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La Belgique sacrée reine de Sopot, le roi Edward de Stockholm

Henrik King Stockholm
Sport lundi 19 juin 2023 Mélina Massias

De quels meilleurs vainqueurs pouvait rêver Stockholm ? À peine de retour dans le grand bain après son triomphe à Omaha, King Edward Ress a porté son cavalier sur la plus haute marche du podium, au coeur du stade olympique, à l’occasion d’une étape du Longines Global Champions Tour. Deuxième, Shane Breen est passé à six centièmes d’un coup de maître, tandis que Marcus Ehning a retrouvé son Stargold au meilleur de sa forme, après trois mois de pause. Enfin, du côté de la Pologne, la Belgique s’est offert la Coupe des nations du CSIO 5* de Sopot, terminant juste devant la valeureuse et surprenante Argentine.

Depuis son sacre lors de la finale de la Coupe du monde Longines d’Omaha, King Edward Ress s’est montré discret. Après avoir profité d’une pause bien méritée d’un mois et demi, la pépite de l’élevage de Wim Impens, grand passionné de concours complet, d’élevage et de cheval, a repris le chemin des concours à Kronenberg, les 19 et 21 mai dernier. Engagé dans deux épreuves à 1,25 et 1,30m, l’alezan a d’abord concédé, à titre tout à fait anecdotique, vingt-deux points de pénalité, puis quatre. Deux semaines plus tard, le porte-drapeau du BWP était de retour en 5*, cette fois à Ramatuelle. Avec deux fautes dans le Grand Prix, le roi a repris ses marques et s’est parfaitement ressaisi, dimanche 18 juin, sur les terres de son cavalier, à Stockholm. sous la selle d’Henrik von Eckermann, le crack du moment, voire de la décennie, a tout simplement remporté un nouveau Grand Prix 5*, pour le plus grand bonheur de toute son équipe, et en particulier de sa groom, la franco-suédoise Louise Barraud

Le poing levé d'Henrik von Eckermann après une nouvelle victoire de son King. © Ljuba Buzzola

En voyant la domination de ce couple, une question demeure : peuvent-ils encore faire mieux, continuer à progresser ? “Ce n’est pas nécessaire. Edi m’a déjà donné plus que ce que j’espérais. Tant qu’il reste en forme et en bonne santé, je sais que d’autres belles choses arriveront”, a rétorqué le numéro un mondial, ému après ce nouveau triomphe, qui plus est devant son public. “Lorsqu’on a un bon état d’esprit et confiance en soi, cela aide. Même si je n’ai pas déroulé le meilleur parcours de mon point de vue de cavalier samedi, j’avais la sensation que mon cheval était incroyable. J’ai gagné beaucoup de choses avec lui, mais cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas senti aussi bien.”

Virage à droite toute pour King Edward Ress et son cavalier. © LGCT

Une caresse bien méritée pour le roi Edi. © Ljuba Buzzola



Pourtant, la victoire ne s’est pas jouée à grand-chose dans le stade olympique de Stockholm. Seuls six petits centièmes ont séparé les lauréats du jour, également double champion du monde en titre, champion olympique par équipe et vainqueur de la finale de la Coupe du monde, de l’Irlandais Shane Breen, en selle sur Haya, une fille… Mylord Carthago ! À onze ans, la grise a signé une sacrée prestation, pour son tout premier Grand Prix 5*. Autant dire qu’à une fraction de secondes près, sa belle deuxième place serait devenue un véritable exploit. “Je l’ai beaucoup engagée dans des épreuves de vitesse, donc je savais qu’elle était rapide. Mais je me suis dit que finir sur le podium serait fantastique, gagner était un autre rêve. Je suis aux anges d’être deuxième. Pour son premier Grand Prix 5*, il a fallu le meilleur couple du monde pour nous battre !”, s’est amusé l’Irlandais, toujours capable de mettre la main sur d’excellentes montures.

Quelle première pour Shane Breen et Haya ! © Ljuba Buzzola

Le trio de tête a été complété par Marcus Ehning. Le champion d’Allemagne en titre avait sellé son efficace Stargold, déjà primé en Grand Prix 5* à Doha, début mars. Après plus de trois mois de pause, l’étalon bai par Stakkato Gold a retrouvé toute sa splendeur, pour arrêter le chronomètre non loin de ses deux bourreaux de la journée, en 46”33. Dans la même seconde, Ben Maher a réalisé le quatrième meilleurs des six doubles zéro du jour, aux rênes de la Selle Français Dallas Vegas Batilly.

