Marc Bettinger, le travail finit toujours par payer.

Marc Bettinger, le travail finit toujours par payer. (4/4)
Que pensez-vous avoir appris ici au contact de François Mathy ?
M.B. : «J'ai pris énormément d'expérience. Je pense que François fait partie des rares personnes que l'on peut qualifier d'« homme de chevaux ». Il pouvait monter magnifiquement bien et lorsqu'il voit un cheval après dix sauts, il sait si c'est bon ou pas. Dans ce business, il m'a appris à rester plus calme et à voir les choses de manière positive.
J'étais toujours trop actif et il m'a rendu plus serein. J'ai appris beaucoup à son contact dans la manière de comment les acheter ou comment les juger. Cela m'aide beaucoup dans ma vie. Nous parlons toujours également de la manière dont je monte et il me donne de bons conseils, mais je dois dire qu'il respecte ma monte et me fait confiance : il me laisse travailler avec les chevaux de la manière que je pense juste et je lui en suis très reconnaissant.
Parfois, il vient, me disant, il faudrait peut-être que tu fasses ci ou ça, mais il me laisse travailler assez seul et je fais de mon mieux pour ne pas le décevoir. »
Autour de Quannan, comment définissez-vous les chevaux qui composent votre piquet ? Ce sont des chevaux de commerce, des chevaux que vous décidez de laisser vieillir plus longtemps ?
M.B. : « Dans l'écurie dont je m'occupe, j'ai dix boxes qui sont quasiment toujours pleins. J'ai une bonne équipe avec une fille qui monte mes chevaux et une groom de concours. Les chevaux sont à vendre, mais nous prenons notre temps, ce n'est pas comme si nous devions les vendre la semaine prochaine ! Nous voulons avant tout avoir une écurie de qualité et les faire progresser. Nous voulons faire évoluer nos chevaux puis leur trouver le cavalier qui leur correspond. Il n'est pas question de faire essayer les chevaux tous les jours !
C'est un peu l'histoire de mon nouvel étalon, Bacardi. Nous ne voulons pas vraiment le vendre tout de suite, car je pense que je vais avoir la chance grâce à lui de retrouver les plus gros concours, et nous avons également besoin de chevaux pour sauter les plus grosses épreuves, donc ce n'est pas vraiment nécessaire de le vendre maintenant. »
En vous asseyant pour la première fois sur Bacardi, quel a été votre première réaction ?
M.B. : « C'était assez comique. J'ai sauté une fois le cheval avec Pedro Renault, notre chef d'écurie, et j'ai dit « waw, ce cheval, je veux le monter ! » Normalement, François l'avait acheté pour un client mais Pedro m'a dit que je pouvais le prendre dans mon écurie… alors je me suis dépêché d'aller vite faire une place libre pour pouvoir l'accueillir et je l'ai installé tout de suite à côté de Quannan.
J'ai commencé à le monter au concours et j'ai senti tout de suite qu'il pouvait faire de grandes choses. Il a un peu de caractère, énormément de moyens et très respectueux. Il donne un sentiment incroyable sur le saut. Nous nous sommes trouvés très rapidement et maintenant, nous sommes partis ! »
Pourquoi est-ce qu'Aix-la-Chapelle est à ce point important pour vous ?
M.B. : « Premièrement parce que j'ai toujours vécu dans cette région et ensuite parque Aix est sans doute le meilleur concours au monde. C'est sans doute le rêve de chaque cavalier de pouvoir monter une fois dans sa vie sur cet immense terrain en herbe. Vous entrez dans cette piste avec ces dizaines de milliers de spectateurs qui vous regardent et lorsqu'on rentre en tant qu'Allemand, c'est encore plus fou.
En hiver, il y a également un concours indoor qui s'appelle le Salut Festival. A chaque fois que j'ai participé à ce concours, peu importe la météo, j'ai toujours tout traversé pour aller marcher sur cet immense terrain en herbe. Avec mon ami, Tim Hoster, nous restions assis là sur ce terrain en se disant : un jour, on veut monter ici ! Cela a toujours été notre rêve ! C'était un rêve, la chose la plus importante pour nous. »
Finalement, ce rêve se réalise et d'une belle manière avec plusieurs classements et une participation au Grand Prix.



