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Gift des Lunes et Histoire de Kerser se distinguent à Lyon

Elevage vendredi 4 novembre 2022 Mélina Massias

Six ans et demi auparavant, Virginie Auclair voyait son rêve de croisement entre Cornet Obolensky (ex Windows vh Costersveld) et Vectra de la Roque s’éteindre. Quelques mois plus tard, quelle ne fut pas sa surprise en découvrant une petite boule de poils noire dans son pré ! Depuis, la belle et talentueuse Gift des Lunes en a parcouru, du chemin. Si bel et si bien qu’elle s’est imposée dans la finale indoor des Jeunes Talents, organisée par la Société Hippique Française, sur la piste principale d’Equita Lyon, le week-end dernier. Sous la selle de Grégoire Hercelin, la Selle Français s’est distinguée, pour le compte de la famille Philippaerts, qui en a fait l’acquisition il y a un an. Dans la classe d’âge inférieure, Histoire de Kerser a régalé son entourage, à commencer par Pierre Dos Santos, qui a pris la grise sous son aile depuis son débourrage. Retour sur une épreuve passionnante hautement bénéfique à ces jeunes stars de demain.

Difficile exercice pour les jeunes chevaux que de se mettre en scène en indoor. Pour autant, l’expérience, rare et précieuse, est particulièrement enrichissante. Les allées d’Eurexpo permettent, à l’occasion d’Equita Longines Lyon, aux jeunes pousses de demain de se confronter à cette configuration, sur plusieurs jours. Mieux encore, les pépites de cinq et six ans se voient octroyer une place sur la carrière principale, qui voit défiler chaque années les meilleurs mondiaux, pour leur ultime parcours de la semaine. Cette année encore, la finale indoor des Jeunes Talents, organisée par la Société Hippique Française (SHF) a tenu ses promesses, face à des tribunes bien garnies, venues observer des sujets de qualité.

Hermès de la Trigalle et son flot bien mérité.

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À l’élevage de Kerser, l’Histoire continue de s’écrire

Premiers à entrer en piste, samedi 29 octobre, sur les coups de 18 heures, les chevaux de cinq ans, nés en 2017, ont affronté le même parcours que leurs aînés, à des cotes, bien sûr, légèrement inférieures. Onze obstacles, pour quatorze efforts : le menu était copieux pour ces jeunes élèves, dont certains ont connu une faste saison, déjà ponctuée par la finale du championnat de France, début septembre, à Fontainebleau. Encore un peu timide, la génération des “H” a toutefois permis de faire émerger trois montures, primées à l’issue de leur troisième et dernier parcours de la semaine. Hollywood de Morel (Contendro x Elan de la Cour), Histoire de Kerser (Mylord Carthago x Jaguar Mail) et Hermès de la Trigalle (Paddock du Plessis x Col Canto) ont obtenu les faveurs des trois observateurs de choix présents pour l’occasion : les cavaliers internationaux Olivier Perreau et Grégory Wathelet, ainsi que le juge Selle Français Olivier Couve. Tous trois se sont accordés pour leur octroyer 16/20 et 16,5/20, pour le style et la manière. Départagée au chronomètre, Histoire de Kerser a finalement donné le sourire à son cavalier de toujours, Pierre Dos Santos.

Histoire de Kerser.

“Histoire de Kerser est une jument qui m’est confiée depuis qu’elle a trois ans. Je l’ai débourrée en partenariat avec l’élevage de Kerser”, explique le jeune homme. “Elle est très, très énergique, a énormément de sang et une personnalité à part. Elle a vraiment envie de faire plaisir. Elle est extraordinaire. Lors du débourrage, j’ai immédiatement ressenti une connexion avec elle.” Auteure de deux bonnes premières années de formation, sur les épreuves du Cycle classique, la grise a confirmé à Equita Lyon. “Ici, tout s’est très bien passé”, reprend le pilote. “Histoire était assez impressionnée le premier jour. Elle n’avait jamais évolué dans un salon comme celui-ci. Il ne faut pas oublier qu’elle n’a que cinq ans. Tous ces chevaux sont encore jeunes. Elle a concédé une faute non négligeable le premier jour, où elle était intriguée par son environnement. Il n’y a pas eu de sans-faute sur ce parcours, ce qui lui a permis de terminer troisième. Elle s’est parfaitement corrigée le deuxième jour, en mettant beaucoup de marge et en ayant du recul, tout en restant sereine et sûre d’elle. Elle a d’ailleurs remporté cette épreuve aussi.”