La joie de Marcus Ehning et son fidèle Stargold. © Ljuba Buzzola

Les résultats complets ici.

Les Belges comme chez eux à Sopot

De la Belgique à Sopot, il n’y a qu’un pas. Ou presque. Après la victoire toute en aisance de Koen Vereecke et Lector vd Bisschop dans le temps fort individuel de l’Officiel de Pologne, les Diables Rouges ont enfoncé le clou, dimanche 18 juin, dans la Coupe des nations, épreuve phare du week-end. Tirés vers le haut par leur couple star du week-end, impeccable dans les deux manches de cette compétition par équipe comptant pour le circuit de première division de la Fédération équestre internationale (FEI), amenée à changer dès l’année prochaine, les Belges ont devancé une très sérieuses escouade argentine, et l’Allemagne, tenante du titre.

Koen Vereecke et Lector vd Bisschop, qui concourt sans guêtre et sans fer. © © Lukasz Kowalski/FEI 



Outre la copie parfaite rendu par Koen et son étalon Lector, le quatuor de Peter Weinberg a aussi été porté par Gudrun Patteet, auteure de deux parcours parfaits avec le jeune Sea Cost Enjoy, né Enjoy van de Kromsteeg chez Ann van Putte, du croisement entre Emerald van’t Ruytershof et une fille de Parco. Encore à la recherche des bons réglages avec Matador, un autre descendant d’Emerald, et Crescendo BM, Niels Bruynseels (4+8) et Wilm Vermeir (5+4) n’ont pas trouvé la clef du sans-faute… pour cette fois.

Gudrun Patteet, déterminé avec Enjoy. © Lukasz Kowalski/FEI 

Eux, en revanche, ne se sont pas fait prier. José Maria Larocca et son fils, Matias Larocca n’ont pas joué de demi-mesure et survolé leurs deux parcours, avec la complicité de leurs respectifs Finn Lente et BM Gran Fantasia. Matias Albarracin était bien parti pour en faire de même en compagnie de Full Option van’t Zand, un temps vu sous la selle de l’Espagnol Sergio Alvarez Moya, avant d’essuyer une élimination lors de son second passage. Crédités de cinq puis huit points, Mariano Ossa et Elton van het Exelhof, seront tout excusés pour leur première à ce niveau, après être apparus très à leur avantage vendredi dans le Grand Prix. Malgré tout, leur point de temps dépassé a coûté la victoire, ou du moins le barrage, à l’escouade présentée par Enrique Solari. Dommage…

Du côté de l’Allemagne, seul André Thieme est parvenu à résoudre l’équation du jour, avec, évidemment, sa pétillante DSP Chakaria, née Carelia. Championne d’Europe en titre et lauréate du Grand Prix du CSIO 5* de Rome, l’alezane confirme sa grande forme du moment. De bon augure pour la suite. À égalité de points avec ses voisins, la Suisse n’a pas commis d’impaires, mais trop de petites fautes pour espérer une nouvelle victoire, après celle de Saint Gall. Pour autant, Michel Sorg aura des motifs de satisfaction, notamment avec la nouvelle performance sans fausse note de Bryan Balsiger, de retour en force, cette fois grâce à son prometteur Chelsea.

Les Belges sur le podium à Sopot. © Lukasz Kowalski/FEI 

Les résultats complets ici.

Toutes les épreuves du CSIO 5* de Sopot sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.



L'Amérique s'offre le Canada

Toujours en proie aux aléas climatiques, la piste de Calgary n’a pas désempli ce week-end. Plus rapide que tout le monde avec Fasther, un fils de Vigo d’Arsouilles, Lillie Keenan s’est offert un nouveau Grand Prix 5*. Décidément en pleine forme, l’Américaine grimpe les marches quatre à quatre dans sa progression au plus haut niveau. Celle qui s’est un temps essayé au dressage sur la scène internationale a devancé, samedi 17 juin, deux locaux : Mario Deslauriers, d’abord, et Kara Chad, troisième. Tous deux étaient respectivement associés à Emerson et Quidamo F. 

Fait assez surprenant, Lillie Keenan et Mario Deslauriers ont été départagés au barrage après avoir concédé chacun… un point lors du premier tour ! Kara Chad, elle, en a accusé deux et a été la troisième et dernière à laisser toutes les barres sur leurs taquets dans ce Grand Prix corsé. 

Photo à la Une : La fine pluie scandinave n’a pas entravé l’émotion d’Henrik von Eckermann. © LGCT