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Riccardo Pisani et Chaclot, un duo en pleine ascension

Reportages mercredi 6 novembre 2019 Oriane Grandjean

Deuxième partie de la rencontre avec Riccardo Pisani. Le cavalier italien présente ses installations et son organisation quotidienne au sein de Lozar Stables.

Vos installations s’appellent Lozar Stables. D’où vient ce nom ? 

Silvia Bazzani : En 2008, nous sommes partis en Hollande pour regarder un groupe de jeunes chevaux. Parmi ceux-ci, il y avait un 7 ans, Zarajevo. On l’a acheté. Avec lui, j’ai fait mes premiers Grands Prix nationaux, ma première ranking et ensuite je suis tombée enceinte. Riccardo l’a monté quelques mois, puis on a reçu un appel de François Mathy pour savoir si le cheval était à vendre. Je n’étais pas heureuse de le vendre, mais mes parents m’ont dit que c’était une bonne opportunité pour réinvestir dans de très bons jeunes. Alors on l’a vendu. C’est la première fois que l’on a pu gagner pas mal d’argent et racheter des jeunes encore meilleurs. Riccardo avait l’habitude de surnommer Zarajevo « Lozar ». Quand on a réfléchi à un nom pour notre écurie, celui-ci s’est imposé. Et même si cette vente a été difficile sur le moment, je pense que c’était une bonne opportunité, car Chaclot ne serait pas là si nous n’avions pas fait ce choix.  

Comment s’organise votre écurie ? 

Nous avons une vingtaine de chevaux. Chacun d’entre nous a son groom pour les concours internationaux, on a deux cavaliers pour le plat et deux palefreniers, soit 6 personnes qui travaillent pour nous au total. C’est grâce à Chaclot, également, que nous débutons dans l’élevage. On a commencé à y penser il y a deux ans et on a acheté quelques poulains. C’est une aventure de longue haleine. On aimerait avoir entre 3 et 5 poulains par an. On peut compter sur un ami qui s’y connaît beaucoup en matière d’élevage pour nous aider à faire les meilleurs choix et pour trouver de bonnes lignées, notamment maternelles. On essaie de trouver des poulains issus de mères qui ont plusieurs produits tournant en 145 cm et plus. On espère ainsi former de bons chevaux pour le futur. On a encore acheté deux poulains lors d’une vente à Opglabbeek. Bien sûr, on ne saura vraiment s’il s’agit de bons chevaux que dans 10 ans et peut-être qu’à ce moment-là, ils seront pour Andrea et plus pour nous ! Ces deux plannings, celui du haut niveau et celui de l’élevage, se complètent parfaitement. 

 Riccardo Pisani, en selle ici sur Bubalou (Balou du Rouet).

Chaclot a déjà produit des poulains ?

Oui, et on attend de voir ses premiers produits. On commence à avoir pas mal de demandes, notamment après les européens de Rotterdam. Il devrait y avoir entre 20 et 25 produits de Chaclot l’an prochain. Ce qui est incroyable avec lui, c’est qu’il est très semblable à son père, Chacco-Blue, aussi bien physiquement que dans son caractère, et on sait à quel point ce mythique étalon est un excellent reproducteur. Mais on doit attendre de voir les premiers poulains. J’espère que dans quelques années on parlera de Chaclot comme d’un reproducteur à succès.

 Chaclot lors des Championnats d'Europe cet été à Rotterdam

Quel type de jument croiseriez-vous avec Chaclot ? 

Chaclot a du sang, c’est un grand cheval avec de la technique et beaucoup de respect. Je pense que l’on pourrait choisir des types de juments assez différents. Il a énormément de cœur. Ce n’est peut-être pas le cheval le plus rapide, mais il a assez de sang. Pour l’instant, nous avons par exemple choisi une jument pas très grande, une autre qui n’avait pas tous les moyens. Peut-être qu’on pourrait aussi associer Chaclot à une jument qui n’a pas le meilleur des mental, car il est vraiment extraordinaire, il est très fort dans sa tête. Quand il est en concours, il ne stresse jamais, il dort de longs moments au box, mais une fois en piste, il sait ce qu’il a à faire.

 

Comment s’organise sa vie d’étalon ? 

On fait de la semence congelée uniquement. L’an passé, on l’a prélevé en Italie. Mais peut-être que cet hiver il ira en Belgique. Cela dépendra aussi du programme de la saison indoor. 

 Avez-vous des cavaliers qui montent en concours pour vous ? 

Oui, Mateo Bianco monte les jeunes chevaux de 4 à 6 ans en concours. Dès qu’ils sont prêts pour les concours internationaux, on les récupère. Il fait du très bon travail. Avant, on faisait tout nous-mêmes, mais maintenant que Silvia a des chevaux pour faire de l’international également, on a moins de temps. Et ce cavalier est vraiment super.  

Riccardo Pisani et Bubalou, un 8 ans par Balou du Rouet, sur la carrière extérieure, entourée d'arbres. 

Comment se passe une journée type à Lozar Stables ? 

Le réveil sonne très tôt. On doit préparer les enfants, qui vont à l’école à 40 minutes d’ici. Silvia les accompagne et durant ce temps je fais du fitness. Ensuite, on monte environ 6 chevaux. Les jeunes ne travaillent pas beaucoup. On leur laisse le temps de grandir. Pour les chevaux plus expérimentés, ils sont sortis entre 2 et 3 fois par jour. Quand on a fini de monter, les enfants reviennent de l’école et ils veulent souvent monter à leur tour. Je vais aussi entraîner quelques clients dans les alentours. Mais c’est seulement trois jours par semaine, car le reste du temps, nous sommes en concours. 

Riccardo Pisani et son épouse Silvia avec leurs deux enfants Andrea et Iris. 

Quand allez-vous en Belgique, chez Jos Lansink ? 

En 2018, nous y sommes restés 3 mois, en été. On avait pris 15 chevaux, même les vieux poneys, et tout le staff. Cette année, on est allés dès avril et on y est restés 5 mois… Si on continue à ce rythme, on y habitera dans deux ans ! Il ne faut pas oublier que tout se passe là-bas. Il y a tellement de concours, de marchands,… 


 

La suite demain...