Notre site web utilise la publicite pour se financer. Soutenez nous en desactivant votre bloqueur de publicite. Merci !

Katharina Offel : patience et discrétion (6/6)

Interviews samedi 6 juin 2015

 Katharina Offel et son équipe très francophone : avec sa groom de concours Marie Lurka et son cavalier maison Louis Wood alors que Sarah van den Ben assure le rôle de groom aux écuries. Ils posent tous avec Charlie avant sa sortie au paddock.


Votre état d'esprit de vouloir toujours positiver et ne pas regarder dans le passé, c'est difficile parfois ? 

« Non. Je suis une personne très relax et très patiente. C'est parfois plus difficile à vivre pour les gens qui sont autour de moi qui aimeraient parfois que j'explose, que je crie ou en tout cas qu'il se passe quelque chose ! Pour ma part, si j'ai un problème, je deviens encore plus calme et j'y réfléchis en cherchant une solution. Je ne suis pas une personne qui explose, qui crie ou qui pleure. Je suis très patiente. » 

Vous fonctionnez avec le même principe lorsque vous avez un nouveau cheval ? 

« Oui, je prends beaucoup de temps. Dans mon ancienne structure, avec mon ancien partenaire, je n'avais pas toujours l'opportunité de le faire à ma manière car c'était une écurie de commerce. Le cheval arrivait, il fallait grimper dessus, faire quelques sauts puis hop, aller au concours ! Ce n'est pas ce que j'aime faire. Actuellement, j'ai un nouvel étalon dans mes écuries et je veux apprendre à le connaître, lui donner le temps de me connaître également. Je ne veux jamais débuter une collaboration comme une bagarre mais y aller doucement. Il n'est absolument pas question que je m'assoie sur le cheval en disant : « Ok, maintenant, je suis le parton ! » Je veux construire un partenariat. Lorsqu'on reçoit un nouveau cheval, on le connaît toujours un peu parce qu'on l'a vu en concours, au paddock ou sur la piste, on a vu quelques tours. C'est rare que l'on parte d'une véritable page blanche mais je préfère apprendre à les connaître moi-même. Certainement pas en allant trouver l'ancien cavalier en lui demandant quel mors et quelles guêtres il utilisait. Ce sont des choses que j'essaie de trouver moi-même. Il faut bien être conscient que la plupart du temps, je reçois des chevaux parce qu'ils n'ont pas été avec leur cavalier précédent, alors puisque la manière dont ils ont travaillé n'a pas fonctionnée, pourquoi irais-je demander des informations pour tenter de faire la même chose ! Je préfère tenter de trouver une autre manière qui conviendra peut-être mieux au cheval. » 

 Maintenant que vous avez lancé votre propre structure, vous espérez développer des partenariats avec différents propriétaires locaux ? 

Sorti de l'école de Saumur, Louis Wood est désormais le cavalier maison des écuries.

 « Plusieurs éleveurs m'ont déjà contactée pour voir si je prenais également de jeunes chevaux mais pour le moment, j'ai assez avec mes seize chevaux. J'espère que dans le futur, lorsque je ne serai plus dans le top sport, je pourrai de nouveau produire de jeunes chevaux. C'est une chose que j'adore faire mais pour le moment, je pense qu'il me reste encore quelques belles années dans le grand sport devant moi. »  


Ce n'est pas une priorité absolue pour vous de rester absolument dans ce grand sport ?

« Non. C'est bien évidemment mais j'aime aussi être à la maison. J'essaie d'ailleurs cette année de faire un bon mix entre quelques concours importants pour nous comme les Coupes des nations et les championnats d'Europe. Mais pour moi, cette année, des concours comme ceux du Global Champions Tour ne sont pas très importants. Je vais préférer me concentrer sur des concours moins importants où je vais pouvoir préparer au mieux mes jeunes chevaux pour le futur et être de nouveau présente au plus haut niveau. »

Justement, lorsque vous préparez votre calendrier : si vous avez le choix entre un concours très bien doté avec une piste minuscule ou un concours avec de magnifiques infrastructures mais une dotation moins aguichante, comment faites-vous votre choix ? 

