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Daniel Coyle ne laisse pas passer sa chance deux fois et décroche la Coupe à Leipzig

Legacy
Sport dimanche 21 janvier 2024 Mélina Massias

Restés sur une victoire dans le Grand Prix secondaire du CSI 5*-W de Londres en décembre, après avoir manqué de peu un triomphe dans l’étape de la Coupe du monde la veille, Daniel Coyle et sa généreuse Legacy ont pris leur revanche à Leipzig. Dans un barrage à treize, l’Irlandais et sa Zangersheide ont réussi le meilleur double zéro de l’après-midi, devançant deux coéquipiers et amis : les Suisses Martin Fuchs et Steve Guerdat. Le cadet misait sur le génial Commissar Pezi et l’aîné sur son tout bon Selle Français Double Jeu d’Honvault, en pleine progression cet hiver.

Fin décembre, à Londres, Daniel Coyle pensait avoir course gagnée dans l’étape de la Coupe du monde Longines. Mais l’Irlandais avait finalement terminé troisième, derrière Ben Maher et Scott Brash, avant de prendre sa revanche le lendemain dans le Grand Prix Longines. Cette fois, l’Irlandais n’a pas laissé passer sa chance dans l’épreuve reine de la onzième étape de la ligue d’Europe occidentale de l’historique circuit de la Fédération équestre internationale (FEI). Dimanche 21 janvier, à Leipzig, celui qui partage son temps entre l’Europe et les Etats-Unis a transformé l’essai, aux rênes de sa géniale Legacy, née Chaventele. 

La géniale Legacy en route vers une nouvelle victoire. © Leanjo de Koster / FEI

“Encore une fois, Legacy a réalisé un barrage incroyable, mais avec tous ces couples qui passaient après moi, ce n’était pas si simple. Aujourd’hui est pour elle. Nous avons pris beaucoup de risques, et il n’y a pas un cheval qui se bat plus qu’elle. Je suis ravi pour elle”, a réagi l’heureux lauréat. “Lorsque je suis entré en piste, le temps à battre n’était pas si rapide, mais je savais qu’il faudrait un barrage rapide pour s’imposer. Mes concurrents sont si doués ! Je voulais qu’ils sachent que j’étais là pour jouer, et pas seulement pour me promener. Je suis content qu’ils le sachent désormais, et j’espère pouvoir continuer à le faire. Si j’ai Legacy, cela ne devrait pas être trop difficile. La pire chose a sans doute été d’attendre la fin de l’épreuve. Je suis resté avec ma jument, et je n’ai pas trop prêté attention à ce qui se passait.”



Âgée de quatorze ans, la puissante et compétitive Zangersheide n’avait plus concouru depuis sa sortie londonienne, en décembre, il y a plus d’un mois. Restée sur une victoire, la belle a récidivé. Rapide, généreuse et partante pour tout, même les tentatives les plus folles de son cavalier, la fille de Chippendale née chez Romain Rotty a été d’une extrême régularité en 2023, obtenant des classements à Wellington, Vancouver, Rotterdam, Aix-la-Chapelle, Hickstead, Calgary, Greenwich, Toronto, Genève et donc Londres, en solo ou en équipe, en Grands Prix, Coupes des nations ou dans des épreuves de Vitesse. Excellente dixième des Européens de Riesenbeck en 2021, et quatrième avec l’Irlande aux Mondiaux de Herning l’année suivante, et si celle qui fut formée sur la scène internationale par Marilyn et Annelies Vorsselmans et Jerom Broecks, avait une carte à jouer pour Paris ?

