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Jos Verlooy réalise le doublé avec Varoune !

Reportages samedi 5 septembre 2020 Julien Counet

Ce Championnat de Belgique 2020 était particulier. L’accès au site était bien gardé et il fallait montrer patte blanche pour y accéder... mais une nouvelle fois, Zangersheide aura montré sa capacité à savoir organiser en toute circonstance ! Une réalité appréciée des cavaliers qui n’auront jamais manqué de remercier l’équipe organisatrice, chacun à sa façon.

Pas d’autres épreuves, un événement unique pour le Championnat de Belgique... et du coup, les cavaliers auront eu des conditions assez exceptionnelles pour s’échauffer avec trois pistes utilisées comme paddock, dont deux équipées pour sauter, difficile de rêver mieux !

La seule déception de ce championnat, cela aura été malheureusement le suspense ! Lors du premier tour, Nicola Philippaerts sera le seul des favoris à commettre une faute avec Zayado (Cayado). 

Lors de la seconde manche, il y aura eu un peu de suspense. Dominique Hendrickx sera le grand perdant du jour avec Vintadge de la Roque (Kannan), alors que le jeune Gilles Thomas explose avec Konak (Nabab de Rêve) et sort avec trois fautes. 

Jérôme Guery sur Eras de Ste Hermelle (Vargas de Ste Hermelle) et Christophe Vanderhasselt avec l’étalon Happydam (Quidam de Revel) réaliseront chacun une belle finale avec respectivement 0+4 et 4+0, pour finir respectivement 9e et 8e. 

Mais l’incroyable performance de la semaine est liégeoise et se nomme Charlotte Philippe ! Déjà très contente de pouvoir participer à cette finale, la jeune femme n’y a pas fait que de la figuration avec Cacharel de Armoranda Z (Corlensky G) en y signant le double sans-faute, tout simplement !

Une performance incroyable qui permettra au couple d’y décrocher la 5e place finale : « J’ai acheté Cacharel à la fin de ses six ans... mais elle ne connaissait rien. Elle était à peine débourrée. Lorsqu’elle est arrivée, Jerenmias (ndlr van het Hulstenhof alias Hello Jefferson) était toujours là. Mais lorsqu’il était avec nous, elle faisait des épreuves 110 et débutait les 120. Mais lorsque Jefferson est parti, je me suis retrouvée sans chevaux ! Je suis alors passée des 120 aux 140 assez rapidement. Tout s’est toujours bien passé car elle a énormément de cœur et elle a très vite rattrapé son retard. Néanmoins, cela reste une jument très spéciale, à croire que j’aime cela. Elle a malheureusement connu un débourrage très compliqué et encore maintenant, à la maison, il y a des jours où je dois improviser car elle aime montrer son caractère. Heureusement, au concours, cela se passe mieux, elle est beaucoup plus sereine. En l’achetant, je n’avais jamais imaginé une telle histoire. Elle est devenue mon cheval de tête un peu par défaut et elle a vraiment pu prendre sa place dans les écuries. Maintenant, c’est facile à dire mais au tout début, on ne pouvait pas s’attendre à cela. Je ne suis pas connue, on ne me connaît pas... alors oui, j’espère que ce résultat va m’ouvrir des portes. J’ai travaillé comme comptable durant 4 ans mais aujourd’hui, je me consacre vraiment aux chevaux. Après la vente de Jefferson, j’étais tellement démoralisée que j’ai changé de vie. J’ai commencé à m’occuper de l’administratif de la société de mon compagnon mais il n’y avait pas assez de travail pour m’occuper 38h par semaine, alors j’ai commencé à faire gentiment les chevaux sur le côté... et les choses se sont enchaînées. Je manque d’expérience face à des cavaliers comme ceux qui étaient face à moi aujourd’hui et je n’ai pas dix chevaux qui me permettent de faire ce niveau-là chaque semaine. Je pense aussi que, finalement, tout s’est mis parfaitement durant cette semaine. En me retrouvant 12e le premier jour, je ne pouvais que mieux faire et juste remonter. Je suis vraiment très heureuse de mon championnat et ce double sans-faute en finale, c’est vraiment la cerise sur le gâteau. 

Lorsque Jefferson est parti, j’étais vraiment très triste et il a aussi fallu un petit moment d’adaptation à Scott avec ce cheval qui est très spécial et qu’il faut vraiment pouvoir apprivoiser. Aujourd’hui, voir que ça se passe bien de leur côté m’a aussi confortée dans ma décision d’accepter de le vendre. Le fait que le cheval se sente bien où il est et qu’il soit reconnu pour ses qualités, cela me fait vraiment plaisir. Si cela s’était passé autrement, je pense que j’aurais vraiment regretté de l’avoir vendu. Je suis toujours restée en contact avec Scott et ses grooms qui me donnent des nouvelles de temps en temps. Aujourd’hui, je pense vraiment avoir fait le bon choix en le vendant car cela m’a aussi ouvert d’autres portes.

