Grégory Cottard et Cocaïne du Val récidivent, cette fois à Ascona
Quel couple. L’alchimie qui unit Grégory Cottard et Cocaïne du Val est indéniable et leur a permis de décrocher une nouvelle victoire, dans le disputé Grand Prix 4* d’Ascona. La paire tricolore a mis tout le monde d’accord, grâce à un barrage absolument parfait, sans le moindre sursis. Cela leur a permis de devancer Harry Charles, associé à la puissante Aralyn Blue, ainsi que la rafraîchissante Evelyne Bussmann, associée à la Selle Français Originel Tafila d’Urville. Du côté de Saugerties, un autre CSI 4* était au programme. L’épreuve reine de celui-ci a été remportée par… Daniel Bluman, encore !
Si le numéro deux mondial avait choisi le Grand Prix du CSI 3* d'Opglabbeek, brillamment remporté par Fernando Martinez Sommer, pour relancer son Donatello d’Auge en compétition, et que son dauphin est quant à lui de l’autre côté de l’océan Atlantique, au Canada, le meilleur cavalier du classement mondial Longines était bien présent au CSI 4* d’Ascona, en Suisse. Mais ce n’est pas Henrik von Eckermann qui s’est distingué dans la magnifique canton de Tessin. Une nouvelle fois, Grégory Cottard a prouvé que la simplicité et le travail éthique et respectueux des chevaux paie. Alors que sa chère Bibici observe un temps de repos vivifiant, sa voisine d’écurie, Cocaïne du Val, continue de prendre du galon. Après le Grand Prix secondaire du CSI 5*-W de Bordeaux en février, la fille de Mylord Carthago née chez Alain De Folleville, dans la Manche, a mis le grappin sur le temps fort de ce CSI 4*, dimanche 10 septembre, face à un plateau qui avait tout - ou presque - d’un 5* !
Décor de carte postale pour célébrer une nouvelle victoire de Cocaïne du Val et Grégory Cottard ! © Sportfot
Quel couple forment Grégory Cottard et Cocaïne du Val ! © Sportfot
Parfois, une victoire vaut mieux que mille mots. Lorsqu’il s’agit de Grégory Cottard, et n’importe laquelle de ses montures, c’est indéniablement le cas. Que dire à part bravo, bravo pour le chemin parcouru et les méthodes utilisées ? Le chemin vers la gloire aura peut-être été plus long que pour certains, mais voir des convictions sincères et pures récompensées ne peut que forcer l’admiration. Avec sa complice du jour, le Francilien a coupé la ligne d’arrivée d’un barrage à dix en 34’’78. Dernier à s’élancer, le Tricolore savait exactement quoi faire. En toute harmonie avec sa grise, il a déroulé un tracé parfait, sans le moindre couac, pour priver Harry Charles de la victoire. La bombe levée et le sourire aux lèvres, Grégory Cottard a profité de l’ovation du public, sur un fond de carte postale. Vaincu, le jeune et talentueux Britannique, sans doute déçu de sa semaine milanaise avec le génial Casquo Blue, a pris sa revanche, cette fois avec la puissante et plaisante Aralyn Blue. Du haut de ses douze ans, la fille de Chacco-Blue jusqu’alors très préservée semble atteindre sa pleine maturité. Le duo, encore en rodage face au chronomètre, s’est incliné pour dix centièmes.
Le puissante et plaisante Aralyn Blue a laissé la victoire lui échapper pour quelques centièmes. © Sportfot
À domicile, Evelyne Bussmann, quatre-cent-vingt-quatrième mondiale, a fait partie des grandes surprises de l’après-midi avec Tafila d’Urville, une Selle Français Originel fille de Jenny de la Cense, petite fille du Pur-Sang Count Ivor et née chez Madeleine et Michel Rolland. À quarante-cinq ans, l’amazone helvète qui compte plusieurs victoires internationales n’avait jamais décroché un tel classement à ce niveau ! Une belle récompense donc, que de terminer sur le podium de ce beau Grand Prix. Egalement impliquée dans l'élevage, notamment avec son affixe "d'Aveline", fort bien représenté à haut niveau par Blues, la cavalière peut se réjouir d'avoir obtenu un embryon de sa précieuse Tafila cet été, avec l'étalon Anyway, un fils de l'extravagant A La Carte NRW, fraichement retraité après une belle carrière aux côtés de Kendra Claricia Brinkop et Marcus Ehning.
