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Lucy Deslauriers, à l'assaut du 5* !

Sport jeudi 19 avril 2018
A la rencontre de Lucy Deslauriers

Lors des prochains Longines Masters de New York, il y aura bel et bien une série réservée aux cavaliers de moins de 25 ans mais la jeune amazone américaine de 19 ans, Lucy Deslauriers disputera son premier CSI*****. La demoiselle sera la plus jeune concurrente du CSI5* et elle prend un virage audacieux dans la foulée. Deslauriers va participer pour la toute première fois à la série Longines Masters de New York, et dans la mesure où elle a seulement regardé en ligne les éditions de Paris, Los Angeles et Hong Kong, elle a hâte d'avoir enfin la chance de se mesurer à certains des meilleurs cavaliers européens sur son propre territoire.

 

Cette native de New York aura sans conteste l'avantage du terrain lors des Longines Masters de New York au NYCB LIVE, Home of Nassau Veterans Memorial Coliseum, du 26 au 29 avril prochains. Son père est le cavalier olympique canadien Mario Deslauriers et, plus récemment, Deslauriers a pu bénéficier des conseils avisés de l'entraîneur McLain Ward, basé à New York. Nous avons voulu en savoir plus sur le retour à la compétition de Deslauriers après sa blessure, comment elle s'est qualifiée pour concourir parmi les meilleurs mondiaux et ce qu'elle a retiré de son travail avec Ward :

Comment vous sentez-vous à l'idée de monter aux côtés de pointures telles que Kevin Staut, Olivier Philippaerts et les meilleurs cavalier américains tels que Beezie Madden et votre entraîneur, McLain Ward ?

Lucy : Je suis excitée à l'idée de pouvoir concourir à ce niveau et d'être d'entrée de jeu exposée à un tel niveau de compétition, sans avoir à me rendre à l'étranger.

 

J'ai participé au Saut Hermès à Paris, et j'ai pu me mesurer à d'autres jeunes cavaliers lors de l'U25. J'ai eu l'occasion de m'échauffer dans la zone d'apprentissage avec les meilleures cavaliers au monde et j'ai vraiment hâte le faire, de façon plus intense encore, lors des Masters.

 

Êtes-vous nerveuse à l'idée de participer à une compétition dans une atmosphère aussi stressante ?

Lucy : C'est différent lorsque vous effectuez le parcours avec la plupart des meilleurs cavaliers au monde. J'essaie de me concentrer uniquement sur mon plan et d'envisager cette compétition juste comme un autre concours, en espérant que mes nerfs ne prendront pas le dessus.

 

J'ai dernièrement fait un peu plus de compétitions aux niveaux quatre et cinq étoiles. Je viens de passer ces quelques dernières semaines en Floride où j'ai fait des compétitions quatre et cinq étoiles. Je m'efforce donc de surfer sur la vague ; mes résultats et l'équipe que je forme avec mon cheval me donnent confiance, et je vais partir là-dessus.

Quelle est votre méthode pour reconnaître le parcours et mettre votre plan en ?uvre ?

Lucy : En général, je reconnais le parcours une fois ou deux toute seule, puis une fois ou deux avec mon entraîneur. Je m'assure juste d'être très confiante par rapport à ce que j'ai à faire en ce qui concerne les foulées et ce à quoi mes virages pourraient ressembler. Selon le moment auquel je passe, je m'efforce d'observer un peu pour m'assurer que le parcours peut se courir tel que nous l'avons envisagé, et je mets mon plan en ?uvre. Beaucoup d'autres facteurs entrent en ligne de compte, dont on ne peut pas vraiment se préoccuper, comme la façon dont tout le monde se débrouille, et d'autres choses du genre. Ne pas se préoccuper des facteurs extérieurs, c'est une discipline qui se travaille au quotidien. Je n'ai pas encore perfectionné ça, je ne m'en suis même pas encore approchée. J'essaie de m'en tenir au même plan, que je monte à une vitesse amateur moyenne ou pour un grand prix plus important, pour que cela devienne une routine et que tout le monde puisse commencer à avoir le même ressenti.

 

Que pouvez-vous dire des conseils reçus de l'entraîneur McLain Ward ?

