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Grégory Rulquin : entreprendre ses rêves

Reportages jeudi 26 mai 2016 Julien Counet

Troisième et avant-dernière partie de notre rencontre de la semaine, avec Grégory Rulquin !

Lorsqu'on est cavalier et que l'on développe une telle activité, est-ce que l'on a encore le temps de monter ?

« Pas toujours autant qu'on le souhaiterait mais cela fait partie des données de base. Il faut s'y faire et il faut pouvoir faire confiance à des gens qui vous entourent que ce soit ma femme, ma chef d'écurie, Anne Chretien, qui sont là et qui m'aident et qui font que cela fonctionne. Il y a des moments où l'on aimerait disposer de plus de temps mais il faut faire avec. Lors du lancement de la société, je me suis mis en pause durant 4 ans. Je n'avais vraiment pas le temps de monter à cheval, je ne pouvais pas tout faire. J'étais parti quasiment sept jours sur sept puis juste monter un cheval comme ça, cela ne m'intéressait pas. Je me suis toujours beaucoup investi dans ce que je faisais. Mon état d'esprit a toujours été que si quelque chose me plaît, le faire une fois de temps en temps en dilettante, ça ne m'intéresse pas. J'ai recommencé à monter en me dégageant du temps et en le faisant comme j'avais envie de le faire. Maintenant, j'arrive à m'organiser pour qu'il n'y ait que deux, trois semaines par an où je ne monte pas du tout. Ce sont des moments choisis qui coïncident notamment avec les salons de fin d'année qui sont assez prenants puis il y a des moments où je suis plus ici et où je prends plus de temps pour monter à cheval. Par contre, je ne veux pas que ce soit l'un au dépend de l'autre. Il faut que les deux fonctionnent car l'investissement financier fait que si l'on ne gagne pas sa vie, on ne peut pas non plus monter de beaux concours. »

Cela ouvre des portes aussi le fait que vous soyez cavalier et présent sur les concours internationaux, cela fait partie de l'avancement de la société ?

« C'est un complément. Quand je suis sur un concours, je rencontre des cavaliers qui ont des besoins, qui me sollicitent et qui m'inspirent aussi car à un moment donné ces produits naissent aussi du besoin des clients. Quand on a la chance de pouvoir aller monter à la fois des petits concours mais également des grands concours et rencontrer un peu tous ces cavaliers-là que ce soit du petit niveau ou de loisir au plus haut niveau, c'est évidemment une source de business mais également une source d'inspiration. Avoir la chance de monter ces beaux concours, c'est évidemment des moments de concentration intense mais aussi de détente car si je n'y prenais pas du plaisir, je ne les monterais pas. Le cheval m'oblige très rapidement à me concentrer uniquement sur lui sinon je finis par me détester et me dire que je serais mieux derrière un bureau. En quelques minutes, même si je n'oublie pas tout, j'arrive à mettre de côté les affaires pour me concentrer sur le cheval. J'aime monter à cheval car cela m'oblige à me dégager l'esprit et à me concentrer sur ce qui est plus important : le cheval quand je suis dessus. »

Quing Liberté (Damiro B) est né au sein de l'élevage familial et a évolué jusqu'en Grand Prix.

Vous avez une clientèle qui va non seulement de l'amateur au professionnel mais en plus dans toutes les disciplines, c'est le plus beau challenge de réussir à toucher tout le monde ?

« Ce sont les données du marché à l'heure actuelle. Le marché de l'équitation fait qu'il y a énormément de disciplines sportives à cheval. Au-delà d'un challenge, c'est aussi très intéressant car on se rend compte que les gens se connaissent peu. Alors quand on fabrique du matériel pour transporter et loger tous les chevaux, on a cette chance d'aller de manière transversale au travers de tout le métier de l'équitation du loisir au grand professionnel et c'est vraiment très intéressant et enrichissant. »

C'est un regret de voir que les gens se côtoient peu entre eux ?

« Non, je ne pense pas. J'ai envie de comparer l'équitation à l'athlétisme à la seule différence qu'en athlétisme, ils se retrouvent tous dans un même stade. Nous, cela demanderait des tailles de stades beaucoup trop conséquentes ce qui n'est pas souvent possible à l'exception de lieux comme Aix-la-Chapelle ou Lexington. C'est comme cela. A un moment, on ne peut pas atteindre de très bons niveaux sans s'y concentrer à 200%. En athlétisme, ils ne peuvent pas faire tous les sports, chacun a son domaine de prédilection. Chacun a ses qualités, c'est d'autant plus enrichissant et intéressant. »

 Grégory et son épouse Coralie au parc thermal de Vittel qui se trouve juste à côté de la ville mais également du CSI 2* auquel contribue activement la famille Rulquin.

Lorsqu'on est étiqueté « cavalier d'obstacles », c'est difficile de vendre dans les autres milieux ?

« Non car quand j'arrive dans ces milieux, on me voit avant tout comme le fabriquant de matériel. Il y a toujours ce petit côté sectaire mais qui s'élimine très vite entre les disciplines. Les trois disciplines olympiques bien sûr avec le complet qui est un peu le mal aimé à la fois du CSO et du dressage. Il y a toujours ces petites animosités mais les bons cavaliers respectent tous les bons cavaliers peu importe les disciplines. Nous, on apporte un produit et quand le produit fait force de loi, il n'y a plus beaucoup de discussions. Maintenant, on apprend et si chaque cheval a besoin d'une suspension optimale, là, c'est mon métier. Au travers des besoins de chaque client, on fait évoluer le produit en ayant un regard extérieur, je pense que l'on est capable d'apporter de nouvelles idées. L'habitude fait que comme on a toujours fait comme cela et comme le cavalier a besoin de produits fiables, son métier n'est pas d'imaginer autre chose. C'est là où nous devons jouer notre rôle et montrer par le produit que cela peut?être différent. Il y a des moments où l'on se trompe, comme tout le monde, mais il faut arriver à dépasser l'effet de mode car il y en a. Quand le produit commence à faire ses preuves, en montrant que l'on peut faire différemment, on suscite l'intérêt chez les clients. Aujourd'hui ce que l'on voit c'est que les gens attendent beaucoup de nous et quand nous avons une nouveauté, beaucoup de clients, quelle que soit la discipline, viennent voir ce que c'est. Ça les intéresse. »

À demain pour la dernière partie !