Comme d’autres cracks avant elle, Histoire a vu le jour à l’élevage de Kerser, chez Kerstin et Serge Drevet, en Gironde. Fille de Mylord Carthago et de Question de Kerser, par le tout bon Jaguar Mail, la Selle Français est notamment la sœur utérine de Dubaï de Riverland (Qlassic Bois Margot), formé par Gilles Botton puis Aymeric Bray, classé à 1,45m avec Dominique Hendrickx et fraîchement débarqué dans les écuries du jeune Thibault Philippaerts. L’avenir de la grise devrait, lui, continuer à s’écrire dans l’Hexagone, ses naisseurs et propriétaires semblant vouloir la conserver dans leur programme d’élevage.

L’histoire est d’autant plus belle, qu’elle devrait permettre au discret Pierre Dos Santos de continuer à se faire plaisir avec sa complice, l'an prochain, sur le Cycle classique réservé aux chevaux de six ans. Installé au haras du Garon depuis sept ans, chez Virginie et Lyonel Bas, qui élèvent principalement des poneys, celui qui fêtera ses vingt-cinq printemps à la fin du mois a longtemps monté des poneys portant l’affixe “de Kerser”. “Cet élevage a beaucoup compté pour moi quand j’étais jeune. Ce sont les premiers, avec le haras du Garon, à m’avoir fait confiance”, sourit l’intéressé aux multiples casquettes. “Je suis cavalier, mais j’aide également pour le volet reproduction du haras, que ce soit pour le suivi ovarien des juments, les mises bas ou l'accueil des clients du centre d’insémination.” En plus d’Histoire, Pierre Dos Santos s’est également vu confier Fair Lady de Kerser, une sœur utérine de sa championne du soir, par Quatro de Riverland. “Elle est arrivée à la maison il y a six mois. Nous commençons notre chemin tranquillement. Elle a sept ans et a déjà sauté 1,25m”, précise-t-il.

Histoire de Kerser.

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Le très plaisant Hermès de la Trigalle s’est intercalé en deuxième position, sous la selle de Yannick Naud, son cavalier de toujours et co-propriétaire. Fils de Paddock du Plessis et petit-fils de Col Canto, l’immense gris a montré l’étendue de sa force dans cette finale. Serein, il n’a presque eu qu’à enjamber les obstacles dressés sur son chemin. Né chez Julien Frigot, à l’EARL de la Trigalle, dans la Manche, avant de grandir à l’élevage d’Elizec, le Selle Français permet de mettre en lumière le travail de son éleveur et sa famille qui, après avoir fait naître des Trotteurs Français et autres Cob Normands, ont imaginé des croisements de chevaux de sport. Inspirés par la réussite d’Opaline de la Trigale, une tante d’Hermès vue jusqu’à 1,50m sur la scène internationale, les Frigot ont utilisé sa sœur, Rêveuse de la Trigale, à l’élevage. La conception d’Hermès est étroitement liée à la famille Savary, à l’origine du regretté élevage de Rampan. Ainsi, Etoile de Rampan, la quatrième mère d’Hermès, est le fruit du croisement entre le sang des deux étalons maison : Lieu de Rampan et Quo Vadis.

Hermès de la Trigalle.

Premier à avoir pris les commandes de le finale des chevaux de cinq ans, Hollywood de Morel a finalement dû se contenter de la troisième place. Une belle satisfaction tout de même pour ce hongre, qui a vu le jour chez Ginette et Emile Riboulet et n’avait affronté qu’un parcours en 2021, avant de lancer sa carrière cette année. Qualifié pour la finale de Fontainebleau, il avait d’ailleurs été classé “Elite” pour sa première vraie saison de compétition, terminant cinquième de sa classe d’âge. Le fils de Contendro et Coriolis de Morel (Elan de la Cour) est issu d’un long travail de sélection de ses éleveurs, qui ont fait naître chacune des juments composant les trois premières générations du pedigree d’Hollywood, dans le Puy-de-Dôme, entre Clermont-Ferrand et Lyon. La souche trouve, elle, sa source chez une jument Trotteur Français, Kiryel, qui a aussi vu le jour en Auvergne. Chaque génération compte ainsi de bons performers, à l’image de Brooklyne (ISO 155), Quandor de Morel (ISO 146) ou encore Butterfly (ISO 138).

