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Jonna Ekberg, des rêves que l'on réalise

Reportages jeudi 24 novembre 2016 Julien Counet

Jonna Ekberg, des parcours à poney aux écuries Stephex.

Le fait de travailler avec des gens comme Daniel Deusser vous intéressait également ? Vous pensiez qu'il pouvait vous aider et vous faire progresser ?

J. E. : « Bien sûr, c'est un gros avantage pour moi. Ce n'est pas comme si Daniel m'entraînait beaucoup mais il n'est jamais loin et conseille toujours. Je peux lui demander quelque chose, il va toujours aider. Cela peut être des petits détails mais cela fait de grosses différences. Lorsque nous sommes aux mêmes concours, je lui demande toujours un peu d'aide. Il me conseille aux reconnaissances, il vient m'aider à la détente lorsqu'il en a l'occasion. J'ai appris beaucoup grâce à lui mais aussi juste en le regardant travailler à la maison regardant comment il entraine ses chevaux. Nous avons de la chance d'avoir autant de bons cavaliers à la maison chez Stephex. Ainsi même si nous ne nous aidons pas tous les jours, lorsque vous avez un problème, lorsque vous avez une question, vous avez toujours un super cavalier qui peut vous répondre directement que ce soit Daniel ou Lorenzo, c'est évidemment une très bonne chose. D'autant que pour ma part, j'ai reçu plusieurs chevaux à monter que Daniel montait avant moi et lui a ensuite pris quelques chevaux que je montais ce qui me permet de pouvoir lui demander ce qu'il pense et quel est son sentiment sur ça ou ça. C'est une bonne manière de pouvoir échanger sur la façon dont les chevaux sont, la manière de les entraîner, c'est une très bonne expérience. »

On va penser que c'était une bonne chose pour vous qu'Equita van't Zorgvliet prenne la direction des écuries de Daniel.

J. E. : « Ca a été très difficile pour moi. J'ai reçu Equita dès que je suis arrivée chez Stephex et elle a été d'emblée mon meilleur cheval. Elle avait débuté les Grand Prix des CSI 2* mais n'avait pas trop d'expérience pour être honnête. Pour elle, comme pour moi : tout a été nouveau ! Nous avons fait notre premier Grand Prix cinq étoiles ensemble, nous avons fait notre première coupe des nations ensemble. Nous avons fait la finale de la coupe des nations à Barcelone ensemble, notre première coupe du monde ! C'est vraiment un cheval très spécial pour moi et évidemment, j'ai été triste quand elle est partie chez Daniel mais à la fois, j'ai été très heureuse de pouvoir la monter pendant deux ans car normalement dans une écurie de commerce, les chevaux partent rapidement quand les choses vont bien. Ici, j'ai été heureuse du temps que nous avons pu passer ensemble. De plus, si j'avais dû choisir un autre cavalier pour la monter, j'aurais choisi Daniel donc c'est agréable qu'elle soit avec lui et toujours dans les écuries … et en plus qu'elle fasse aussi bien. A la fin, j'ai préparé le cheval et maintenant, elle va bien avec un autre cavalier de chez Stephex. C'est une situation gagnant-gagnant. »

 

A deux pas de Bruxelles, l'écurie polyglotte de Stephex cultive la culture du haut niveau avec Lorenzo De Luca (Italie), Daniel Deusser (Allemagne) et Jonna Ekberg (Suède). 

 

Comme Equita van't Zorgvliet, Happiness van't Paradijs (Obourg x Quick Lauro Z) a été formée par Jonna Ekberg avant de poursuivre avec de très belles victoires comme la semaine dernière à Stuttgart avec Daniel Deusser.

Dans le sens inverse, vous avez reçu Air Pia VG Z qui évoluait avec Daniel Deusser et qui vous a permis de participer à votre premier Aix-la-Chapelle.

