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Grâce à Blood Diamond du Pont, Julien Anquetin célèbre sa plus belle victoire au Saut Hermès

Blood
Sport dimanche 17 mars 2024 Mélina Massias

Deux Selle Français Originel au sommet, une énième Marseillaise et des jeunes chevaux pleins de promesses. Le Grand Prix 5* du Saut Hermès s’est conclu par la victoire de Julien Anquetin, associé à son fidèle Blood Diamond du Pont, un hongre de douze ans formé par son naisseur, Matthieu Leconnetable. Le Normand a presque réalisé un exploit en tenant la dragée haute à son homologue Julien Epaillard, associé à son produit maison Donatello d’Auge. Les deux Français ont confirmé la bonne forme des troupes tricolores au pied de la Dame de fer et ont devancé René Lopez et Kheros van’t Hoogeinde au sein du trio de tête. De leur côté, Tabasco de Toxandria, Casual DV et Pretty Woman van’t Paradijs, neuf ans seulement, ont confirmé leur indéniable talent.

Il a vécu le plus beau moment de sa carrière sportive. Récent lauréat du Grand Prix 4* de Francfort avec Z Ice Cube, Julien Anquetin a cette fois levé les bras dans l’épreuve reine d’un CSI 5*, celui du Saut Hermès, en plein Paris, à quelques pas de la Tour Eiffel, grâce à son fidèle Blood Diamond du Pont. De retour de blessure en fin d’année dernière et déjà au premier rang du Grand Prix 4* de Saint-Lô, puis de deux épreuves à 1,55m à La Corogne et Leipzig, le Selle Français Originel a permis au Normand de devancer, dimanche 17 mars, un autre Julien, et pas des moindres : Julien Epaillard, actuel numéro quatre mondial et lui aussi aux commandes d'un Selle Français Originel !

Blood Diamond du Pont a bien mérité toutes les récompenses de l'univers après avoir offert à son cavalier la plus belle victoire de sa carrière. © Sportfot

Né chez Matthieu Leconnetable, Blood Diamond du Pont est issu du croisement entre Diamant de Semilly et Line du Pont, une fille d’Arpège Pierreville. Formé en compétition par son éleveur jusqu’à ses sept ans, Blood Diamond a réalisé un court séjour sous la selle de Jean-Luc Dufour, en 2019, avant de rejoindre le piquet de son cavalier actuel. Depuis, tous deux ne se sont jamais quittés. Parfaitement habitués l’un à l’autre, les deux complices ont prouvé toute leur harmonie dans un barrage au cordeau et dans un style bien à eux. Rapide au sol, rapide dans ses sauts et auteur de virages des plus efficaces, Blood Diamond a arrêté le chronomètre en 34’’64, ne laissant aucune chance à ses poursuivants. Pourtant, il restait du beau monde. Au paddock, Julien Anquetin a retenu son souffle. Première grande menace sur sa première place provisoire : Julien Epaillard. Associé à son Selle Français Originel Donatello d’Auge, son redoutable produit maison déjà auréolé de tant de succès le Tricolore a, comme à son habitude, imprimé un rythme soutenu de la ligne de départ à celle d’arrivée. Mais vingt-huit centièmes de trop l’ont relégué au deuxième rang. Tout sourire en sortie de piste, le Normand paraissait presque bluffé par la prestation de son compère, qui a aussi impressionné Henk Nooren, sans voix après son passage.  

Face au chronomètre de Julien Anquetin, même Julien Epaillard n'a rien pu faire avec son SFO Donatello d'Auge. © Scoopdyga




Peder Fredricson est ensuite entré en scène pour tenter, à son tour, de faire mieux que 34’’64 avec son vétéran Catch Me Not S, dix-huit printemps. Toujours au sommet de son art, le gris avait un coup d’avance à l’abord des deux dernières difficultés du tracé raccourci imaginé par Santiago Varela, mais son dernier demi-tour lui a été fatal. Quatre points. Bien décidé à faire parler de lui, René Lopez Lizarazo a pris tous les risques avec Kheros van’t Hoogeinde, parfois au détriment de la fluidité. Tous deux ont pourtant laissé toutes les barres sur leurs taquets et se sont intercalés à la troisième position. 

Le triomphe de Blood Diamond du Pont a ému plus d'une personne et notamment Juliette Fruchaud, sa groom, qui n'a pu retenir ses larmes. © Sportfot

Derrière, ni Emanuele Gaudiano, associé au prometteur et généreux Julius.D et pénalisé de huit points, ni Carlos Eduardo Mota Ribas et son brillant Trix, un petit-fils d’Air Jordan et frère utérin de… Vermento, vainqueur du Grand Prix CISO 5* d’Hickstead l’été dernier, sanctionnés de quatre points, ni Henrik von Eckermann et Iliana, eux aussi sanctionnés par une faute, n’ont pu rivaliser. Ils se sont classés neuf, huit et septièmes, Peder Fredricson occupant la sixième place avec Catch Me Not S et Gilles Thomas, auteur de deux parcours tout en maîtrise avec sa fabuleuse Luna van het Dennehof, s’étant octroyé une très belle cinquième position.