Hollywood de Morel.

Les résultats complets ici.

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Gift des Lunes confirme

Quatrième du championnat de France des juments de six ans, il y a tout juste deux mois, la belle Gift des Lunes a livré une nouvelle performance de haut vol sous la selle de Grégoire Hercelin. La baie foncée, première jument Selle Français imaginée par Virginie Auclair, en Charente-Maritime, a tout simplement signé une démonstration sur la piste principale d’Equita Lyon. Fort à son affaire et tout en aisance, elle a enchaîné, sans jamais frôler le sursis, toutes les difficultés posées sur la carrière. Cette impression de facilité s'est confirmée avec les notes des juges : 17,5 pour le style et 18 pour la manière. Connu pour sa qualité de formateur de jeunes chevaux, Grégoire Hercelin ajoute donc une nouvelle distinction à son palmarès, lui qui avait déjà remporté le championnat des cinq ans réservé aux mâles à Fontainebleau, ainsi que la finale des épreuves Hunter dans la même catégorie d’âge. Une saison jeunes chevaux “inoubliable”, selon ses propres termes.

Gift des Lunes.

Gift des Lunes, de son côté, est issue du toujours très en vogue Cornet Obolensky, né Windows vh Costersveld. Sa mère, Vectra de la Roque, défend l'affixe de la famille Hécart. Sans grande surprise, cette dernière est donc une descendante de Kannan. Blessée dans ses jeunes années, après être sortie en concours à quatre ans, Vectra a été acquise par Virginie Auclair, alors en quête d’une poulinière pour produire quelques chevaux, notamment pour sa fille. Désormais installée au haras des Lunes, avec son compagnon, architecte de formation, la passionnée œuvre avec bonheur dans son élevage, qui compte sept poulinières. Pourtant, l’aventure aurait pu prendre un tout autre tournant. Alors que Vectra est rapidement déclarée gestante lors de sa première année à l’élevage, une échographie de contrôle, réalisée début octobre, laisse penser que l’embryon n’a pas résisté. “On m’a dit que Vectra était vide. Je me suis dit que c’était dommage, vu l’investissement pour utiliser Cornet Obolensky. Vectra a passé l’hiver tranquillement, avec une autre poulinière, mais je trouvais quand même qu’elle prenait de l’embonpoint. J’ai rappelé la vétérinaire pour faire un contrôle. Elle m’a certifié qu’elle n’avait pas pu se tromper lors de la dernière échographie. Quinze jours avant le terme, les mamelles de Vectra commençaient à gonfler. J’avais réussi à avoir un rendez-vous avec la vétérinaire, qui devait venir un mardi. Et puis, le lundi soir, vers 21h30, en faisant un dernier tour des herbages, j’ai trouvé un petit bout noir dans le pré !”, retrace, avec le sourire, Virginie Auclair. “Heureusement, je me doutais que cela allait arriver et je surveillais Vectra de près. Une ponette était au pré avec elle et lui avait volé son poulain. Vectra, qui était primipare, ne savait pas trop comment réagir et s’était mise à l’écart. Il a donc fallu porter la pouliche et la rentrer au box avec sa maman pour qu’elles fassent connaissance. Les débuts ont été un peu scabreux (rires). Voilà aussi pourquoi nous l’avons baptisée Gift : c’était un cadeau auquel nous ne nous attendions pas au départ. En somme, elle n’était pas censée naître.”

