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Kreisker, un élevage de qualité au bout du monde… (1/3)

Reportages lundi 22 février 2010 Julien Counet

Fin 2009, nous avons rendu visite à Guillaume Ansquer après la quatrième place de Quilano de Kreisker au championnat de Belgique des cinq ans, puis le titre de championne de France de Quandice de Kerglenn, fille de l'ancienne championne de France des sept ans Jumpy de Kreisker. Ce Breton ambitieux sait ce qu'il veut et ne laisse personne indifférent sur son passage. Alors que Nifrane de Kreisker s'illustre dès le début du Sunshine Tour, nous vous proposons trois jours à la découverte des Kreisker.

Quels ont été vos premiers contacts avec les chevaux ?

« En fait, nous avons toujours eu des chevaux à la maison. A la base, mon père avait une jument pur-sang qu'il faisait courir et ensuite, il a acheté une jument Selle Français par Emir du Mesnil. C'était une jument qui avait gagné beaucoup de « modèle et allures ». Mon père était un véritable passionné et c'est comme cela que j'ai goûté au virus et que j'ai commencé à monter à cheval, tout d'abord en club hippique avant de continuer tout naturellement à la maison puisque les chevaux étaient là. »

Guillaume Ansquer & Fakir de Kreisker (Quito de Baussy & Betty de Kreisker)


Quand avez-vous commencé à élever vous-même ?

« En fait, j'ai dû commencer à élever moi-même par la force des choses à la mort de mon père en 1992. J'ai repris la suite avec mon frère. Lui a repris la boucherie familiale et moi l'élevage. J'ai commencé petit à petit avec le choc du décès paternel. Nous avons eu la chance d'avoir de suite Fakir de Kreisker qui nous a mis sur le devant de la scène et que nous avons pu vendre un bon prix. De suite après ça, j'ai acheté Jifrane de Chalusse car je pense que lorsqu'on est jeune éleveur, dès qu'on a l'opportunité de vendre à un bon prix, il faut toujours investir et acheter d'autres souches. Pour moi, il est important d'avoir des souches différentes dans un élevage. Souvent les gens ont une seule souche dans leur élevage. Ils ont la fille, la petite fille, etc alors que si l'on a 3-4 souches différentes, tu peux avoir un panel de croisements multiple. »

Lysa Doerr & Liberto de Kreisker (Quito de Baussy & Betty de Kreisker)


Qu'est ce qui vous a plu dans l'élevage ?

« Le rêve ! Le rêve de voir naître un poulain, de le voir grandir et évoluer. Voir un petit poulain devenir un cheval de concours est je pense le rêve de tout éleveur. On vit dans l'utopie de se dire que le poulain qui est né le matin va peut-être un jour faire un grand concours dans sa vie. Ce n'est pas tant par orgueil mais bien par fierté d'avoir vu naître un poulain et de passer toutes les étapes d'élevage de 1, 2, 3 jusqu'à 6, 7, 8 ans. »

Est-ce que vos objectifs ont évolué avec le temps ?

« Bien-sûr ! Pour moi, le souci premier, c'était de réussir à en vivre. Etant excentré en Bretagne, ce n'était pas facile. Je me suis dit qu'il fallait absolument avoir des souches de grandes qualités car c'est grâce à la souche que l'on peut bien vendre un poulain sous la mère. Mon père avait acheté Danaé, la mère de Betty de Kreisker, qui avait déjà produit Jabad et qui était déjà une jument renommée. Après, on a acheté Utopia du Roihinet qui est la mère de Kiwi du Fraigneau. Nous pensons qu'il faut vraiment produire avec des souches intéressantes et nous appuyons nos arguments sur ces juments. Néanmoins, malgré la vente de plusieurs chevaux et avec l'investissement que nous avions fait dans plusieurs juments, il était toujours très difficile d'en vivre correctement par rapport à nos investissements. Même si c'est très long, on sait bien que l'on vend plus cher un 6 ans qui gagne Fontainebleau qu'un poulain sous la mère.

Thiago da Costa & Kirfa de Kreisker (Papillon Rouge & & Betty de Kreisker)


Mes objectifs ont dès lors varié quelque peu et j'ai voulu trouver un partenaire. Par hasard, j'ai rencontré Xavier Marie, qui a acheté une partie de mon élevage et avec qui je suis désormais associé. »

Quel est justement l'implication du haras de Hus dans l'élevage de Kreisker ?

« A proprement parlé, le Haras de Hus n'a aucune implication avec l'élevage de Kreisker. C'est l'une des holdings de M. Marie qui est propriétaire à 50% de la SARL élevage de Kreisker dont je suis le gérant. Monsieur Marie a apporté les fonds alors que moi, j'ai apporté les chevaux et nous avons créé cette société qui n'a pas de lien direct avec le haras de Hus, c'est une entité à part, même si nous travaillons en collaboration avec le Haras de Hus. Pour progresser l'un et l'autre, nous mettons nos outils en commun pour y arriver. »

A partir de quel moment se dit-on qu'on veut en faire son métier et quelles implications est-ce que cela a ?

« A quinze ans, après ma troisième, j'ai fait l'école d'agriculture de Saint Hilaire du Harcouet dans la manche avec une formation spécifique aux chevaux qui était un BEP puis un BTA et ensuite un BTS. Par ce biais là, on faisait des stages en entreprise et j'ai eu l'occasion de faire des stages chez Jacques Friant tout d'abord puis Eric Navet et chez Germain, Eric et Richard Levallois où j'ai appris beaucoup. Je pense que j'ai dû faire un an de stage. Je voulais absolument aller dans de grandes maisons pour vraiment me rendre compte de comment cela se passait et voir véritablement la pénibilité du travail, la manière dont fonctionnait l'entreprise. Cela m'a d'une part ouvert des portes mais cela m'a aussi montré que le métier n'était pas facile et c'est ainsi que je suis rentré dans l'élevage à proprement parler. »

La suite demain !