perfection : clear-round. Enfin, rien ne semble pouvoir les atteindre, et pourtant, malgré un virage rondement mené, Cortes ?C' s'envole tant et si bien sur l'oxer du PMU numéro 5 qu'il faute, comme Flora, dans la descente. Un petit regard de travers sur le coq numéro 9, mais le score de Beezie Madden restera à 4 points pour clôturer cette première manche. Une heure de pause, le temps de raccourcir et pour ainsi dire inverser le parcours, à quelque détails près, et c'est repartit avec 21 couples, après les forfaits des couples déçus. On notera que non mois de trois Irlandais sont encore dans la course. En queue de peloton, les difficultés sont à nouveau au rendez-vous, si bien qu'il attendre le sixième couple pour applaudir le premier sans-faute, et quel sans-faute ! En roulant en six foulées dans les lignes ?contre changements de main' et malgré une grosse touchette sur l'oxer 5 ? mais il faut parfois un peu de chance ? les chouchous du public français, Abdelkebir et Quickly de Kreisker (Diamant de Semilly) n'aura tout simplement pas fait tomber une barre de la semaine, mais faillit trois fois sur la rivière. Et l'appel du sans-faute fonctionne. « Je n'arrive même pas à expliquer à quel point c'est formidable. Quand on voit comment on est accueilli par le public comment ne pas faire un sans-faute ? C'est un public magnifique et vous sentez que les gens nous aiment beaucoup. Ils nous encouragent à faire de notre mieux et à donner le maximum de nous-mêmes. Là, ça a marché et c'est vraiment formidable de faire un parcours sans faute aux Jeux Mondiaux. Je suis sûr que sa Majesté le Roi du Maroc est vraiment très content de ce que nous avons fait ici. Pour nous, ça a été un réel plaisir d'être ici. Il y a peu de temps, nous ne pensions jamais arriver jusque-là, donc ce n'est que du bonheur ! » Le couple franco-marocain est immédiatement imité par Marcus Ehning, polissant inlassablement son joyau Cornado NRW (Cornet Obolensky), puis Denis Lynch et All Star 5, sans question, et encore l'incroyable Cassio Rivetti, qui rend hommage à l'ancien cavalier de son Vivant vd Heffinck (Fuego du Prelet) en effectuant une pirouette avant de quitter la scène. Pour Edwina-Tops Alexander en revanche, ça ne passe plus et Ego van Orti (Vigo d'Arsouilles) pousse deux barres au sol. Entre Steve Guerdat et Nino des Buissonnets (Kannan), la confiance semble 100% retrouvée, et pourtant une grosse hésitation sur l'oxer 4 des Tours normandes se solde par une faute. Un champion olympique en chasse un autre, Rodrigo Pessoa préfère jeter l'éponge après trois fautes de Status (Satisfaction) après un magnifique championnat. Ce sport est dur mais il est beau et le public ne s'y trompe pas avec des applaudissements nourris pour son idole. Il gagnait la vitesse, fit une faute puis ne cesse de remonter. Il est prudent et précis, le miracle Bertram Allen s'accomplit à nouveau, Molly Malone termine son championnat sur un admirable sans-faute, peut-être aux portes de la finale. Une faute pour Darragh Kenny, deux pour Shaikh Ali bin Khali Al Thani, s'en est fini pour eux. L'expérience paye encore, avec les sans-faute de McLain Ward, malgré un gros sursis pour Rothchild (Artos) sur l'oxer Land Rover et un gros effort dans le triple. Puis celui de Jeroen Dubbeldam, impeccable avec Zenith SFN (Rash R). On le voyait déjà dans le paddock de la tournante et pourtant. Le vainqueur de la finale Coupe du Monde 2014 Daniel Deusser voit ses espoirs réduit à néant pour une minuscule touchette, du bout d'un antérieur de Cornet d'Amour (Cornet Obolensky) sur le coq devenu oxer. « C'est le sport, nous étions tous très proche. Le cheval a sauté magnifique toute la semaine et finalement, nous voilà sixième. C'est le sport ! Si ça n'avait pas été moi, ça aurait été quelqu'un d'autre. C'est difficile d'expliquer cette faute. En abordant l'obstacle, je me suis dit que c'était bon puis la barre est tombée. Après, il faut regarder le nombre de saut que le cheval a fait sans faire tomber de barre. Maintenant, il faut relativiser chaque chose. D'ici fin février, je serai papa et ça, c'est une bonne raison pour sourire de nouveau. » expliquera Daniel Deusser. Elle s'est fait attraper une fois, on l'y reprendra pas, l'Américaine Beezie Madden fait de cette seconde manche une simple formalité. Tout comme Patrice Delaveau devenu inévitable membre de cette finale. Quant au Suédois Rolf-Goran Bengtsson, il consomme son droit à l'erreur avec une grosse faute de Casall ASK (Caretino) sur l'oxer des Tours numéro 4, et vient s'intercaler à la troisième place, derrière Patrice Delaveau et Beezie Madden, et devant Jeroen Dubbeldam. Mc Lain Ward : « Ce n'est pas une déception vis-à-vis du cheval ou sur une personne, ni même vis-à-vis de moi-même mais oui, je suis déçu. Pas de la performance mais de me retrouver aussi près et de passer à côté. C'est le sport, cela dure sept jours, j'ai fait une erreur le premier jour et ce qui est sûr, c'est que les autres ont fait mieux que ce que moi j'ai fait ! Il n'y a pas de doute à ça. Vous espérez juste que le chance vous sourit un peu mais je suis vraiment fier de ce cheval. Personne n'aurait pensé qu'il pouvait sauter ceci. J'ai la chance d'avoir des gens autour de moi fantastique. A Lexington, j'avais bien commencé et bien terminé avec un double sans-faute mais une coupe des nations désastreuse. Ma plus grande tristesse, c'est qu'ici, je frappe à la porte de la finale tournante, j'ai été cinquième aux Jeux Olympique, septième aux Jeux Mondiaux précédents, troisième puis deuxième lors de finales de coupe du monde … ce ne sont pas des mauvaises performances … mais ce n'est pas le titre que j'espère toujours. »

