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Katharina Offel : patience et discrétion (1/6)

Interviews lundi 1 juin 2015 Julien Counet

Installée depuis quelques mois en Hollande, près de Maastricht, dans les anciennes installations d'Henk Nooren, Katharina Offel vole désormais de ses propres ailes. D'un calme impressionnant, d'une détermination de fer, ce petit bout de femme aura réussi à imposer son style en s'érigeant un joli palmarès avec bien souvent des chevaux sur lesquels peu de gens misaient encore et pourtant si différents les uns des autres. C'est aussi elle qui a débuté des cracks comme Lacrimoso mais surtout Sanctos vh Gravenhof... 

 Katharina Offel avec Air Chin Z (Air Jordan) et sa fille Con Air Z (Contendro I).


Quels ont été vos premiers contacts avec les chevaux ? 

« Je devais avoir quatre ans quand j'ai commencé à ennuyer ma maman en lui demandant d'aller dans un poney club. Ils ont finalement loué un poney pour moi, c'était un petit gris qui s'appelait Idefix et elle m'a promenée pendant une heure à travers la forêt. Après cela, j'ai commencé à prendre des leçons de manière plus conventionnelle dans un poney club. Mes parents n'étaient pas du tout dans le monde des sports équestres. Ma maman avait deux chevaux à la maison mais pour travailler à la ferme. Elle a néanmoins toujours aimé les chevaux et quand j'ai commencé à monter, elle a pris des cours également. C'était une des nombreuses choses que nous avons partagées ensemble. Malheureusement, elle n'est plus parmi nous aujourd'hui mais nous avons eu énormément de très bons moments ensemble et elle m'a toujours suivie et supportée peu importe les circonstances. »

Lorsque vous avez débuté, c'était déjà avec l'idée du saut d'obstacle ?

« Non, absolument pas. Je voulais juste passer du temps avec les chevaux. D'ailleurs, j'ai touché un peu à tout. J'ai fait du saut d'obstacles mais aussi du dressage et du concours complet. Je faisais tout ce que je pouvais faire avec le cheval que j'avais à ma disposition. L'idée véritablement du jumping est venue plus tard lorsque je passais mon temps libre à travailler pour Alexander Moksel.  J'avais la chance de pouvoir aller aider là-bas dès que je n'étais pas à l'école, à l'époque où les frères Beerbaum y travaillaient. Lorsqu'ils ont quitté les écuries là-bas, ils m'ont offert un cheval qui avait un peu d'âge. Il s'appelait Stroke of Luck, ce fut mon premier cheval. J'ai commencé à sauter un peu avec lui dans les épreuves d'1.30-35m. J'ai participé avec lui à mon premier championnat d'Allemagne, c'était dans les jeunes cavaliers. Il a vraiment fait du bon travail pour moi. C'est là où j'ai pris la décision de me consacrer plus spécifiquement au saut d'obstacles alors que je touchais encore à tout. J'ai fait beaucoup de concours complet à poney surtout, mais uniquement au niveau national. » 

 Vous avez toujours voulu faire de la compétition ou c'est le poney-club où vous étiez qui était orienté de cette manière ? 

« J'ai toujours voulu faire de la compétition mais le professeur que j'ai eu dès ma première leçon m'a directement dit que j'avais un certain talent. Mes parents n'auraient jamais pu m'acheter un cheval alors il a toujours essayé de me supporter avec des chevaux pour que je puisse faire de petits concours. J'ai ensuite pu avoir différents petits propriétaires qui m'ont confié un poney car je montais assez bien et grâce à cela, j'ai pu aller en concours. Néanmoins, je n'ai jamais eu véritablement mon propre cheval. » 

Vos parents vous ont poussé à continuer l'école ? 

« J'ai terminé l'école, l'équivalent du bac en France. Après, mes parents ont dit : « ok, maintenant, tu peux monter »,  mais ce n'était pas ce que je voulais. Mon idée était d'étudier car je voulais faire du droit. Finalement, j'ai décidé de prendre une année sabbatique avant de commencer mes études pour monter à cheval et je dois dire que cette année est assez longue désormais puisque je ne suis finalement jamais retournée à l'école. J'ai eu la chance d'avoir un bon travail et de bons chevaux. Ce fut une très belle période avec de nombreux succès et j'ai décidé de continuer à monter. » 

Comment êtes-vous arrivée dans les écuries d' Alexander Moksel et dans quel but ? 

« Je voulais aider et apprendre. C'était quelque chose de grand, c'était un grand monsieur de l'époque. Pouvoir travailler dans leurs écuries, monter un peu et voir comment ils s'entraînaient, alors que je n'avais que seize ans était fantastique. Je ne remercierai jamais assez ma maman car c'est grâce à elle que j'ai pu me rendre là-bas. Elle était journaliste et a écrit un livre sur Alexander Moksel. Au fur et à mesure, lorsqu'elle faisait les interviews et qu'ils travaillaient ensemble, elle a parlé de moi en disant qu'elle avait une fille qui montait à cheval et qui aimerait pouvoir venir aider. Ma maman est vraiment une personne très spéciale dans ma vie. Mon père n'a jamais été aussi proche des chevaux mais il m'a néanmoins toujours supportée également, mais la relation que j'avais avec ma maman était vraiment particulière. » 

La suite, c'est demain !