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« L’équipe qui m’entoure est plus importante que tout » Mathilda Karlsson

Interviews mercredi 9 octobre 2019

Première cavalière à représenter le Sri Lanka dans le jumping de haut niveau, Mathilda KARLSSON n’est plus très loin d’obtenir son ticket pour les prochains Jeux Olympiques, qui se dérouleront sur son continent, à Tokyo.

EST-CE QUE TU PEUX NOUS EN DIRE UN PEU PLUS SUR TOI ?

« Je m’appelle Mathilda KARLSSON, je montais avant pour la Suède et je suis désormais sous les couleurs du Sri Lanka depuis deux ans. J’y suis née et ce fut assez logique de prendre cette nationalité, qui a grandement impacté ma carrière sportive depuis ce jour. Il est beaucoup plus facile de participer aux concours en courant pour un pays qui ne dispose que de très peu d’athlètes de haut niveau, ce qui a impacté ma décision. J’étais au début un peu inquiète de changer, parce que je me sens vraiment suédoise. C’était cependant la meilleure décision à prendre pour atteindre mes objectifs.

Le but était de monter sur de plus belles épreuves et d’avoir une chance de me qualifier pour les Jeux olympiques, ce qui est mon plus grand objectif de l’année. »

QU’EST CE QUI T’AS AMENÉ VERS LES CHEVAUX ?

« En Suède, il y a énormément de clubs, cela fait partie de la culture et c’est une activité qui a un aspect très social. Tous les enfants vont au poney club non pas parce qu’ils aiment nécessairement les chevaux, mais pour rencontrer des amis. Les parents viennent avec, boivent le café au club… L’aspect social autour de ce sport est très fort. Pour ma part, je suis juste tombée amoureuse du sport et des chevaux et je ne les ai depuis plus quitté. »

EN TANT QUE CAVALIÈRE SRI LANKAISE, PEUX-TU NOUS PARLER UN PEU DE L’ÉQUITATION LÀ-BAS ?

« Ce n’est pas très développé, mais le peu de personnes impliquées dans l’équitation apporte énormément de soutien. Ce serait vraiment dommage que je ne me qualifie pas pour les prochains Jeux Olympiques. Les personnes qui sont derrière moi y croient et mettent tout leur cœur dans ce que je fais. Ils ne sont d’ailleurs pas seulement dans les chevaux, il y a aussi des locaux qui souhaitent prendre part à cette aventure et à travers moi, porter toute une nation. Leur nombre est impressionnant, cela fait chaud au cœur. Ils sont très fiers que quelqu’un représente leur pays. »

TE RENDS-TU SOUVENT AU SRI LANKA ?

« J’adorerais y aller plus souvent. Mais je suis énormément prise avec tous les concours. C’est un pays magnifique, l’un des plus beaux endroits que j’ai visité dans ma vie. Tout le monde devrait y aller (rires) ! »

COMMENT ORGANISES-TU TON TEMPS ? 

« Je suis en concours presque toutes les semaines, surtout en cette année de qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Cette année est très intense, je mets tout de mon côté pour obtenir le ticket pour Tokyo 2020. J’ai une équipe incroyable en ce moment. C’est ce qu’il y a de plus important : avoir une équipe sur laquelle tu peux compter et qui fait son travail. J’ai un très bon cavalier maison dans mes écuries proches de Hambourg, il s’occupe de monter les plus jeunes quand je suis absente. Nous avons aussi des super grooms. Mon groom concours est toujours avec moi. Je ne pourrais rien faire sans lui. Je n’irais à aucun concours s’il n’était pas là (rires)!. Cela rend les choses plus faciles quand tu as un bon entourage à la maison. »

AVEC QUI T’ENTRAINES-TU ?

« Sylve SÖDERSTRAND. Il est Suédois et était le chef d’équipe du pays pendant de nombreuses années. Cela fait maintenant deux ans que je monte avec lui. On travaille plutôt ensemble en concours, parce que je suis rarement à la maison. Il vient avec moi et me supporte énormément. Il a toutes les qualités d’un chef d’équipe et sait me garder motivée et me soutenir de toutes les manières. Il connait mes chevaux, il me connait et il sait comment je travaille. C’est top de l’avoir dans mon équipe. »

QUELS SONT TES CHEVAUX DU MOMENT ?

« Mon principal cheval est Chopin VA, un étalon de dix ans maintenant. Nous l’avons élevé, il est donc très spécial à mes yeux, je l’ai monté toute sa vie. J’ai d’autres très bons chevaux mais lui reste vraiment particulier. Il pense que je suis la meilleure cavalière du monde puisqu’il ne connait rien d’autre : « Cette foulée me parait un peu longue…Ok mais elle est la meilleure donc je saute maintenant s’il le faut ». Il est fantastique et je pense qu’il fait partie des meilleurs chevaux au monde. Ce serait vraiment dommage d’avoir ce genre de cheval et de ne pas pouvoir l’emmener aux Jeux Olympiques ! »

PRÉPARES-TU UN PIQUET DE CHEVAUX PLUS JEUNES ?

« J’ai effectivement Cera VA qui a neuf ans mais qui a eu deux poulains avant, donc elle est plutôt verte. Mais sa qualité est incroyable, j’espère vraiment que dans six mois elle sera prête à faire les Grands Prix. Pour le moment, elle assiste Chopin et on continue à travailler sur des épreuves de plus en plus grosses et créer une routine.

J’ai laissé Chopin grandir tranquillement, il a eu l’opportunité de prendre son temps, parce qu’Appolonia était alors mon cheval principal et m’apprenait beaucoup au vu de son expérience. Elle m’a énormément appris, et maintenant je peux appliquer tout ça avec Chopin. »

EN TANT QU’ADEPTE DU LONGINES GLOBAL CHAMPIONS TOUR, QUE PENSES-TU DU CIRCUIT ? AS-TU UNE DESTINATION PRÉFÉRÉE ?

« On me pose souvent cette question et je dis toujours que la destination dans laquelle je suis à l’instant T est incroyable (rires). Tous les concours ont quelque chose de très particulier, mais mon cœur choisit l’étape mexicaine. C’était juste incroyable, les spectateurs mettent une grande ambiance et les couleurs… tout y est magnifique. J’aime aussi beaucoup Stockholm, au-delà du fait que ce soit en Suède, la compétition était aussi magnifiquement organisée pour une première édition. »

Propos recueillis par Alan Cararic. Photo à la Une : Sportfot.com