Patrice Delaveau : « Je suis très content d'en avoir fini avec cette journée, qui a été très difficile pour moi. J'habite à 40 kilomètres d'ici, je suis chez moi devant mes fans, depuis six mois on me parle tous les jours de ces Jeux Equestres Mondiaux. Déjà avec la médaille jeudi soir, une partie du contrat était remplie. Aujourd'hui avant l'épreuve j'étais quatrième, je ne pouvais pas reculer, je devais être dans cette finale tournante, alors après le dernier obstacle j'étais très soulagé ! Je devais ça au comité organisateur, aux fans, à tous les Français. Demain est un jour. J'aurai toute la matinée pour monter à nouveau en pression. C'est vrai qu'aujourd'hui j'étais déjà peut-être un peu plus relâché que les autres jours, je montais plus pour moi, que les autres jours pour le staff, pour la région, pour la France ! Mais je vais veiller à ne pas être trop relâché demain, pour ne pas repartir avec la médaille en chocolat. »

Beezie Madden, qui a déjà participé à la finale tournante à Aix-la-Chapelle en 2006 avec un autre cheval, Authentic : « C'est un jour formidable, j'ai une immense confiance dans mon cheval. Il a sauté superbement et je suis très excitée à l'idée de prendre part à cette finale tournante. Ce ne sera pas ma première participation, mais les chevaux sont différents de la dernière fois. »

Rolf-Göran Bengtsson, deuxième Suédois à accéder à un telle finale : « J'étais très soulagé de voir la ligne d'arrivée. Sur le deuxième parcours, on ne peut pas dire que j'ai fait une petite touchette, c'était une vraie grosse barre, beaucoup de choses sont passés dans ma tête et je me suis demandé ce qui allait arrivé sur les oxers suivants. Pour moi, ces championnats sont un peu spéciaux. Mes parents sont ici et je suis bien entouré mais ma femme suis mes parcours de la maison avec notre fille, Pamina Caroline, qui est née il y a une semaine et demi. Elle suit tous mes parcours via internet alors cela ne nous pose pas de problème. »