« Cela dépend toujours un peu du programme du cheval et des étapes suivantes que nous avons à faire. Il est certain que parfois ; quand vous obtenez une invitation pour le concours très bien doté, vous y allez et vous tentez de gagner un peu, ce qui vous permet de grimper un peu dans la ranking mais à côté de ça, il y a des concours moins bien dotés avec de très belles pistes comme c'est le cas à Mons, par exemple où c'est très agréable de monter. J'essaie toujours de faire un bon mélange dans mon programme. Nous devons faire du 5* pour rester dans le top du sport mais j'essaie aussi de faire des 2, 3 et 4* pour construire de nouveaux partenaires. »

Dans la configuration de votre nouvelle structure, il y a toujours une place importante consacrée au commerce ?

« Non, pas vraiment. Je ne suis pas une marchande dans mon caractère mais bien sûr vous devez pouvoir vendre un cheval de temps en temps. Je ne vais pas courir partout en proposant des chevaux à vendre. Si quelqu'un vient me trouver en me disant qu'il aime le cheval et me demande s'il est à vendre alors oui, bien sûr ! » 

Est-ce que vous envisagez de vous consacrer également à entraîner des cavaliers ? 

« C'est quelque chose que j'aime beaucoup faire. Actuellement, j'ai une cavalière italienne qui a ses chevaux dans mes écuries et j'ai eu plusieurs personnes qui m'ont contactée à ce sujet. Dans le futur, je vais certainement tenter de trouver du temps pour cela et bien le faire. Je pense que c'est amusant de voir les gens évoluer avec mon expérience. Quand j'aurai un peu plus de temps, c'est sans aucun doute quelque chose que j'aurai vraiment envie de faire. »

Comment voyez-vous votre collaboration avec Reed Kessler avec qui vous allez partager les écuries ?

Katharina Offel sur le crack de Reed Kessler, Stakki.

 « Pour le moment, nous allons toutes les deux être basées ici mais elle est beaucoup sur la route, faisant de nombreux aller-retour aux Étâts-Unis. Elle est actuellement au Kentucky puis s'en va à Calgary… J'essaie donc de l'aider un peu avec les chevaux lorsqu'elle est partie. Mais dans le futur, lorsqu'elle sera de retour en Europe, le plan est que nous travaillons simplement ensemble. Je ne serai pas son entraîneuse pour autant.  Ce sera la première fois que j'aurai une autre cavalière de haut niveau dans les mêmes écuries que moi. Nous verrons comment nous pourrons nous aider mais je suis heureuse que nous puissions évoluer ensemble. Elle connaît la manière américaine et je connais la manière européenne, je pense donc que nous pourrons nous apporter chacune des choses pour établir une bonne combinaison des deux. » 

 Espérez-vous un jour voir votre fils à cheval ?

  « Il est déjà à cheval … mais pour le moment les amis, le football, les voitures et peu importe quoi d'autre ont priorité. Il a désormais 7 ans, il vient de commencer l'école et je pense qu'il a beaucoup d'autres choses à penser. Pourtant, quand on lui demande ce qu'il veut faire plus tard, il répond toujours qu'il veut être cavalier  alors nous verrons. Je ne le forcerai pas mais je le soutiendrai peu importe la direction qu'il voudra prendre. Je ne le forcerai pas à monter, cela doit être son propre choix. » 

Que peut-on vous souhaiter pour le futur ? 

 « Cela peut paraître stupide mais pour moi, la chose la plus importante, c'est d'être heureuse et rester en bonne santé. Prendre du plaisir avec mes chevaux et si possible avoir un peu de succès en concours. La chose la plus importante pour moi est vraiment de rester en bonne santé et de pouvoir faire ce que j'ai envie de faire. »