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Marc Vanlangendonck et les volontés du Seigneur

Reportages vendredi 25 octobre 2013 Julien Counet

Quatrième et avant-dernière partie de notre reportage avec Marc Vanlangendonck, de l'élevage du Seigneur.

Aujourd'hui, l'étalonnage, c'est une partie de l'activité qui vous intéresse beaucoup ?

« Ça reste mineur, ce n'est pas une activité qui rapporte énormément d'argent sauf lorsqu'on a un étalon, comme on en voit quelques-uns, qui saillissent énormément de juments. Autrement, lorsqu'on a un étalon qui saillit entre 10 et 20 juments par an, c'est surtout beaucoup de contraintes car il faut être à disposition des gens, prélever tous les deux jours… etc.  Howard du Seigneur (Curby du Seigneur & Cibelle du Seigneur).

Financièrement, ça ne vaut pas trop le coup … Mais pour ma part, si je le fais, c'est parce que ça me passionne. Quand tu crois en ton étalon, tu aimes ton étalon … Après, c'est chouette de voir aussi des poulains de cet étalon, cela fait connaître la souche. Je le fais donc vraiment par passion de l'élevage. »

Dans vos choix d'étalons, on voit que vous utilisez beaucoup de vos étalons et parfois des étalons extérieurs, comment est-ce que ça se passe ?

« Moi, je pense que lorsqu'on a un étalon dans lequel on croit vraiment, c'est normal de l'utiliser soi-même. Sinon, il ne faut pas le proposer aux autres non plus. Si un marchand de Citroën roule dans une Fiat, c'est qu'il y a un problème !

Maintenant, tous les étalons ne conviennent pas à toutes les juments et à ce moment-là, il faut faire appel à l'extérieur, sans oublier le problème de la consanguinité. Parfois, on pense qu'un étalon extérieur convient plus à une de nos juments qu'un étalon maison … »

Avoir un champion du monde issu d'un croisement 100% maison avec son étalon et sa jument, c'est une grande satisfaction ?

« Oui, bien sûr. Pour l'histoire de A Pikachu de Muze, c'était amusant de voir que le poulain qui était né à la maison deviennent champion du monde des 6 ans mais c'était un croisement fait par Joris avec sa souche et le mérite lui en revenait. Après que ce soit Tic-Tac avec Clinton ou Atlantic avec Schilling, ce sont des croisements que nous avons faits nous-même. 

C'est vrai que c'est une satisfaction supplémentaire de voir que la production de Schilling qui est très mince, très faible, se confirme quand même très fort, d'autant qu'il s'agit de sa première génération. Il y avait encore une Schilling, 3 ème du championnat de Belgique des 6 ans avec Bertrand Genin … c'est d'autant plus regrettable de voir qu'il est parti si tôt, emporté par des coliques. Cela fait toujours plaisir lorsque c'est son étalon. »

Par contre, quand on regarde, que ce soit Tic-Tac ou Atlantic, ce sont des chevaux qui arrivent au plus haut niveau mais dont vous n'avez plus les mères. C'est un regret aujourd'hui ou c'est un choix stratégique dans votre élevage ?

« Je ne le regrette pas du tout. J'adorais ces juments-là mais je trouve que c'est un peu le sens de l'élevage. Les enfants doivent être meilleurs que les parents et il faut continuer avec les filles et les petites filles. A un moment donné, il faut faire un choix car si je dois élever avec la mère, la fille, la petite-fille et l'arrière-petite-fille … le tout avec quatre souches différentes, je me retrouver avec cinquante poulains par an, ce qui est impossible pour moi. 

Je voudrais me retrouver avec 8-10 poulains par an, ce qui est déjà pas mal, surtout qu'on n'en vend plus beaucoup « petit ». Et automatiquement, si on veut attendre 4-5 ans, cela en fait directement beaucoup. Par exemple, Atlanta, c'est une formidable jument mais à un moment donné, je me suis dit que j'allais continuer l'élevage avec sa fille Cadix et sa petite-fille Diaxa. J'ai fait la même chose avec d'autres juments comme Quasibelle et je ferai peut-être la même chose avec d'autres juments pour continuer avec leurs filles. L'élevage, c'est toute une évolution. Si on prend les cracks d'il y a 20 ans : Almé, Jalisco… , je pense qu'ils ne sailliraient plus une jument si on les utilisait encore maintenant. Il faut sans cesse essayer de s'améliorer. »

C'est la même chose dans le choix des étalons où vous préférez aller vers des étalons plus jeune ?

« Je ne préfère pas spécialement aller à un étalon plus jeune … mais lorsque j'ai un coup de foudre pour un jeune étalon, je l'utilise. C'est beaucoup plus dangereux car il n'y a aucune production qui peut confirmer les qualités de l'étalon et on prend beaucoup plus de risques … mais c'est vraiment parce qu'on a apprécié les qualités de cet étalon. Au début, je préférais utiliser des étalons plus âgés car cela représente plus de sécurité que maintenant. »

La suite et fin, c'est demain !