Passe de trois pour les Pays-Bas dans la Coupe des nations de Rotterdam !

Et de trois ! Après 2021 et 2022, les Pays-Bas ont remporté pour la troisième fois consécutive leur Coupe des nations, sur le terrain en sable de Rotterdam. Dans une épreuve sélective, où seule l’Irlande est parvenue à rivaliser avec les locaux, le suspense a duré jusqu’à l’ultime passage. En signant l’un des deux seuls doubles zéro de l’après-midi, Harrie Smolders a délivré le sien et conjuré le sort avec son éternel Poulidor, Monaco.

Sous le soleil couchant de Rotterdam, Harrie Smolders a tenu bon la barre, vendredi 23 juin. Le Néerlandais, auteur d’un premier parcours d’école avec son fidèle Monaco, a réitéré en seconde manche, le tout avec une pression de plomb sur les épaules. Totalisant six points avant le passage de son dernier couple, les Pays-Bas n’avaient pas le droit à l’erreur s’ils voulaient espérer doubler l’Irlande sur le fil. Saut après saut, l’agile Monaco, éternel Poulidor, a conjuré le sort, en arrachant un double clear round ô combien mérité. À sa suite, Daniel Coyle n’avait qu’une option pour sceller le sort du match et offrir la victoire à l’île d'Émeraude : le sans-faute. Associé au démonstratif fils de Quamikase des Forêts Gisborne VDL, né Gerko VDL, l’Irlandais avait de bonnes raisons de croire en ses chances, puisqu’il était déjà parvenu à effacer toutes les difficultés du tracé imaginé par les locaux Quintin Maertens et Louis Konickx lors de son premier passage. Survolant avec beaucoup de marge les quatre premiers obstacles du parcours, dont la rivière, le duo a buté sur le vertical de palanques suivant, délivrant les tribunes de Rotterdam dans un cri de soulagement. En bord de piste, les vestes Oranje arboraient un large sourire, celui du triplé sur leurs terres. 

Harrie Smolders et Monaco. © FEI/Leanjo de Koster

“Monaco était extraordinaire. Il est tellement intelligent et fiable. Il sent lorsqu’il est important que nous performions, et il donne toujours ce petit plus”, s’est réjoui Harrie Smolders après coup. Et Jos Lansink d’ajouter : “Après la première manche, je me suis dit que ce n’était peut-être pas pour nous aujourd’hui, mais ils ont tous fait de super parcours lors de la seconde. Tous les quatre ont rendu ce résultat possible. C’était une journée fantastique pour nous.” 

Vingt-quatre points pour l’Allemagne, soixante-dix-neuf pour la Norvège

Pour conserver “sa” Coupe, Jos Lansink avait mêlé expérience et jeunesse. Chez les cavaliers, pas de doute, tous étaient rompus à l'exercice. En revanche, les montures présentées par Leopold van Asten et Maikel van der Vleuten étaient, elles, encore en rodage. Le généreux gris Iron, monté par le premier cité, a d’abord concédé seize points, avant de se rattraper avec un parcours à un point, tandis qu’O’bailey vh Brouwershof, complice du second, a continué de confirmer tout son potentiel, déjà entrevu à Rome, sortant de piste avec un puis quatre points. Âgés de dix et neuf ans, tous deux s’annoncent déjà comme de vrais atouts pour l’escouade néerlandaise. Enfin, aux côtés d’Harrie Smolders et Monaco, Jur Vrieling et son métronome Long John Silver (4+0) faisaient office de piliers.

L'excellent O'Bailley continue d'étaler tout son talent. © FEI/Leanjo de Koster

Long John Silver. © FEI/Leanjo de Koster

Michael Blake, à la tête de l’Irlande, a opté pour une stratégie similaire, et n’est pas passé loin de connaître pareille réussite que son homologue batave. Bien lancé par Michael Duffy, impeccable lors de ses deux passages avec la très en vue Cinca 3, déjà troisième du Grand Prix 5* du Longines Global Champions Tour de Cannes deux semaines auparavant, son quatuor s’est montré régulier. Cian O’Connor, en selle sur la jeune Eve d’Ouilly, qui ne peut renier son père, la valeur montante Qlassic Bois Margot, et Daniel Coyle ont tous deux signé un parcours à une faute et un sans-faute, tandis que Trevor Breen est sorti de piste à huit puis quatre points avec le charmant Highland President. Si le duel Irlande/Pays-Bas a été serré, il n’en a rien été pour les six autres équipes alignées au départ de cette Coupe des nations de première division, comptant pour le circuit historique placé sous l’égide de la Fédération équestre internationale (FEI).

Un petit air surnaturel sur la rivière pour l'impressionnant Iron. © FEI/Leanjo de Koster

L’Allemagne, qui a pratiquement dû concourir à trois, Marcus Ehning ayant abandonné aux prémices de ses deux parcours après un comportement fort inhabituel de son géant Priam du Roset, sacré champion d’Allemagne il y a deux semaines à Balve, a comptabilisé… vingt-quatre unités ! Autant dire que l’escouade d’Otto Becker était hors course pour la victoire. Mais, contre toute attente, elle s’est hissée au troisième rang, notamment grâce aux bonnes copies rendues par ses deux paires féminines, formées par Jana Wargers et la styliste Dorette et Kendra Claricia Brinkop et la puissante In Time. Ce nouveau bon classement permet également à la nation d'Outre-Rhin de conserver la tête du classement général du circuit. Avec le même total, la France, qui n’a eu qu’un sans-faute à se mettre sous la dent lors du second passage de Dialou Blue PS, a été moins rapide et s’est rangée en quatrième place, avec des chevaux en pleine ascension, à l’image du somptueux Croqsel de Blaignac, du tout bon Brazyl du Mezel et de la jeune GL Events Dorai d’Aiguilly.

Cinquième, l’Italie a sombré en deuxième manche avec l’élimination de Fransceca Ciriesi, dont la valeureuse Cape Coral a dit stop à deux reprises et précède la Belgique, qui a entamé la compétition de la pire manière qui soit en encaissant un parcours à… trente-six points, le Danemark et la Norvège, créditée de soixante-dix-neuf points, malgré une équipe d’apparence à la hauteur de la tâche.

Le quatuor de Jos Lansink sur le podium à Rotterdam. © FEI/Leanjo de Koster

Les résultats complets ici.

Photo à la Une : La satisfaction du devoir accompli pour Harrie Smolders, bien aidé par son magique Monaco. © FEI/Leanjo de Koster

Toutes les épreuves du CHIO 5* de Rotterdam sont à (re)vivre sur Clipmyhorse.tv.