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Riccardo Pisani et Chaclot, un duo en pleine ascension

Reportages jeudi 7 novembre 2019 Oriane Grandjean

Troisième volet de notre rencontre avec Riccardo Pisani. Il est question de son crack Chaclot.

Racontez-nous l’histoire de Chaclot…

On était en Allemagne, au haras Lewitz de Paul Schockemöhle, pour essayer des jeunes chevaux. Parmi ceux qu’on nous a présentés, il y avait Chaclot. Il était tout fin, pas du tout ce à quoi il ressemble aujourd’hui. A première vue, c’était un cheval plutôt quelconque, mais dès que je me suis mis dessus, j’ai senti qu’il sautait de manière formidable, un vrai rêve. Il avait 8 ans, mais était encore très vert. Ma belle-mère est tombée amoureuse du cheval et a été d’accord de l’acheter, même si cela n’était pas vraiment le plan initial. Durant les six premiers mois, les résultats ont été en dent-de-scie. A la fin de ses 8 ans, il faisait des bons résultats en 145, mais pas de manière constante. En septembre de cette année, on a débuté avec Jos Lansink. Début 2018, on a commencé au Sunshine Tour, où Chaclot a fait principalement des petits tours durant trois semaines. Il fallait juste trouver les bonnes sensations, et surtout trouver le mors qui lui convenait. Les deux derniers jours, on a enfin trouvé. C’était la première fois que je sentais un tel feeling. Au retour, nous sommes allés à Arezzo et Chaclot a sauté de manière fantastique. Ensuite, nous avons commencé les plus gros concours internationaux. Je me sentais vraiment prêt, mais mon chef d’équipe n’était pas convaincu à 100%, du coup je n’ai pas pu aller à Rome. Mais peut-être était-ce une bonne chose, car notre couple a pu prendre de l’expérience sans aucune pression. Le cheval a continué sa progression. Geesteren était notre premier Grand Prix et il a sauté de manière fabuleuse, prenant la 7e place. J’ai reçu ensuite un appel pour aller à monter la Coupe des Nations à Hickstead. 

 Chaclot aux derniers Européens de Rotterdam 

Vous aviez déjà monté des Coupes des Nations ? 

Oui, mais pas en Division I. Donc il s’agissait vraiment de ma première fois à ce niveau. J’ai ressenti beaucoup de stress, mais le cheval a sauté tellement bien que j’ai monté en toute confiance. Ensuite, tout s’est enchaîné. J’ai été à Gijon, où tout s’est bien déroulé. Ils m’ont appelé pour les JEM, mais c’était trop précipité, alors j’ai été à Barcelone et c’était incroyable. Chaclot a sauté sans-faute, cela reste mon meilleur concours à ce jour. Ensuite j’ai pu prendre part aux étapes Coupe du monde de Lyon et de Vérone. Cette année, c’était différent. Je savais que Chaclot était l’un des meilleurs chevaux en Italie. J’ai travaillé pour être en forme pour Rome, Saint-Gall et Hickstead. J’étais quasiment sûr de monter les Européens, donc la pression était différente de l’année précédente. Aux Européens, mon cheval a sauté d’une très belle manière, mais ce n’était pas mon meilleur concours, car il y a eu des petites erreurs. Le deuxième jour, on a juste touché la triple barre, le genre d’obstacle qui ne pose aucun problème à un cheval comme Chaclot. Nous avons été un peu malchanceux, mais c’est le sport. On ne doit pas trop y penser et regarder vers l’avenir.  

A vous entendre, Chaclot n’a que des qualités ? 

Il en a beaucoup, c’est sûr ! Mais il peut être parfois timide. Si tu viens trop vite dans son box, il peut avoir peur. Ou si plusieurs chevaux viennent en face en concours, il est aussi timide. Mais pour le reste, sincèrement, il est difficile de lui trouver des défauts, il essaie toujours de faire de son mieux! 

 

Votre belle-mère est la propriétaire de Chaclot. Reçoit-elle beaucoup d’offres ? 

Evidemment, car c’est un cheval d’exception, qui est vraiment constant. 

 

Vous met-elle de la pression ? 

Jamais. On est très chanceux, car elle est d’un support positif. Je ne peux que la remercier pour tout ce qu’elle fait pour moi. 

 

Combien de jeunes chevaux avez-vous ? 

Quatre chevaux de 2 ans et demi, trois de 1 an, un poulain que l’on a élevé et dont la mère est une Chacco-Blue de 7 ans qui vient aussi de chez Paul Schockemöhle. On a aussi acheté trois poulains à des ventes, notamment un produit d’Emerald. Parmi ceux que nous montons, nous avons deux 4 ans, quatre 5 ans et deux 6 ans. Une 7 ans en laquelle je crois beaucoup : Seronera, par Chacco-Blue. Il y a aussi un 6 ans très prometteur, Baloucash (Baloucento), un étalon approuvé. Pour les plus jeunes, c’est difficile à dire, car je n’ai pas eu beaucoup le temps de sauter avec eux. Je vais prendre du temps pour cela cet hiver, pour voir ce qu’on a à la maison. 

Riccardo Pisani et Bubalou (par Balou du Rouet), un 8 ans que monte en concours son épouse Silvia. 

Comment préparez-vous les jeunes ? 

On leur donne beaucoup de temps. Pour les 4 ans, on leur met la selle en janvier. Ils font quelques concours au printemps et on les remet ensuite au pré. On refait encore quelques concours et s’ils sont bien, on les remet au pré. Pour les 5 ans, c’est la même chose. Quand ils ont 6 ans, on commence à les monter en international, mais sans pression. On ne pense jamais aux championnats du monde des jeunes chevaux. On ne suit pas le circuit pour les jeunes chevaux, même en Italie. On leur laisse le temps, c’est notre système. 

De grands prés en herbe entourent la propriété. 

Quelles sont les qualités que vous cherchez chez un cheval ? 

Au début, je voulais qu’ils aient tous les moyens, mais maintenant on a changé. On aime les grands chevaux, tout en pensant qu’ils doivent être légers et qu’ils aient du sang. Aujourd’hui, dans le sport, si tu n’as pas des chevaux avec du sang, tu n’as aucune chance. Après, on regarde qu’ils aient un bon galop et évidemment leur technique au saut. Il faut qu’ils aient des moyens et du respect.

La suite demain...