Comme Grégory Cottard, Evelyne Bussmann a mis à l'honneur et en lumière l'équitation simplifiée, n'arborant ni martingale, ni mors dur, ni guêtres postérieurs sur le corps de sa complice, Tafila d'Urville. © Sportfot
Belle surprise aussi pour l’Américaine Zazou Hoffman, qui pointe, quant à elle, au neuf-cent-dix-huitième rang mondial. Double zéro, la jeune trentenaire, aperçue dans quelques 5*, notamment à Calgary, disputait son premier Grand Prix 4* avec Bloom du Plessis, une autre Selle Français Originel, cette fois œuvre de la famille Chenu. L’Etatsunienne est même parvenue à dominer deux autres amazones expérimentées : Janika Sprunger, ouvreuse de la finale au chronomètre et finalement cinquième avec sa géniale Orelie, ainsi que Barbara Schnieper, septième et elle aussi impeccable, aux rênes de Canice. Vingt centièmes plus rapide que le vainqueur du jour, Henrik von Eckermann et sa toute bonne Dzara Dorchival, née chez Sébastien Fonck, se sont avoués vaincus, après une faute, concédée sur le quatrième obstacle du tracé raccourci.
Belle performance pour Zazou Hoffman et la Selle Français Originel Bloom du Plessis, née chez la famille Chenu. © Sportfot
L'expressive Dzara Dorchival a bien mérité une caresse. © Sportfot
Alain Jufer, nouveau champion de Suisse
Samedi 9 septembre, Ascona a également été le théâtre du dénouement du championnat Elite Suisse. Au terme de trois parcours, Alain Jufer, deuxième derrière Bryan Balsiger après la Chasse, a finalement conquis le titre. Le Jurassien était aidé par son expérimenté Dante, vainqueur à 1,50m sur la scène internationale et surtout classé jusqu’en Grand Prix 5*, comme en janvier dernier, lorsqu’il terminait quatrième de l’étape de la Coupe du monde Longines d’Amsterdam. Avec un total définitif de 0,15 point, la paire a supplanté celle formée par le jeune Anthony Bourquard, ancien bras droit d’un certain Steve Guerdat, et le Selle Français Ecuador de la Cense. Aussi triple sans-faute lors des trois étapes de l’échéance helvète, les deux complices ont conclu leur week-end avec 1,49 unité au compteur. En bronze, Adrian Schmid et Chicharito ont également laissé toutes les barres sur leurs taquets lors de leurs trois passages en piste, pour un score final de 1,95 point.
Le podium des championnats Elite suisses. © Sportfot
Toutes les épreuves du CSI 4* d’Ascona et du championnat Elite suisse sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.
Daniel Bluman reste sur son nuage à Saugerties
Quand ce n’est pas Ladriano, Gemma W se prête volontiers aux tours d’honneur ! La grise de douze ans a ainsi défilé en tête après la remise des prix du CSI 4* de Saugerties, dimanche 10 septembre, aux Etats-Unis. Sur son dos, l’Israélien Daniel Bluman est resté sur son nuage, une semaine après sa victoire à bord de Ladriano, dans le prestigieux cadre du CSI 5* de Bridgehampton. Grâce à deux parcours parfaits et un barrage rondement mené, le duo a arrêté le temps en 40’’02, juste assez pour l’emporter face à un couple redoutable.
“Gemma et moi nous connaissons depuis ses cinq ans. Elle en a aujourd’hui douze. Nous avons donc passé sept années ensemble. Elle a remporté de multiples épreuves dans sa carrière. Elle est très rapide, une vraie battante, avec beaucoup de qualités. Elle a également une super personnalité. Nous l’adorons sincèrement à l’écurie. Nous avons grandi ensemble ces sept dernières années et Gemma est très fiable lorsqu’on l’engage dans la bonne épreuve”, a réagi l’ancien Colombien à la suite de sa victoire.
Daniel Bluman et sa fantastique Gemma W. © ESI Photography/HITS Shows
Pendant que l’Europe avait les yeux rivés sur Ascona, et que quelques grands noms s’affairaient du côté de Calgary, pour l’étape du Rolex Grand Slam de saut d’obstacles, McLain Ward, lui, guidait son fidèle et vif Contagious à Saugerties. Absent des terrains de compétitions depuis fin juin et un unique parcours disputé au mythique CHIO 5* d’Aix-la-Chapelle, le fils du génial et encore peu utilisé Contagio a touché du bout du sabot d’une treizième victoire internationale en solo, quatre mois après son triomphe avec le collectif américain, à l’occasion de la Coupe des nations Longines de San Juan Capistrano. Le représentant du stud-book DPS a coupé la ligne d’arrivée en… 40’’16 !
Avec un peu plus d’une seconde de retard, Zayna Rizvi a bouclé l’ultime double clear round de la journée. Associée à la SBS Exquise du Pachis, la toute jeune américaine, qui soufflera seulement sa dix-huitième bougie le 28 septembre prochain, a signé la plus belle performance de sa carrière ! Les trois derniers barragistes, Alex Matz, Hallie Grimes et Beat Mändli, en selle sur Junior Kannan, Malissa de Muze et Dsarie ont chacun accusé une faute.
Les épreuves du CSI 4* de Saugerties sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.
Photo à la Une : Grégory Cottard et Cocaïne du Val se sont emparés d'une nouvelle victoire dans le sublime cadre d'Ascona. © Sportfot