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“À l'avenir, j’aimerais aider la Suisse à obtenir sa qualification olympique”, Bryan Balsiger (2/2)

Interviews samedi 24 septembre 2022 Charlotte Denquin

Sacré champion de Suisse Élite début septembre à l’occasion du CSI 4* d’Ascona aux rênes de Chelsea Z, Bryan Balsiger a vécu un week-end de rêve, s’imposant au passage dans le Grand Prix avec Dubai du Bois Pinchet. Après une saison riche en rebondissements, ponctuée par de beaux succès mais aussi par une non-sélection pour les championnats du monde Longines d’Herning, le jeune Helvète a désormais les yeux rivés vers la saison indoor mais aussi les championnats d’Europe de Milan l’été prochain. Entre les progrès de ses jeunes recrues et les retours à la compétition de ses cracks AK’S Courage et Clouzot de Lassus, ce dernier a de quoi se réjouir. Pour Studforlife, le sympathique cavalier de vingt-cinq ans a évoqué ses prochains objectifs, ne cachant pas sa volonté de porter à nouveau la veste rouge lors d’un grand championnat. 

La première partie de cet entretien est à lire ici

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Cette année, Dubai du Bois Pinchet (SBS, Kaschmir van Schuttershof x Andiamo) a réalisé de belles performances en Coupes des nations. Pour autant, nous n’avez pas pris part aux championnats du monde Longines d’Herning, est-ce une déception?

J’étais déçu de ne pas être appelé mais je savais que nous avions encore des points à améliorer avec Dubai. Nous n’étions pas assez réguliers à ce niveau et, compte tenu des résultats, ce choix était pour moi logique (le couple, troisième du Grand Prix du CSIO 5* de Saint-Gall, est sorti deux fois avec zéro et seize points des Coupes des nations des CSIO d’Aix-la-Chapelle et Falsterbo, ndlr). Cela doit me faire grandir et me pousser à m’améliorer pour réussir, un jour, à amener un cheval au plus haut niveau tout en étant régulier lors des concours les plus importants.

Dubai du Bois Pinchet lors de la Coupe des nations du CSIO 5* d'Aix-la-Chapelle cette année. © Sportfot

Au Danemark, justement, qu’avez-vous pensé du sport ? Avez-vous été surpris par les médaillés?

Par les médaillés, pas du tout. En regardant un Grand Prix ou un championnat, on peut parfois se dire que n’importe qui peut triompher. Pour autant, nous nous sommes très rapidement rendu compte qu’il y avait quelques favoris dont LE grand favori, Henrik von Eckermann, qui n’a pas flanché (le Suédois a été sacré champion du monde en individuel et par équipes avec son fabuleux King Edward, ndlr). Pour moi, il est sorti du lot du début à la fin et je pense que tout le monde est d’accord là-dessus. Même lors du championnat par équipes, le sport a été beau. La meilleure nation, la Suède, a gagné et ça n’a pas été une surprise (représentée par Henrik von Eckermann, Peder Fredricson, son frère Jens et Malin Baryard-Johnsson, la Suède, déjà championne olympique l’été dernier, a une nouvelle fois décroché l’or, ndlr).

Le reste ne s’est pas joué à grand-chose. Lors de la dernière manche de la Coupe des nations, le vendredi, il n’y avait qu’une barre d’écart entre la troisième et la huitième place. Cela a permis de montrer à quel point le haut niveau est difficile. La différence se fait dans les détails. D’un côté, j’étais déçu de ne pas y être mais de l’autre, je me suis dit que je devais encore m’améliorer pour rivaliser et espérer obtenir l’une de ces médailles.

 

Sans surprise, Henrik von Eckermann et son extraterrestre King Edward sont montés sur le toit du monde à Herning. © Scoopdyga

Certains ont souligné la réelle difficulté de ce championnat, êtes-vous d’accord ? La deuxième manche de la Coupe des nations a notamment été très délicate…

D’après ce que j’ai vu et ce que l’on m’a rapporté, oui, elle était vraiment délicate. Mais ces parcours servent aussi, il faut bien départager les couples, évidemment tout en restant dans le respect du cheval. Les médailles se jouent sur des détails mais également sur le facteur chance le jour J. Il ne faut pas tout remettre en question, juste essayer d’être le plus performant possible.

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La Suisse, huitième, est en quelques sorte passée à côté de cet évènement alors qu’elle présentait une équipe très forte, qu’en pensez-vous ?

Selon moi ils (Steve Guerdat, Martin Fuchs, Pius Schwizer et Edouard Schmitz, ndlr) ont fait un bon championnat. Pour être devant, il aurait fallu éviter une ou deux fautes mais ils n’ont pas démérité. La prochaine fois, j’espère que je pourrai faire partie de cette équipe et aider la Suisse à aller chercher sa qualification pour les Jeux olympiques.

Steve Guerdat et Edouard Schmitz en pleine reconnaissance à Herning. © Scoopdyga

“L'an prochain, ce sera à moi d'être meilleur pour faire partie de l'équipe”

Justement, elle semble avoir trouvé un quatuor solide avec les cavaliers présents au Danemark. Pensez-vous pouvoir vous faire une place pour les championnats d’Europe de Milan l’an prochain ? 

Il est certain que ces quatre cavaliers sont solides, ils vont tous bien et ont de bons chevaux. Ce sera à moi d’être meilleur et de montrer que je peux être aussi voire davantage performant qu’eux. Lorsque nous faisons partie d’une équipe, c’est ce qu’il faut se dire. Nous devons nous tirer vers le haut pour dépasser les autres nations et progresser tous ensemble.