Lucy : C'est génial ? je me sens tellement privilégiée de pouvoir apprendre aux côtés de l'un des meilleurs au monde. Je suis proche de lui depuis très longtemps par l'intermédiaire de ma famille. Il m'a toujours donné des conseils, mais les astuces qu'il donne et le fait de pouvoir regarder à son plan de plus près, cela signifie énormément et tout ce qu'il dit est tellement réfléchi.

 

Il pense que tout ce que l'on fait a une raison d'être ? dans la reconnaissance du parcours, dans la zone d'apprentissage, une fois que vous arrivez sur la piste ? et le fait de pouvoir mettre le doigt sur ces petits détails, c'est quelque chose qui m'a été d'un grand secours. Il porte une attention toute particulière à chaque petit aspect du tableau d'ensemble qui constitue une manche de grand prix. Il m'a aidée à me concentrer sur ces aspects, qu'il s'agisse du mors, de la façon dont la bride est ajustée, de la façon dont vous vous sentez dans vos étriers, de la façon dont vous appréhendez un saut, de l'endroit où vos yeux se posent, chaque petit détail.

 

Une autre chose qu'il m'a sans cesse répétée lors des semaines que nous avons passées à travailler ensemble, c'est « Suis le plan, tu sais que le plan fonctionne. Concentre-toi uniquement là-dessus et tout le reste suivra. » Au fur et à mesure que j'avance dans la compétition de haut niveau, je suis plus susceptible d'avoir les nerfs en pelote, mais tant que je suis capable de me concentrer sur ces choses-là, cela ne devrait en rien interférer avec la façon dont je monte. Il a été capable de m'aider à penser à tout ça, et j'en tiens compte pour modifier la façon dont je monte.

Jusqu'ici, cela n'a pas toujours été facile pour vous cette année. Vous revenez tout juste d'une période d'incapacité suite à une blessure. Pouvez-vous nous expliquer ce qui s'est passé ?

Lucy : Je me suis déboîté l'épaule et je me suis également cassé un doigt. Pour le doigt, je jouais en fait au basketball et je me le suis coincé. Je n'ai rien fait pour me soigner sur le moment et cela m'a rattrapée. J'ai dû subir une opération et cela m'a coûté d'être mise à l'écart pendant plusieurs mois. Je n'ai pas monté pendant deux mois ; c'est la plus longue période d'incapacité que j'ai jamais eue.

 

Quand j'ai repris, il m'a fallu plus longtemps que je pensais pour retrouver mes sensations normales. McLain m'a vraiment beaucoup aidée à ce sujet. Quand j'ai repris mes premiers cours à la FEI, j'étais au fond de moi légèrement préoccupée par d'autres choses. Me concentrer pour simplement suivre le plan, que le plan fonctionne, m'a vraiment aidée à canaliser mon jeu mental.

 

Quand vous n'êtes plus dans le coup, à la fin de la journée, le jeu mental c'est tout ce qui compte. Avoir confiance, savoir que vous êtes préparée et ne pas laisser quoi que ce soit interférer dans la façon dont vous montez, c'est vraiment tout ce qui compte.

 

Je pense que, quand on considère les cavaliers qui participeront [au Longines Masters de New York], ils font toujours un boulot époustouflant pour offrir du spectacle, d'après ce que j'ai pu voir en ligne. Quand vous pensez réellement à toutes ces choses, cela peut paraître intimidant, mais au fond de moi je dois continuer à me dire que c'est juste une compétition comme une autre et suivre mon plan de jeu. Ce sera ma tactique pour affronter tous les cavaliers de haut niveau qui seront présents.

Quelles sont vos autres attentes lorsque vous arriverez au Longines Masters de New York ?

Lucy : Je suis impatiente de m'attaquer aux cinq étoiles avec Hester ! C'est le seul cheval que j'amène et c'est ma meilleure monture. Je suis originaire de la ville de New York donc cette compétition, c'est vraiment génial. Certains de mes amis d'école pourraient même y assister, et ça, ce serait vraiment chouette. Cette compétition, c'est quelque chose de différent et j'ai vraiment hâte d'y être !