Issue d’une bonne souche, puisque son prof frère, Prof de la Roque a notamment obtenu des résultats honorables jusqu’en Grands Prix 4* avec Darragh Kenny, Nicolas Pizarro puis sous selle américaine, lui ayant valu un ISO 165, Vectra semble transmettre d’indéniables qualités à sa production. “Vectra était adorable, et Gift a toujours été une pouliche super gentille. Nous manipulons beaucoup nos poulains. De ce fait, ils sont très proches de l’homme. La mère de Gift ne faisait pas très attention aux clôtures, qu’elle sautait facilement. Un jour, je l’ai vu arriver du fond du pré pour venir manger. Au lieu de faire le tour pour me rejoindre, elle a sauté la clôture, qui culminait à 1,40m. Et sa pouliche, Gift, était derrière ! Si sa mère avait touché le fil du bout des sabots, cela n’a pas du tout été le cas de Gift. Je me suis dit que, si à trois mois elle était capable de faire ça, la suite serait prometteuse (rires)”, se souvient l’éleveuse. “Plus jeune, elle n’était pas très épaisse et pas très jolie. Elle a commencé à s’étoffer à trois ans, année où nous l’avons présentée aux ventes Nash. Elle a fait une démonstration phénoménale, puis a été vendue à Saint-Lô à un Belge. Entre temps, nous l'avions débourrée. Elle a été très gentille et toujours très bonne élève, même si elle avait beaucoup de sang et de force. Malgré son gabarit, elle dégage beaucoup de puissance sous la selle.”

D’abord formée par Louis Mahieu, cavalier de l’élevage Sitte et “très talentueux” selon Virginie Auclair, Gift n’a officiellement débuté les compétitions qu’en mai 2021, sous la selle de Genin Bertrand, en Belgique. Acquise en fin d’été 2021 par la famille Philippaerts, la belle a alors été confiée à Grégoire Hercelin, qui noue une étroite collaboration avec ses voisins du Plat Pays. Désormais, l’éleveuse de la prometteuse Selle Français espère voir sa pépite briller avec l’un des talentueux héritiers de la dynastie Philippaerts dès 2023, pour son année de sept ans, qui devrait débuter du côté d’Oliva. “Nous faisons ce métier avec tout notre cœur et espérons que nos chevaux trouvent la voie qui leur convient le mieux. Je me donne comme obligation de trouver les meilleures maisons possibles pour eux, et j’essaye d’attendre le moment opportun pour les vendre, afin de maximiser leurs chances”, glisse la sympathique éleveuse, qui a quitté sa Normandie natale il y a quelques années pour se lancer dans ce beau projet. Un projet qui semble sur la bonne voie pour prospérer dans le futur, puisque Valérie Auclair décrit Hidriss des Lunes (Ogano Sitte), frère utérin de Gift et fraîchement vendu, comme un véritable “génie”.

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Derrière Gift des Lunes, Gigolo du Barrois s’est, lui aussi, démarqué, en obtenant deux fois la note de 17,5. Le charmant alezan brûlé s’est montré particulièrement bon élève, malgré un brin de sensibilité, qu’il a su contenir de bout en bout. Gigolo est né au GAEC du Barrois, chez Emilie, Véronique et Jean-René Heckel, dans la Meuse. Sa superbe robe, le hongre la partage avec son oncle, l’exceptionnel Kapitol d’Argonne, lui aussi alezan brûlé. Ombline d’Argonne (Flipper d’Elle), la mère du Selle Français est donc une sœur utérine de l’ancien champion d’Emilio Bicocchi. Croisée à Elvis Ter Putte, cette dernière a engendré son meilleur produit en date. Lancé en compétition par Céline Thieriot à quatre ans, puis confié à Arthur Miniet l’année suivante, le tout bon Gigolo du Barrois, absent de l’échéance bellifontaine cette année, était présenté pour la première fois en compétition par Sofian Misraoui, qui a parfaitement interprété son nouveau complice !

Gigolo du Barrois.