Le tout bon Trix est un frère utérin de Vermento. © Sportfot

Génération 2015 : l’avenir s’annonce brillant

Parmi les meilleures performances de ce difficile Grand Prix 5*, qui n’a vu que neuf des cinquante engagés filer vers le barrage, trois chevaux de neuf ans se sont distingués. Le premier d’entre eux ne fut autre que Tabasco de Toxandria, fabuleux vainqueur du Grand Prix réservé aux chevaux de sept ans à Dinard, en 2022. Moins de deux ans après son barrage à couper le souffle sur l’immense piste du Val Porée, et pour sa grande première à ce niveau, la pépite du très bon élevage de Werner Dierckx, élevée en partenariat avec Dries Delarue, a confirmé son talent démesuré. Passé un temps aux rênes de Cian O’Connor et ses élèves, le fils de Thunder van de Zuuthoeve a retrouvé avec bonheur la talentueuse Kendra Claricia Brinkop, pour le meilleur. Double sans-faute et quatrième après un barrage bien négocié malgré son inexpérience, le grand et agile bai a montré toute son aisance en franchissant les obstacles tels des cavalettis et en utilisant son amplitude gigantesque pour dévorer l’étroite piste indoor du Grand Palais Éphémère. À n’en pas douter, le détonnant Tabasco de Toxandria fera encore parler de lui dans les mois et années à venir.

Rien n'est trop haut ni trop difficile pour le spectaculaire Tabasco de Toxandria, quatrième de son premier Grand Prix 5* à neuf ans. © Scoopdyga




Eux aussi laissent présager de grandes choses. Également nés en 2015 et donc tout juste officiellement âgés de neuf ans depuis quelques mois, Casual DV et Pretty Woman van’t Paradijs ont survolé le parcours initial avec une aisance plus grande que certains de leurs aînés. La première, montée par son cavalier et éleveur Pieter Devos a concédé un point de temps. Presque déçu, voire frustré, le Belge n’a pas manqué de tapoter longuement et doucement l’encolure de sa fille de Cornet Obolensky, né Windows van het Costersveld, et Just Me D. Pour son deuxième Grand Prix 5*, la belle a réalisé un nouveau sans-faute, preuve que son pilote ne s’est pas trompé à son sujet. Dixième, Casual DV a encore le temps d’écrire les lignes les plus prestigieuses de son palmarès. À Paris, elle a devancé Valou du Lys et Careca LS Elite, plus expérimentés qu'elle mais aussi privé de barrage pour un point de temps dépassé sous les selles de Julien Gonin et Jérôme Guéry.

Définitivement, Casual DV, la star de Pieter Devos, ne joue pas dans la même catégorie que tout le monde. © Sportfot

Si Casual DV avait déjà obtenu une excellente quatrième place dans le Grand Prix Coupe du monde Bordeaux, début février, Pretty Woman van’t Paradijs, elle, faisait ses grands débuts à 1,60m. Sous la selle de Willem Greve, tout récent lauréat du Grand Prix Rolex de Bois-le-Duc avec Highway M TN, la fille de Vigo d’Arsouilles et arrière-petite-fille de la toute bonne Jeunesse van’t Paradijs née chez Johan Rooms-Van Den Branden a fait étalage de ses qualités malgré une faute. Si son cavalier Néerlandais croit dur comme fer que son alezane peut tout faire, ce n’est clairement pas sans raison. Et l’avenir devrait lui donner raison.

Willem Greve croit fermement en sa jeune Pretty Woman van't Paradijs, et il a de bonnes raisons de le faire ! © Sportfot

Si Trix a été le meilleur représentant du cru 2014, le génial Enjeu de Grisien n’a pas déçu, malgré une faute malchanceuse sur le second plan de l’oxer défendant la sortie de l’ultime double du parcours initial. Sous la selle de Ben Maher, le Selle Français est passé à un cheveu de la finale au chronomètre… comme la semaine dernière à Bois-le-Duc. Dommage. Ignis du Seigneur, Olga van Kruishoeve ou encore Jordan Molga M se sont aussi montrés à la hauteur, avec une faute chacun, aux rênes d’Edward Levy, Simon Delestre et Nicolas Delmotte. De bon augure pour le clan français, décidément très en forme à Paris, à quelques mois des Jeux olympiques qui se dérouleront à Versailles. 

Les résultats complets.

Photo à la Une : Blood Diamond du Pont sait prendre la pose à la remise des prix. © Scoopdyga



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