Cela fait maintenant quatre mois que je travaille avec Lionel Collard Bovy qui est rentré d’Argentine. Je pense qu’avoir quelqu’un pour aider, c’est vraiment important. Il suffit de regarder. Tous les cavaliers ici ont quelqu’un pour les conseiller. Je pense que j’ai fait un maximum toute seule mais là, c’est sûr que ça se joue sur des détails. J’avais vraiment besoin de quelqu’un. À la maison, je n’avais pas de planning et je ne savais pas vraiment comment gérer un cheval. Pour ma part, je m’inscrivais de semaine en semaine au concours et je ne sautais pas à la maison. Parfois, je sortais avec une faute ou plusieurs fautes mais sans pouvoir me justifier. Maintenant, il est à côté de moi et il a un regard sur tout ce que je fais. Je vais m’entraîner chez lui et nous préparons les grosses échéances ensemble. Il m’a motivée durant toute la Gold League pour sortir les sans-faute et je suis arrivée ici ! Pour cette finale, c’était bien qu’il soit à côté de moi, qu’il me rassure et qu’il me dise que j’en étais capable. Évidemment que même s’il est là tout le temps, il y aura quand même des échecs et qu’il faudra quand même se remettre en question aussi... mais c’est quand même une épaule sur laquelle se reposer. Au paddock, la façon de mettre les barres... avec Peter mon compagnon, nous étions tout seuls au paddock, nous n’avions pas de tactique d’échauffement... on sautait jusqu’à arriver à la hauteur qu’il y avait dans la piste. Aujourd’hui, cette cinquième place est vraiment magnifique. » 

Nathan Budd avait décidé de lancer son énorme talent, Cashpaid J&F (Casall) dans le grand bain et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’étalon de 9 ans a répondu présent. Malheureusement, une petite faute en seconde manche les éloignera du podium et les fera glisser vers la 6e place finale. 

« Cette barre est dommage même si finalement, elle ne change pas grand-chose. J’aurais évidemment préféré ne pas faire de barre du week-end. Beaucoup de choses se sont jouées dès le premier jour finalement ! Je pense que j’ai vraiment pu amener Cashpaid en pleine forme ici. Ce matin, je l’ai monté et il était frais comme jamais. Il a sauté le premier tour très frais et il était toujours très disponible au second. C’est quelque chose de très positif pour la suite, que ce soit pour de plus gros concours ou, éventuellement un jour, un plus gros championnat. Je suis vraiment très content de mon cheval. Aujourd’hui, je ne peux que remercier mon propriétaire de m’avoir fait confiance depuis le début, je monte ce cheval depuis qu’il a 4 ans, nous avons vécu tant de choses ensemble. J’ai toujours su qu’il était particulier, on a cru en lui comme on a jamais cru en rien. Mon propriétaire m’a toujours fait confiance et aujourd’hui, je suis très content pour lui. C’est une performance qui remercie toutes les fois où il nous a fait confiance malgré toutes les personnes qui ont pu dire d’autres choses. Aujourd’hui, ce n’est que le début de l’aventure, c’est loin d’être fini. Je tiens aussi à remercier énormément Grégory Wathelet. Le premier jour, j’ai marché la piste, j’avais fait mon plan puis il est venu me trouver, on l’a marchée ensemble et il m’a dit ‘change ça et ça’... et cela a rendu mon parcours plus facile et plus lucide. Avec mon plan, j’aurais peut-être fait une petite faute ou j’aurais en tout cas été moins vite. Aujourd’hui, je lui avais dit que j’avais vraiment besoin de lui et hier soir, même s’il ne montait pas la finale, il m’a dit : ‘Je viens demain mais tu n’as pas intérêt à faire des points de temps ! ’... alors je me suis appliqué aujourd’hui. Sans lui, tout serait différent car je n’ai pas encore suffisamment d’expérience à ce niveau. Aujourd’hui, c’étaient des vrais tours et même si j’ai déjà fait un peu de haut niveau, le cheval n’a fait son premier Grand Prix trois étoiles qu’à Deauville, deux semaines auparavant ! C’étaient des vrais parcours aujourd’hui et cela me fait vraiment du bien d’avoir quelqu’un sur qui je peux me reposer comme lui. Il est vraiment extraordinaire avec moi. Maintenant, on ne va pouvoir qu’attendre et voir les quelques concours qui vont rester. L’hiver va être très compliqué et l’année prochaine s’annonce déjà comme une année particulière également. C’est peut-être le moment de faire changer certaines choses. Nous sommes tous dans le flou mais cela nous permet aussi de nous souvenir pourquoi on faisait de l’équitation au début, c’est à dire pouvoir monter à cheval, tout simplement. »

Avec beaucoup de chance sur la rivière lors du premier tour, François Mathy jr réussi à boucler le deuxième double sans-faute de la journée avec Uno de la Roque (Numero Uno). Le podium lui tend les bras... mais devant, c’est du solide. 

