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Jeroen De Winter : le talent et le travail réunis

Reportages vendredi 27 juillet 2018 Julien Counet

Troisième et dernière partie avec Jeroen De Winter... mais on vous réserve encore une petite surprise en début de semaine prochaine.

Vous commencez à monter jeune mais rapidement, même si votre papa est professionnel dans le milieu, il décide de confier le coaching à Maurice van Roosbroeck.

« A poneys j'ai toujours été entrainé par Muriel Deans. Maurice a commencé à s'occuper de moi lorsque j'avais 14 ans ou 15 ans. Il a aussi monté les étalons ici de mon grand-père. Dans le passé mon papa avait beaucoup de contacts avec Maurice et j'ai beaucoup appris avec lui, j'ai été là-bas pendant 4 ou 5 ans je pense ; et maintenant on a aussi encore toujours de bons contacts avec lui. Entre temps, Dirk Demeersman est venu sur notre chemin parce que Maurice s' entrainait aussi chez Dirk tout comme sa fille Catherine. Maurice nous a dit d'aller une fois chez Dirk, et ça a marchait très très bien dès du début alors j'ai continué avec lui. »

 Qu'est-ce que ces gens-là vous ont apporté ? Que ce soit Maurice ou Dirk. Qu'est-ce qui est différent dans leur manière de travailler l'un et l'autre ?

« La différence entre Maurice et Dirk ? Je ne sais pas… Maurice était beaucoup sur le dressage et tout ça et maintenant Dirk, à mon idée, il est encore un peu plus pour le concours. Maurice est fantastique pour faire la base et le travail de dressage mais Dirk encore plus compétitif pour me motiver sur les concours. »

Vous pensez que c'était une bonne idée que votre papa ne s'occupe pas de votre apprentissage ?

« Ha oui ! Mon père m'a toujours bien aidé et il est toujours aussi allé avec moi pour les leçons de Dirk et de Maurice. Du coup, quand on revenait des cours on a toujours discuté un peu des leçons ou de ce qu'on a appris donc on a aussi un peu appris de Dirk et de Maurice ensemble. Ce sont des gens d'expérience… Mon père a monté et c'est un plus pour moi mais comme Dirk et Maurice ont encore beaucoup plus d'expérience que mon père et c'est normal…  »

Votre papa, lui, a justement fait plus de jeunes chevaux, du commerce,… vous vouliez suivre ses traves ou votre objectif est de vous faire une place dans le grand sport ?

« Oui, je dois aussi faire commerce un peu mais je ne peux pas faire commerce comme mon père.  Lui, il aime faire du commerce rapide parfois en achetant un cheval et en le vendant le jour suivant. Je n'ai pas ça en moi. Je suis plus pour acheter un cheval et commencer avec le cheval, le travailler et le vendre après quelques années. Je n'arrive pas à acheter un cheval et en me disant que « ok, il vaut autant » et le revendre dès le lendemain pour 500 € de plus. Je n'ai pas le même talent pour ça que mon père. »

Vous regrettez que Quolita Z (qui évolue au plus haut niveau sous la selle d'Harold Boisset) soit partie trop vite ?

« Non, parce que Quolita ne serait pas la même ici qu'avec Harold. Mon père avait acheté Quolita en Hollande en soirée pour… 1500 € (rires) mais lorsqu'il était sur la route du retour le lendemain, il a vendu la moitié à un copain car il n'avait pas de plus de place chez nous. Trois semaines après j'ai vendu deux chevaux au centre équestre Montpellier Grammont qui en est toujours propriétaire aujourd'hui. Moi, je n'ai pas envie de travailler comme cela, mon père cela lui convient bien. C'est un sujet sur lequel nous ne sommes pas tout à fait d'accord. »

Aujourd'hui, vous êtes installé dans les écuries familiales mais vous voulez à un moment vous installer chez vous ou ce système vous convient ?

« Oui, je veux rester ici et laisser grandir l'écurie ici, ensemble avec mes parents. Parce que par moi-même, ce n'est aussi pas possible de tout faire. Je serais stupide de vouloir quitter tout ceci parce que j'ai tout ici. On a des bonnes juments pour élever et tout est commencé maintenant. On doit travailler et rester concentré sur tous mais la base est là. »

 Jeroen & Cleopatra Z lors des championnats d'Europe Young Riders de Fontainebleau 2018.

Quand on voit par contre justement les cousins (Thibeau Spits, membre de l'équipe junior médaillée à Fontainebleau et vainqueur de plusieurs Grand Prix cette saison) qui commencent à bien faire aussi ça devient une très grande famille, dans les jeunes cavaliers en tout cas en Belgique, ça, ça fait plaisir. Les réunions de famille sont plus sympathiques ?

« Ah ça me fait très plaisir que l'on puisse aller ensemble à des concours internationaux et tout ça, c'est très chouette. D'autant avec Thibaut, il n'y a pas de concurrence, voir son écurie là et moi ici, c'est très chouette. »

Dans la famille c'est difficile pour ceux qui ne montent pas ? …

« Non ! on est tous là-bas. On a eu tous, la possibilité de commencer à monter. Ceux qui ont fait aussi de leur mieux on aussi eu de bons chevaux, mais y a des autres qui préfèrent aller étudier ou n'aiment pas assez monter. On a eu tous, la possibilité au départ, la même possibilité je pense. »

 Jeroen avec l'étalon Leandro VG (Gitano x Chellano x Darco), issu de la souche d'Atlanta VG, isaura VG, Jupiter VG ou encore du crack City Banking.

Votre futur passe par l'attente de l'arrivée de ces jeunes poulains prometteurs  ?

« Non, le futur devrait être plus proche. Dans 2 ou 3 années, je vais avoir des chevaux pour sauter plus haut. J'ai quand même Cleopatra Z, Karmelia vd Dries, Leandro et L'innocence ainsi que d'autres chevaux qui viennent aussi. J'ai vraiment une bonne écurie pour sauter des concours un peu plus important que ce que je fais maintenant, je pense. » 

Quand on voit l'évolution du sport aujourd'hui avec ses excès, le global, et ses tables VIP et compagnie, c'est quelque chose qui vous fait très peur ?

« Non, parce qu'il y a aussi beaucoup d'autres concours que tu peux juste monter là-bas. Et quand les résultats sont bons, vous avez la possibilité de monter sur de plus gros concours. Yves Vanderhasselt ne prend pas des tables aux grands concours mais il sait monter un cheval qu'il a produit lui-même dans l'équipe. Donc on ne doit pas avoir peur de ça, on doit juste essayer de bien monter et d'avoir de bons chevaux. La suite viendra d'elle-même, je pense. »

Quels sont vos modèles en tant que cavaliers ?

« Je n'ai pas vraiment eu un cavalier où je peux dire : «  ça c'est mon idole » ? mais des cavaliers comme Harrie Smolders, Dirk Demeersman, ce sont des cavaliers qui font des chevaux eux-mêmes depuis les chevaux sont jeunes. Ce sont les cavaliers que je regarde comme des idoles oui. Peut-être que dans quelques temps, je devais demander à Harrie pour aller chez lui avec la s?ur d'Emerald. Ce serait une bonne idée de pouvoir aller chez lui quelques fois pour apprendre un peu. »

Fin !