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Fredrik Jönsson, un Suédois très complet

Reportages vendredi 6 décembre 2019 Oriane Grandjean

Dernière partie de notre rencontre avec Fredrik Jönsson. Le Suédois nous parle de ses plans, mais aussi de la force de la Suède.

Quelle est la suite du programme ? 

Il y a deux ans, je n’avais fait aucun indoor, l’an passé, j’en ai fait quelques-uns. Mais cette année, j’aimerais en faire un peu plus. Je voudrais faire les choses au mieux. Et au printemps, je vais sûrement aller en Espagne, mais les plans ne sont pas définitifs. J’aimerais aussi participer à l’étape Coupe du Monde de Göteborg, parce que je ne l’ai encore jamais faite. Mais je vais surtout réfléchir pour faire la meilleure planification en vue des Jeux Olympiques.

Fredrik Jönsson et Cold Play sautent quelques obstacles à la maison.

D’autant qu’à Tokyo, ce sera avec le nouveau format, à trois cavaliers…

Ce sera dur. Mais je ne peux rien changer, c’est comme cela. On doit faire avec ce nouveau règlement. Le fait de disputer l’individuel avant l’épreuve par équipe sera aussi une nouveauté. La Suède a de bons cavaliers, donc je pense qu’elle aura de grandes chances. J’espère être de la partie.

La Suède a connu une saison 2019 hors du commun. Qu’est-ce qui, selon vous, la rend si forte ?

Je crois que Rolf-Göran Bengtsson, lorsqu’il est devenu n°1 mondial, a prouvé que l’on pouvait réussir. Nous avons un bon niveau national, un bon système de formation, notamment pour les entraîneurs. Cela permet aux cavaliers d’apprendre à monter avec de solides bases. Il y ensuite eu Peder Fredricson et Henrik von Eckermann, qui ont confirmé que l’on pouvait venir de Suède et faire partie des meilleurs au monde. Rolf-Göran a vraiment permis aux Suédois d’y croire. A cela s’ajoute le fait que nous avons aussi de bons chevaux en Suède, notamment parce que nous avons de bons élevages.

S'il utilise le manège du haras, Fredrik Jönsson a aussi construit un paddock à côté de son écurie, afin d'avoir plus de flexibilité et de liberté. 

La jument de Steve Guerdat, Albführen’s Bianca est suédoise…

Oui, elle a été acquise lors d’une vente à quelques kilomètres d’ici. 

Parlez-nous du team spirit de l’équipe suédoise…

On a un super esprit d’équipe. Evidemment, pour moi, c’est génial de pouvoir monter avec Peder, qui est un ami d’enfance, mais je m’entends bien avec tous les cavaliers. On se respecte tous et on tire tous à la même corde. Pour obtenir un bon résultat, il faut se sentir bien et c’est ce qu’on s’efforce de faire les uns pour les autres. 

Et vous, vous êtes un bon coéquipier ? 

J’espère l’être. J’essaie d’aider lorsque je peux. Notre chef d’équipe, Henrik Ancarkrona, est vraiment fabuleux. Il donne sa chance à tout le monde. C’est un honneur de faire partie de cette équipe. En Suède, lorsque tu es sélectionné, tu vas au concours avec ta meilleure monture. Je sais que dans d’autres pays, ce n’est pas toujours le cas. On peut vraiment remercier Henrik et la fédération de motiver ainsi l’équipe suédoise. 

Monter pour votre pays représente beaucoup à vos yeux ? 

Oui, c’est très important. Cela me procure beaucoup de fierté. C’est par équipe que j’ai ma plus grande chance de faire une médaille, comme cela a été le cas lors des Jeux Mondiaux. 

Etre aux côtés de Peder Fredricson ou d’Henrick von Eckermann, qui sont tous deux dans le top 15 mondial, est-ce une pression ? 

Non, je ne le ressens pas comme cela. Je fais de mon mieux et j’essaie d’être le meilleur pour faire partie de l’équipe… Et si je ne suis pas assez bon, je ne suis pas dans l’équipe. Pour moi, ils représentent plutôt une source d’inspiration et c’est la seule manière dont tu dois voir les choses. Si tu te laisses penser que tu n’es pas assez bon, tu dois apprendre à changer ton état d’esprit. Cela dit, il y a toujours un peu de pression... 

Nous voyons souvent votre fils qui suit vos parcours depuis le bord de piste. Le soutien de votre famille est-il important ?

Oui, absolument ! C’est essentiel à mes yeux. Nous avons deux enfants, un fils de 12 ans et une fille de 6 ans. Mon fils a pris part au championnat suédois Children cette année. Les propriétaires de Cold Play sont aussi des gens qui comptent beaucoup pour moi. Lorsqu’il y a de l’argent qui entre en jeu, les relations peuvent parfois devenir difficiles, mais avec eux, ce n’est pas le cas. Ils sont fantastiques. Ils disent toujours ce qu’ils ont sur le cœur. On a vraiment une belle relation.

Quelle est votre vision pour les prochaines saisons ? 

Cold Play aura 12 ans l’an prochain. Les 8 ans devraient prendre le relais ensuite. J’espère que cela continuera de la sorte, mais je prends une saison après l’autre. Et là, je me focalise sur Tokyo. J’aime le haut niveau, évidemment, mais il faut rester réaliste, ce n’est possible que si tu as le cheval qui peut te permettre de faire ça.

Fin !

Crédit photos : Clément Grandjean