Jeroen : « Etant 12 ème au classement provisoire la nuit dernière, la seule chose que j'avais à faire était le double sans-faute. La pression était très très élevée, les autres ont fait des fautes avant moi et voilà. Ces quatre chevaux sont des super-stars. »

Frédéric Cottier, chef de piste : « Les quatre cavaliers ici ce soir ne sont pas issus d'un tirage au sort. Ce sont de grands champions. Ils étaient 160 au début, ils ne sont plus qua quatre. La pression, en particulier sur la Coupe des Nations, a été l'origine d'un grand nombre de fautes. Aujourd'hui, la piste était montée dans le même registre qui est le mien, des parcours confortables pour les chevaux et difficiles pour les cavaliers, avec des décisions à prendre, des courbes pour les aider à choisir leurs solutions. Un peu comme au théâtre où il peut y avoir de multiples interprétations, mais une seule prise au final. Le tirage au sort qui déterminera l'ordre de passage demain sera déterminant car la fatigue des chevaux qui vont enchaîner quatre parcours sera présente et ces derniers seront peut-être un peu déboussolés d'être montés par trois cavaliers différents après leur partenaire habituel. Ainsi, mon travail s'est presque arrêté aujourd'hui. Le règlement FEI balise très strictement les caractéristiques techniques de cette finale. Les côtes seront limitées à 145 voire 150 cm, la vitesse est réduite à 375 mètre par minute, il ne peut y avoir ni rivière, ni bidet, le parcours compte seulement huit obstacles dont une combinaison. Je respecterai les règles, et avec de si bons cavaliers, il y aura des fautes idiotes, des bêtises, comme toute la semaine. Je suivrai aussi les règles qui sont les miennes, les constructions seront délicates, mais ils me connaissent par c?ur à présent ! Ainsi j'apparaîtrai moins dans le débat. Le règlement impose également d'utiliser un certain nombre d'obstacles aux couleurs des sponsors, contrairement aux Jeux Olympiques où ceux-ci sont absents, mais je sortirai les beaux obstacles que nous avons créés, sans barres, pour créer le décor de théâtre dans le stade d'Ornano. »

Que ferez-vous ce soir pour préparer cette finale ?

Patrice : « C'est mon secret. »

Beezie : « Je regarderai quelques vidéos, même si j'ai déjà vus ces trois autres chevaux de nombreuses fois. Ce sont surtout les sensations que j'aurai demain avec eux à l'échauffement qui seront importantes. »

Rolf-Göran : « Un peu comme Beezie, je vais essayer de rassembler le plus d'informations possibles sur les chevaux, même si nous les connaissons déjà bien. »

Jeroen : « Oh surtout je ne vais pas trop réfléchir, je vais manger un bon beefsteak français et bien dormir. »

A propos du principe de la finale tournante ?

Patrice : « J'aime beaucoup. Ça m'est déjà arrivé d'y participer, mais à moindre niveau, et c'est très agréable. Pour les chevaux, après cinq parcours de qualification, quatre parcours de plus c'est très dur. Mais quand on participe aux Jeux Equestres Mondiaux, on connaît le règlement, on sait ce qui va se passer. »

Beezie : « Etant donné que les quatre cavaliers qualifiés sont fantastiques, il n'y pas d'inquiétude à avoir. »

Rolf-Göran : « C'est une traditionnelle pour moi, que j'ai déjà expérimentée. Elle est très intéressante pour les spectateurs. Certes, elle est un peu rude pour les chevaux. »

Jeroen : « Les chevaux sont super entraînés et en super forme, donc ça devrait aller. On sait que ce sera ça la finale, alors si on n'adhère pas au concept, on ne vient pas. Zenith SFN est le moins expérimenté des quatre puisqu'il a commencé le haut niveau cet hiver et a fait son premier concours cinq étoiles en début d'été. Sa fraîcheur sera peut-être un avantage ? Le scénario idéal pour moi serait peut-être quatre quadruple sans-faute et en découdre au barrage avec nos chevaux respectifs. »