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Pius gagne, les favoris répondent présents.

Reportages vendredi 18 avril 2014
Longines FEI World Cup Jumping Final
Lyon 2014
La chasse - épisode 1. Piste immense dans cette nouvelle configuration de l'Eurexpo de Lyon, gradins quasi déserts pour ce premier jour de compétition, mais le sport, lui, ne s'est pas trompé de destination, sur un parcours de chasse, certes limité aux côtes maximales nouvellement imposées par la FEI (1,50 m), mais ingénieusement technique. C'est un habitué qui ouvre le bal. En selle sur Viking, Michael Whitaker en est à sa 22 ème participation à une finale de Coupe du monde. Dans un bon rythme, le routard se laisse pourtant piéger sur la palanque en croix Longines placée en numéro 9. Le premier sans faute est signé Charlie Jacobs, nonchalamment (71"35) sur Flamingo Star, également premier cavalier américain dans cette finale qui en comptera non moins de 11, pour 40 qualifiés !

Il est immédiatement imité par Ludger Beerbaum, qui abaissera le chronomètre à un temps de référence plus réaliste de 65"54, sur un Chaman très réactif.

Son compatriote Christian Ahlmann répond également habilement présent aux rênes d'Aragon Z, non sans quelques sursis sur les obstacles 6, 11c et 12, en 67"65. Pour l'Irlandais Billy Twomey et sa fidèle Tinka's Serenade, ce parcours est gobé comme une simple formalité (67"25), tandis que la Portugaise Luciana Diniz, très appliquée, soigne (un peu trop) le sans-faute en compagnie de Fit For Fun 13 (69"08). Déception dans le clan français au passage de Kevin Staut, qui après avoir armé Silvana pour franchir la palanque Longines, écope d'une faute sur l'obstacle suivant, l'oxer numéro 10… Pour Daniel Deusser et Cornet d'Amour, c'est tranquille, bien huilé, et hop le sans-faute rapide sans forcer : 66"69. Sans-faute également, mais un peu plus rock n' roll pour le cavalier suisse et champion olympique en titre Steve Guerdat, en selle sur son partenaire Nino des Buissonnets : frais comme un gardon, le hongre de 13 ans en aurait presque décapsulé son pilote en sortie de triple. C'est rapide (66"06), mais il manque néanmoins 13 centièmes de seconde pour s'emparer de la tête de l'épreuve… qui en est à présent arrivée à mi-chemin. Les favoris répondent présents car si la finale de la coupe du monde ne se gagne pas aujourd'hui, c'est le jour où elle peut se perdre ! Autre grande habituée, l'Américaine Leslie Burr-Howard rentre idéalement dans sa 18 ème finale de Coupe du monde avec un sans-faute de l'étalon belge Tic Tac du Seigneur, complice malgré deux abords approximatifs en entrée de triple et sur le dernier vertical numéro 13 (69"14). Du spectacle vous en voulez ? En voilà avec l'exceptionnel Quickly de Kreisker, incroyable de vitesse et de volonté de bien faire, et qui malgré une faute en sortie de triple [comme beaucoup d'autres] et un escamotage de fanions sur l'oxer numéro 12, sort un parcours en 66"40 permettant encore tous les espoirs à son cavalier marocain, Adbelkebir Ouaddar. C'est court, c'est propre, rien n'est laissé au hasard dans le parcours de Patrice Delaveau et Lacrimoso HDC, qui consolent les supporters français en s'emparant de la tête du classement avec un chronomètre de 63"67. Très propre, c'est également un sans-faute rapide, en 66"92, pour le couple hollandais Maikel van der Vleuten / VDL Groep Verdi NOP qui arrive à pleine maturité. Pas d'hésitations pour le Suisse Pius Schwizer, il a vu ses adversaires et sait ce qu'il doit faire : droit au but. Malgré quelques abords un peu hasardeux, et une petite foulée recasée sur le numéro 13, son alezan Quidam du Vivier répond présent. C'est sans-faute oui, mais encore plus incroyable, c'est plus vite que Patrice et Lacrimoso ! Et hop, en tête avec 63"37. Le maître Marcus Ehning jouera-t-il le jeu avec Cornado NW ? Pas vraiment. Fluidité, tracé serré oui, mais la course à l'échalote non. Magnifique démonstration