Daniel Coyle n'a pas manqué de saluer le talent de sa jument. © Leanjo de Koster / FEI

L’Irlandais et sa complice ont empêché un doublé suisse en Allemagne. En effet, dernier concurrent à s’élancer, Martin Fuchs n’a pu améliorer le chronomètre du vainqueur avec son jeune et talentueux Commissar Pezi. En progression constante depuis plusieurs mois, le bai de onze ans a toutefois pris une très belle deuxième place, récompense de son talent et de son agilité phénoménaux. Si le tracé et les virages de son second parcours manquaient encore un peu de précision et de maîtrise, Martin Fuchs, plus heureux que jamais, n’a pas boudé son plaisir en fin de parcours. Avec ses 32’’13, l’Helvète a devancé son coéquipier et ami Steve Guerdat. Le champion olympique de Londres avait sellé Double Jeu d’Honvault, un très bon Selle Français né chez Henri-Pierre Delplace et qui semble enfin prendre toute la mesure de son potentiel. Si ses parcours n’ont pas été les plus académiques de l’après-midi, le fils de Kannan a donné tout son cœur pour offrir une troisième place à son pilote, auquel il semble vouer une confiance totale. Alors qu’il devrait laisser plusieurs semaines de repos à ses autres stars françaises Vénard de Cerisy et Dynamix de Bélhème en ce début de saison, le numéro quatre mondial peut envisager la suite, et notamment la finale du circuit, où il tentera d’entrer dans l’histoire en devenant le premier cavalier à y signer quatre victoires, plutôt sereinement.

Quatrième, Kevin Staut a de nouveau profité du talent de Beau de Laubry, exceptionnel fils de Bisquet Balou vd Mispelaere. Le Tricolore, qui a d’ailleurs croisé Steve Guerdat un peu plus tôt cette semaine au tribunal de Lisieux, où lui et son ex-compagne, Marie Valdar Longem, étaient jugés pour “violences volontaires”semble tenir là une sacrée cartouche pour les prochaines échéances. Déjà lauréats de l’étape de la Coupe du monde Longines de Stuttgart en fin d’année dernière, tous deux n’étaient pas loin du but non plus cette fois-ci et le bai a pu montrer tous ses moyens et toute son aisance au-dessus des barres, malgré quelques accrocs à la fin de son premier parcours. Encore jeune à ce niveau, Beau de Laubry devra faire ses preuves en Coupes des nations et, surtout, ne pas se brûler les ailes. 



Derrière deux Suisses, il ne pouvait y avoir que deux Français. En plus de la bonne prestation de Kevin Staut et son grand Zangersheide, Edward Levy a aussi fait parler de lui avec Elfy du Pic, une fille de Type Top du Monteil qui vient tout juste de souffler sa dixième bougie et que le Normand monte depuis début 2023. Alors qu’elle n’avait jamais évolué à ce niveau, l’ancienne partenaire d’Olivier Guillon, qui a repris la compétition depuis l’été dernier, a signé une sacrée première.

Six et septième, Rolf-Göran Bengtsson et Robert Whitaker, qui ont joué placé au barrage avec leurs deux étalons, Zuccero et Vermento, ont réalisé les deux derniers doubles zéro de l’après-midi. Derrière eux, Peder Fredricson, aux commandes de Vroom de la Pomme, issu de la même famille maternelle qu’un certain Padock du Plessis, et Hans-Dieter Dreher, en selle sur Vestmalle des Cotis, dont la forme ne cesse d’accroître depuis quelques semaines, étaient parvenus à améliorer le chronomètre de Daniel Coyle et Legacy. Mais le Suédois et l’Allemand n’ont pu éviter une faute chacun ! 

Alors que le début de cette épreuve laissait entrevoir un parcours plutôt technique, il n’en a rien été, puisque treize paires se sont affrontées au barrage. Kendra Claricia Brinkop, sur In Time, Michael Duffy, aux rênes de Cantano 32, et Daniel Deusser, tous sanctionnés de quatre points, le dernier ayant essuyé un refus de son nouveau partenaire, Gangster v/h Noddevelt, déjà mis fort en difficulté au premier tour par son cavalier, ont été les trois derniers classés, laissant Christian Ahlmann et Mandato vd Neerheide, auteur d’un second parcours à huit points, sans le moindre sous aujourd’hui.

Les résultats complets.
Le classement général complet.

Photo à la Une : Quel couple forment Daniel Coyle et sa fidèle Legacy !  © Leanjo de Koster / FEI