« Je n’ai rien à regretter. Uno a sauté magnifique les trois jours, même l’obstacle où il fait faute ! Je pense qu’une touchette de la pointe du sabot postérieur sur le deuxième plan d’un oxer, nous n’avions jamais fait cela ! Pour moi, Uno est vraiment un cheval de championnat. Ce n’est pas un cheval fait pour être compétitif dans les 2 ou 3 étoiles, il a besoin d’épreuves difficiles pour faire la différence », expliquera François Mathy qui aura profité de son absence sur le podium pour arriver pile à l’heure à Valkenswaard pour monter son épreuve aux Pays-Bas. « On peut voir les choses comme cela. Il fallait être bien organisé. En tout cas, c’est très agréable d’avoir pu être autorisé à participer aux deux concours... mais il faut surtout féliciter Judy-Ann Melchior et son équipe qui se seront donné beaucoup de mal pour organiser ces championnats et qui, en plus, auront mis les petits plats dans les grands pour le faire ! Dans ces conditions, il était plus facile de ne pas le faire que de le faire. On ne peut vraiment que les remercier. »

L’homme que la pression n’atteint pas est bel et bien là, Yves Vanderhasselt prouve à tous ceux qui en doutaient que Jeunesse (Eldorado vh Zeshoek) est bel et bien de retour. Ils ne commettront aucune faute de la semaine et s’invitent sur le podium. 

« Jeunesse n’a pas trop fait pendant l’hiver mais elle était prête à resauter début mars... mais comme il ne restait que quelques indoors, je me suis dit que ça ne servait à rien. Nous étions prêts pour la saison extérieure... mais il n’y avait plus de concours ! Nous avons donc fait un transfert d’embryon avec Casall. Au final, nous avons juste fait un trois étoiles à Lier et un trois étoiles à Opglabeek où elle sautait bien. Nous avions pris notre temps tout l’hiver et elle était vraiment prête à repartir au concours. Du coup, j’avais vraiment fait de ce championnat un véritable objectif pour moi cette année. C’était le seul concours important de la saison. Je pense que cet hiver, il n’y aura pas de saison ; il n’y aura rien ! Ce championnat était vraiment le seul concours important auquel je pouvais participer cette année. Nous verrons pour la suite, c’est maintenant très difficile de prévoir la suite des choses. Pour le moment, je profite des occasions que j’ai pour prendre du plaisir comme ici. Jusqu’à présent, j’ai réussi à rester motivé grâce à ce championnat pour lequel j’avais 100 % de motivation. Après ce week-end, si c’est pour aller courir les deux étoiles avec la jument, ça ne sert à rien ! Elle n’est pas suffisamment compétitive pour aller vite assez dans ce genre d’épreuve. On va la garder au travail en espérant qu’il y aura une saison l’année prochaine... mais ce n’est pas gagné ! Je suis néanmoins content de cette troisième place car c’est un objectif qui se réalise. Cela me permet de gagner une médaille, chose que je n’avais jamais réussi jusqu’ici ! Être troisième derrière deux si bons pilotes et devant tous les autres, c’est quand même quelque chose ! C’est peut-être juste dommage de voir que finalement peu de choses ont changé durant cette finale alors que l’on attendait plus de suspense. »

Pieter Clemens ne tremble pas avec Quintini (Quintender), double sans-faute, également ! 

« J’étais vraiment motivé dans la chasse et j’ai tourné un peu court... du coup, je me suis retrouvé un peu vers les fleurs et mon cheval a un peu regardé, il a fait un saut bizarre et bam, nous avons une faute. Maintenant, je pense que ce n’est pas le pire jour pour faire une faute. J’étais vraiment vite et à la fin, c’est vraiment dommage. Pour le moment, je suis un peu déçu mais je pense qu’après, je serai content car avant un championnat, on signerait sans problème pour une seconde place. Mon cheval a été consistant et a sauté tous les jours très bien. Le premier jour, c’est une faute de ma part. C’est vrai que la finale n’a pas fait de gros dégâts mais je trouve que tous les parcours étaient très bien dosés. Mon cheval est très rapide alors c’est facile pour moi de dire qu’on aurait pu mettre le temps plus court mais je ne pense pas que c’est la bonne manière de réfléchir. Eugène Mathy a fait du très bon travail. »

Jos Verlooy a la pression mais il commence à en avoir vu d’autres. Varoune (Verdi) répond présent et le couple parvient à réaliser le doublé !

« L’an dernier, j’avais eu droit à une faute lors de la finale mais ici, c’était beaucoup plus excitant car je ne pouvais rien me permettre. L’an passé, je ne montais Varoune que depuis six mois et cette victoire était une surprise mais ici, j’étais le favori. Cela me mettait plus de pression mais avec le temps, j’ai appris à gérer cela », réagira le double Champion de Belgique.