J. E. : « Oui, j'ai reçu Air Pia l'an dernier lorsqu'il avait beaucoup de bons chevaux et qu'il n'avait plus beaucoup de temps pour elle. Il m'a proposé d'essayer une fois et que l'on regarde comment cela se passe … puis elle est restée avec moi. Au moment où Equita est partie chez Daniel, Air Pia était en passe d'avoir le même niveau qu'elle au sein de l'écurie. Elle avait sauté le Grand Prix de Mannheim et aujourd'hui, elle est vraiment fantastique. Elle fait très bien au niveau cinq étoiles et j'ai de la chance de l'avoir sinon je n'aurais pas beaucoup d'autres chevaux pour évoluer au niveau cinq étoiles mais je l'ai et c'est bien. »

 

Hidalgo VG (Quadrillo x Andiamo Z), qui n'est autre que le fils de la crack d'Eléonore Lambillotte Alaska VG Z, fait partie du piquet de Daniel Deusser mais aura fait une apparition remarquée à Liège avec la Suédoise.

Lorsque vous avez été appelée au sein de l'équipe suédoise de coupe des nations alors que vous vivez en Belgique, cela vous a surpris ?

J. E. : « Je dois dire que j'ai une bonne relation avec l'équipe. Cela fait quand même deux ans que je suis dans le groupe B. Nous avons un bon contact. J'étais régulièrement en contact avec notre ancien chef d'équipe après les concours. J'envoyais des vidéos s'ils n'avaient pas vu les parcours. Ils ont toujours gardé un ?il sur moi. Ils savaient qu'il y avait de bons chevaux ici. Cela a pris du temps pour que je reçoive ma première sélection car on ne m'avait jamais vu en Suède. Il fallait que je prouve mes résultats … mais une fois que j'ai reçu ma première sélection en coupe des nations, tout s'est enchaîné très vite et cela a pu continuer. »

 

Jonna Ekberg à 16 ans lors des championnats d'Europe poney de Saumur avec le poney français Ix de l'Aulne (Dexter Leam Pondi x Gold Fort).

Quels avaient été vos premiers contacts avec le haut niveau ?

J. E. : « Nous avons la chance en Suède que le CSIO de Falsterbo intègre des compétitions poneys dans leur programme. J'ai donc eu la chance de participer aux Grand Prix poney de Falsterbo. Après, les choses sont très différentes de la Belgique où il vous suffit de faire une heure de voiture pour aller voir un gros Grand Prix. La Suède est un énorme pays et pour aller à Falsterbo, nous avions six ou sept heures de trajet. C'est loin … mais j'essayais d'aller sur les plus gros événements suédois comme Stockholm, Goteborg et Falsterbo. Ce n'était pas toujours possible, mais nous tentions d'y aller… mais c'est vrai que la première fois que je suis allée à Falsterbo, c'était pour monter à poney. Je n'y avais jamais été avant. »

Votre expérience de cavalière poney vous a servi pour accéder au haut niveau ?

J. E. : « Oui, je pense. Cela m'a permis de faire de très beaux concours en étant jeune et de sentir déjà l'atmosphère. Monter dans de telles pistes demande plus de nerfs car il y a plus de gens et je pense, que ce soit en poney, en junior ou en Young Riders, que c'est une bonne expérience de pouvoir monter dans de telles pistes. Au moins, si vous voulez vraiment faire du sport et que votre but est d'atteindre le cinq étoiles, vous avez déjà été dans ces pistes et vous connaissez un peu l'atmosphère … même si c'est encore différent lorsque vous y revenez plus tard en tant que senior. C'est une bonne expérience et je pense que pour ma part, c'est uniquement du positif d'avoir pu évoluer dans ces pistes là avant. » 

Monter des Grand Prix poney au plus haut niveau ou monter des chevaux en junior, c'est une grande différence ?

J. E. : « Oui. Lorsque je montais à poney, même si c'était du haut niveau, je le faisais car je trouvais ça amusant. Aujourd'hui, j'y trouve toujours beaucoup de plaisir … mais c'est avant tout mon métier. Lorsque je montais à poney, nous allions toujours au concours avec ma maman, ma s?ur venait avec nous. C'était toujours une petite aventure. Je le faisais vraiment parce que j'adorais mes poneys et le sport était si amusant mais quand vous arrivez à un plus haut niveau comme du cinq étoiles, ce n'est pas que ce n'est plus amusant mais c'est plus sérieux. Vous avez des objectifs à atteindre, vous avez plus de pression car vous voulez devenir meilleur tout le temps. A poney, nous étions toujours des enfants. »


Crédit photos : Julien Counet