Préparez-vous déjà un cheval pour ces championnats d’Europe ?

Suivant l’évolution de mes chevaux, j’aimerais beaucoup qu’AK’S Courage (DSP, Chepetto C x Lennon 5) soit en forme pour les championnats d’Europe. L’an passé, à Riesebenck (lors de l’échéance continentale Longines qui a eu lieu dans les écuries de Ludger Beerbaum, ndlr), nous avions glané l’or par équipes, elle était vraiment bien et je sais qu’elle en a les capacités. Reste à savoir si elle sera à nouveau au meilleur de sa forme dans un an.
Sinon, pourquoi pas préparer Chelsea Z (Chellano Alpha Z x Cicero Z van Paemel) si nous continuons à monter en puissance et avancer de la sorte. 

Dubai va déjà se concentrer sur la saison indoor mais, si nous progressons autant que cette année, l’emmener à Milan ne serait pas impossible. Il faudra que toutes les planètes soient alignées. Pour l’instant, je préfère ne pas trop me projeter. J’espère également que Clouzot de Lassus (SBS, Ugano Sitte x Tenor Manciais) sera de retour à son meilleur niveau. S’il va bien physiquement, je sais qu’il est capable d’encaisser un championnat, il l’a déjà montré par le passé (le gris a offert à son cavalier le titre de champion d’Europe Jeune Cavalier en 2017 avant de remporter, un an plus tard, le championnat de Suisse Élite, ndlr). Je dispose de plusieurs options mais tout ne se passera pas forcément parfaitement. J’espère en tout cas que ces quatre-là seront au niveau en temps voulu.

L'été dernier, la jolie AK'S Courage a permis à son cavalier d'aller décrocher l'or par équipes lors des championnats d'Europe Longines de Riesenbeck. © Scoopdyga

Cela vous donne donc plusieurs possibilités. Il y aura, en plus, une qualification olympique à aller chercher…

C’est effectivement une position confortable. Pour autant, ce sera à moi de préparer mes chevaux au mieux. J’espère que le travail paiera l’an prochain.

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“Toutes les annulations de ces deux dernières années ont été très frustrantes” 

Avec l’arrivée de l’automne, le circuit de la Coupe du monde Longines va s’ouvrir. En faites-vous un objectif ?

Je vais déjà participer aux deux premières étapes de la ligue d’Europe de l’Ouest (le CSI 5*-W d’Oslo du 12 au 16 octobre puis le CSI 5*-W d’Helsinki du 20 au 23, ndlr). Le reste dépendra de mes résultats, des points que j’aurai ou non acquis et des autres concours auxquels j’aurai accès. Les places sont limitées et nous sommes nombreux à vouloir y participer. Le sélectionneur national (Michel Sorg, ndlr) souhaitera certainement donner une chance à un maximum de cavaliers.

En dehors de la Coupe du monde, l’évènement principal sera le CHI de Genève (du 8 au 11 décembre, ndlr), à la fin de l’année. C’est toujours un concours particulier pour les cavaliers suisses alors j’espère obtenir un beau résultat dans le Grand Prix (avec son titre de champion de Suisse Élite, Bryan Balsiger est déjà pré-qualifié pour l'épreuve, ndlr).

Bryan Balsiger, ici avec Twentytwo des Biches au CHI de Genève en 2021. © Scoopdyga

L’année dernière, près de la moitié des étapes ont été annulées. Si la saison extérieure a été presque normale, cela fait trois ans que la Coupe du monde n’a pas connu de réelle saison. Comment vous sentez-vous à l’idée de retourner régulièrement sur ce circuit ? 

C’est un circuit que j’apprécie énormément. J’ai eu la chance, en 2019, de participer à huit étapes, ce qui m’avait permis de vraiment profiter. Les deux dernières années, toutes ces annulations ont été très frustrantes. Les chevaux étaient prêts à se frotter à ce niveau et étaient compétitifs alors je grattais un peu du pied, me demandant quand je pourrai y retourner. Cette année, je suis très heureux de pouvoir participer aux deux premières étapes, j’ai hâte d’y être et j’espère en faire d’autres par la suite.

Certaines étapes vous tiennent-elles plus à cœur que d’autres ? 

Le CSI 5*-W de Bâle m’est très cher. Il a lieu en Suisse, certes, mais c’est un superbe concours et il y a toujours une très bonne ambiance. Il a été annulé en 2021 et 2022 donc je me réjouis d’y retourner. J’affectionne aussi beaucoup le Longines Equita Lyon ainsi que le CSI 5*-W d’Oslo. Ce dernier est très symbolique, il renferme l’un de mes plus beaux souvenirs puisque j’y avais remporté le Grand Prix avec Clouzot en 2019. Ça restera toujours un concours très spécial pour moi. Ce dernier viendra d’ailleurs cette année. Il ne sautera pas le Grand Prix mais sera présent pour participer à des épreuves plus petites.

Éloigné des terrains de compétition pendant un an, Clouzot de Lassus, ici à Genève en 2019, se rendra à nouveau à Oslo, en terrain conquis, dans quelques semaines. © Sportfot

La finale est-elle déjà dans un coin de votre tête ? 

Je vais vivre cette saison indoor étape par étape puis nous verrons si je suis en bonne posture pour me qualifier pour la finale. Je vais déjà me concentrer sur les premiers concours, je ne souhaite pas trop m’avancer pour le moment.

Photo à la Une: en 2023, Bryan Balsiger espère bien, pourquoi pas avec AK'S Courage, permettre à la Suisse de conserver son titre européen mais également d'obtenir sa qualification olympique. © Scoopdyga

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