Lancée à toute allure sur la piste d’Equita Lyon, Griotte de la Haye a, quant à elle, bouclé son parcours en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire. Jamais dans le rouge pour autant, la très plaisante jument s’est octroyé la troisième place, notamment grâce à ses deux notes de 17/20. La fille de L’Arc de Triomphe, qui a obtenu le même total que Gabbana de Lessac (Eldorado de Hus x Président), s’est détachée grâce à son chronomètre, mais aussi à ses qualités, qui ont tapé dans l'œil de quelques observateurs avertis. Il faut dire que la partenaire de Louis Wood, qui la monte en concours depuis ses débuts, en février 2021, n’en n’est pas à son coup d’essai. Seulement présentée sur quelques épreuves internationales, à Oliva, au printemps 2021, Griotte a repris sérieusement sa carrière sportive en mai dernier, et ce jusqu’au championnat de France de Fontainebleau, achevé au septième rang avec une mention “Excellent” à la clef. Née chez Solange Olive, dans la Manche, la baie bénéficie d’une solide souche maternelle, sa grand-mère ayant produit seize chevaux, dont cinq sont indicés au-dessus de 135. Le meilleur d’entre eux se nomme Espoir de la Haye (ISO 168, Le Plantero), fidèle compagnon de route du Portugais Luis Sabino Gonçalves.

Griotte de la Haye.

Les résultats complets ici.

“Les chevaux de six ans m’ont fait forte impression”, Michel Guiot

Quelques recrues de quatre ans ont également saisi leur chance pour évoluer en indoor. Bien que ces derniers n’aient pas eu l’occasion d’évoluer sur la piste principale du CHI d’Equita Lyon, l’expérience accumulée n’en reste pas moins colossale. Ichaï de Reile (For Feeling x Eyken Fontenis), qui s’était déjà confronté à une atmosphère similaire à l’occasion du salon des étalons en début d’année, a dominé les débats sous la selle de Syndie Rigaut. Le superbe alezan, qui allie les sangs de For Feeling et Eyken des Fontenis est un frère utérin de… Quracao de la Roque (Kannan), alias Quister, monté, entre autres, par Beezie Madden. La prunelle de Laurence Gatier, sa naisseuse, supplante Topaze MF (Quartz du Chanu x Quaprice Bois Margot, ex Quincy), né chez Michel Frigot, ainsi qu’Illico de la Fontaine (Douglas du Gué x L’Arc de Triomphe), qui a vu le jour chez Sandrine et Antoine Henn. Tous deux étaient respectivement guidés par Arthur Minier et Laëtitia Mailly.

Ichaï de Reile, ici à Saint-Lô, en février dernier.

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Les résultats complets ici.

De son côté, Michel Guiot, président de la maison mère des jeunes chevaux en France, dresse un bilan positif de cette échéance lyonnaise, et en profite pour pointer quelques axes d’amélioration. “Nous avons vu un très, très bon lot de six ans, avec de vrais chevaux d’avenir. Ils m’ont fait forte impression. Leurs cadets de cinq ans sont plus timides, sans doute à cause de cette grande et très belle piste. Malgré tout, nous avons vu des jeunes de qualité”, souligne-t-il. “Le système de jugement que nous utilisons est perfectible. Nous avons parfois envie d’attribuer une bonne note à un cheval qui a fait un joli parcours, même si celui-ci est entaché de quatre points. Comme nous sommes face au grand public, nous ne pouvons pas toujours suivre notre instinct. C’est assez compliqué. Les cavaliers qui jugeaient avaient le même sentiment. Ils avaient envie de se lâcher, mais on peut difficilement faire gagner un cheval qui a fait deux fautes. En outre, nous sommes pressés par le temps. Nous aurions aimé expliquer davantage nos notations, comme nous avons pu le faire sur les autres pistes, mais notre temps de passage est limité. Nous sommes coincés entre deux épreuves importantes (le Grand Prix 2* et les Equita Masters, ndlr) et il faut être efficace. Toutefois, nous sommes très heureux d’être conviés sur cette piste et à cet horaire, puisqu’il y a encore de nombreux spectateurs. Pour les cavaliers, l’expérience est également formatrice et tous sont heureux de fouler cette carrière.” Rendez-vous, donc, en 2023, pour faire au moins aussi bien que cette édition, fort réussie et qui a su régaler juges, cavaliers, éleveurs et spectateurs.

Grégory Wathelet, entouré d'Emilie Morichon, directrice de la SHF, à gauche, Olivier Perreau et Olivier Couver, à droite.

Crédit photo : © Mélina Massias. Photo à la Une : Gift des Lunes et Grégoire Hercelin sur l’entrée de triple.