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Patrizio Allori, entre culture et recherche de l'excellence

Reportages lundi 4 juin 2018 Julien Counet

S'il vient de fêter ses 59 ans, Patrizio Allori est un homme discret. Il a pourtant créé la sensation il y a quelques années lorsqu'il s'est occupé de chevaux comme Diamant de Sémilly et Vicomte du Mesnil, ou un peu plus proche de nous : Salvador V, L'Arc de Triomphe et beaucoup plus récemment de Zo What. Mais l'homme s'est détourné aussi vite que possible des objectifs et des caméras...

Né en Italie d'un père Cheyenne, il s'est rapidement intéressé aux chevaux mais sans renier ses origines, il a su se faire son idée en prenant ce qui l'intéressait d'un peu partout. Passionné de monte western, il peut également s'enthousiasmer à regarder Kevin Staut travailler la décontraction d'un cheval sur une piste durant toute une séance. L'homme est passionné de chevaux mais il aime aussi le travail bien fait. Sans faire de bruit, il traverse le monde entre clinics, leçons et ressourcement dans le Montana. Sa force est avant tout d'avoir pu faire le lien entre la culture cheyenne et le sport mais toujours avec un objectif, le bien-être du cheval.

Patrice Delaveau, cavalier français multi médaillé en saut d'obstacles, est sans doute l'un des meilleurs ambassadeurs de Patrizio Allori. Après avoir travaillé avec lui autour de Vicomte du Mesnil, le normand a refait appel à l'Italo-Cheyenne en n'hésitant pas à le recommander à nombre de ses collègues : « En fait, c'est ma femme, Sabrine, qui le connaissait. Elle travaillait toujours à l'époque pour Cheval Pratique et voulait faire un sujet sur Patrizio Allori. A l'époque, j'avais Vicomte du Mesnil dans mes écuries avec qui j'avais participé à un championnat d'Europe avant qu'il ne participe aux Jeux Olympiques avec un de mes élèves, Takeshi Shirai. C'était un cheval très sensible avec énormément de sang avec qui nous avions de gros problèmes au montoir d'autant que le cheval avait tendance à démarrer tout droit une fois que le cavalier était sur lui durant une dizaine de secondes. Je n'avais jamais entendu parler de l'homme mais pour faire plaisir à Sabrine, j'ai accepté. Je dois bien admettre que j'étais un peu stressé et lorsque je l'ai vu mettre ce cheval que j'osais à peine longer tellement il débordait de sang dans un rond de longe en liberté, j'étais d'autant plus inquiet mais en trois-quatre jours, il a réglé le problème avec ses méthodes. J'avais essayé beaucoup de choses, tout ce que je pensais mais ce n'était pas la bonne méthode. Il m'a d'autant plus impressionné qu'il m'a fait faire des choses avec le cheval que je n'aurais pas imaginé pouvoir faire. Par la suite, nous avons gardé contact et travaillé quelques chevaux ensemble. Nous n'avons pas hésité à parler de lui autour de nous et à le recommander car nous savions que même avec des stars de très haut niveau, il pouvait aller travailler et qu'il n'y aurait aucun soucis.

Nous avons, ma femme et moi, beaucoup de confiance en lui. C'est un homme de cheval très proche de la nature de par ses origines. C'est certain que c'est quelqu'un qui travaille différemment mais il m'a fait réfléchir à beaucoup de choses et permis d'aborder pas mal de choses différemment. Lorsqu'on veut faire du haut niveau, il faut être ouvert sinon on n'avance pas. Il faut pouvoir être capable d'aller chercher des choses dans d'autres milieux qui puissent continuer à nous faire avancer et le jour où j'aurai encore un cheval avec un problème, je n'hésiterai pas à faire appel de nouveau à lui. »

La rencontre entre Allori et Eric Levallois a quant à elle été plus brève mais le respect est bel et bien présent. « Je n'ai rencontré Patrizio Allori qu'à une seule reprise durant deux jours et nous n'avons travaillé ensemble que pour Diamant de Sémilly. C'est quelqu'un qui ne parle pas beaucoup mais qui parle véritablement cheval avec énormément de feeling. Il a également une grande connaissance du cheval. Il lui a fallu très peu de temps pour cerner Diamant. Il a tout de suite compris qu'il s'agissait d'un cheval dominant mais qui n'était pas méchant. Il m'a dit que ce n'était pas un cheval comme les autres, qu'il était intelligent avec une force incroyable. Honnêtement, je le savais. C'est mon cheval, on l'a élevé, je l'ai toujours monté … mais même s'il ne me l'a pas transformé, pouvoir faire un tel diagnostic en si peu de temps n'est vraiment pas donné à tout le monde et je respecte vraiment son travail. Je pense que c'est quelqu'un qui peut apprendre et apporter beaucoup aux gens. » réagira l'ancien Champion du monde par équipe.

Rencontre avec Patrizio Allori lui-même dès demain, pour un reportage en trois volets !