en 68"13, mais surtout, l'Allemand prend bien le temps de faire le tour de la piste au petit trot rênes longues, avant de sortir son gris sous les caresses, en toute décontraction. Mais ce chronomètre modeste permettra-t-il de soulever la coupe Longines lundi ? Réponse dans quelques jours… Enfin, le dernier sans-faute est signé Jamie Kermond et Quite Cassini en 71"39. Sans aucune victoire en international avant ce jour, Quidam du Vivier pouvait sembler être un choix étrange, pourtant le voilà en tête ce vendredi soir de la première manche de la Coupe du monde, avec 23 000 euros dans son escarcelle. « Le cheval est très rapide et il est de mieux en mieux. Mais c'est vrai que c'était son jour. Après avoir vu le parcours de Patrice, il n'y avait guère d'autre choix que d'aller très vite », répondra Pius Schwizer, « je connais le cheval depuis 4 ans mais ne le monte que depuis 4 mois. Il était monté par Max Hauri, fils de Markus Hauri, à qui il appartient toujours. Ok il n'avait rien gagné avant, mais il avait de bons classements, notamment à Göteborg. Il a beaucoup de qualités, mais pas beaucoup de moyens, c'est pourquoi je prendrai Toulago dès demain, ainsi que pour la finale lundi si je suis qualifié. » Un changement de monture qui sera aussi au programme pour Ludger Beerbaum. « Je confirme ce que j'ai déjà dit précédemment [ndlr : au Saut Hermès 2013 ; Chaman est un cheval pour gagner une bataille mais pas la guerre, c'est pourquoi je sauterai dès demain en compagnie de Chiara, ainsi que sur la finale lundi, si j'y suis qualifié. Le parcours aujourd'hui était bien, plus un parcours de type de barême A avec peu de sans-faute, sur une grande piste intérieure, et surtout avec de très bonnes installations, notamment le paddock de détente des écuries et le paddock pour sauter très grand également. Dans le parcours, je pensais initialement faire une foulée de moins entre le triple et l'oxer numéro 12, et puis j'ai changé d'idée, mais ça n'aurait rien changé car Pius et Patrice sont en 2 secondes de moins que moi ». Dans les derniers qualifiés pour cette finale, 3 ème de la chasse du vendredi, peut-il rêver de victoire lundi ? « Pour être exact je n'étais pas dans les derniers qualifiés, mais le tout dernier qualifié ! Je peux tout imaginer, pourquoi pas gagner, mais aussi à l'inverse, finir loin derrière. » Un constat que confirmera Patrice Delaveau : « un beau parcours de chasse sans grosse option, trop difficiles pour un premier jour, mais plutôt de la galopade. De plus, concourir à Lyon, en France, devant mon public, et se sentir soutenu, ça met toujours une petite pression en plus que si on montait à l'étranger. Ça fait plaisir et ça me porte ». Contrairement à ses deux comparses, le Français n'a emmené que Lacrimoso HDC à Lyon : « L'agenda est bien rempli. Lacrimoso est un cheval suffisamment dur pour faire cette compétition de bout en bout, il l'a déjà prouvé. De plus la semaine prochaine Carinjo HDC court le Global Champions Tour à Anvers, puis Madrid la semaine suivante. Quant à Orient Express HDC, il s'est blessé en fin d'année dernière et n'est toujours pas prêt pour les grosses épreuves. Il reprendra les choses sérieuses lors du CSIO de la Baule. » Pour Frank Rothenberger, le contrat est rempli : « je voulais entre 10 et 15 sans-faute, j'en ai eu 14. Effectivement la piste ressemblait plus à un barême A, jugée en barême C. Quant à la nouvelle règle imposée par la FEI, à savoir des côtes maximales de 1,50 m pour le premier jour de compétition, j'en ai profité pour élargir les oxers, d'où presque trois fois plus de fautes sur ces obstacles. Cela ne m'a nullement irrité, je me suis adapté, je pense que je peux gérer toutes les situations… et puis demain tout ira mieux, on pourra mettre du 1,60 m ! Et le temps sera un facteur à garder en tête car je veux entre 8 et 10 sans-faute, pas plus. S'il y a une surprise par rapport à ça, c'est que j'aurais fait une erreur ! »