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Cortes’C’ est venu nous dire qu’il s’en va

Cortes'C' aux JEM de Caen.
Sport lundi 17 juillet 2023 Mélina Massias

Crack de Beezie Madden, Cortes’C’ s’est éteint jeudi, dans sa vingt et unième année. Lauréat des Grands Prix 5* du Longines Global Champions Tour de Valkenswaard et Chantilly, en 2011 et 2013, le hongre BWP à la robe noire a surtout été sacré meilleur cheval des Jeux équestres mondiaux de Caen, en 2014, après avoir aligné quatre parcours parfaits lors de la finale tournante. Décrit par tous ceux qui l’ont côtoyé comme le plus gentil cheval du monde, le grand hongre, ironiquement surnommé ‘Tiny’ laisse un immense vide derrière lui.

L’excellent Cortes’C’, complice de l’Américaine Elizabeth “Beezie” Madden, s’en est allé, vendredi 13 juillet. Âgé de seulement vingt et un ans, le hongre à la robe noir ébène, qui profitait d’une retraite bien méritée depuis les Jeux olympiques de Rio en 2016, a rejoint dans les étoiles son ancien groom, Clark Shipley, disparu en 2020 des suites d’une bataille contre un cancer. “Nous sommes tristes d’annoncer que Cortes’C’ s’est éteint paisiblement hier. Cortes, ironiquement surnommé ‘Tiny’ (‘petit’ en anglais, ndlr) en raison de sa taille imposante, avait rejoint notre équipe en 2011, lorsqu’il avait été acquis par Abigail Wexner. Avec son style caractéristique et ses jambes croisées au-dessus des sauts, il avait conquis des légions de fans. Nous sommes sûrs que Clark attendait Tiny de l’autre côté avec des sacs de carottes”, ont écrit les écuries Madden vendredi, au lendemain de la perte de leur mascotte. Le soigneur du crack le décrivait, auprès du média réputé The Chronicle of The Horse, comme “le cheval le plus gentil que l’on puisse rencontrer dans sa vie.” “Il est toujours derrière vous, à vous embêter. Il adore avoir l’attention pour lui. On pourrait lui faire n’importe quoi. Quand on le fait marcher, il enquiquine toute personne qui se trouve sur son chemin, nous traîne vers elles. Il a toujours eu cette personnalité, été adorable dès le départ.” 

Cortes'C' bien entouré lors de sa victoire sur l'étape du Longines Global Champions Tour de Chantilly en 2013. © Scoopdyga

Né chez Bart Clement, du croisement entre le fils de Ramiro Randel et Orchidée van de Tombele, une descendante du puissant Darco sur une souche française, Cortes débute sa carrière en Belgique, sous la selle de Cédric Broekaert, qui assure sa formation de 2007 à 2008, passant de parcours à 1,05m à 1,30m. Dès 2009, l’inoubliable BWP rejoint Grégory Wathelet pour deux années riches en progrès. Ensemble, le duo a gravi les échelons, jusqu’à obtenir une remarquable deuxième place dans une épreuve à barrage à 1,60m à Malines, en décembre 2010. Quelques mois plus tard, Cortes traverse l’Atlantique pour rejoindre l’Amérique.

La technique inimitable du grand Tiny. © Scoopdyga



Avec la jeune retraitée Beezie Madden, le hongre a enchaîné les succès au plus haut niveau, en Coupe des nations, Grands Prix et autres championnats. Dix ans presque jour pour jour avant sa disparition, Tiny remportait l’épreuve reine du magnifique CSI 5* de Chantilly, deux ans après avoir célébré son premier triomphe à ce niveau à Valkenswaard et avant de défendre le Stars and Stripes lors de la finale du circuit des Coupes des nations de Barcelone en 2013, 2014 et 2015. Tenant du titre dans l’épreuve King George V du CSIO 5* d’Hickstead en 2014 et 2015, l’inoubliable hongre a surtout brillé aux Jeux équestres mondiaux (JEM) de Caen en 2014, en étant sacré meilleur cheval de l’événement, après avoir déroulé quatre parcours parfaits lors de la finale tournante, sous les selles de Beezie Madden, Patrice Delaveau, Jeroen Dubbeldam et Rolf Göran-Bengtsson, lui permettant de repartir avec deux médailles de bronze. Deux ans plus tard, à Rio, Cortes aidait l’Amérique a décroché l’argent olympique par équipe. Blessé avant la fin de l’échéance, le frère utérin du bon Dante de Joter (Clinton) à la technique inimitable a achevé sa carrière au Brésil, avant de prendre officiellement sa retraite en 2017

Les Jeux olympiques de Rio, en 2016, ont été la dernière apparition de Cortes'C' sur la scène internationale. © Scoopdyga

Exploitée très raisonnablement, la mère de cette véritable star a neuf produits selon les données d’Horsetelex, et jamais plus d’un poulain par an. La plus jeune descendante d’Orchidée, Juno van de Tombeele (Cicero van Paemel) a engendré une jument par I’m Special de Muze en 2014, tandis que sa soeur aînée, Falcke van de Tombeele (Canadian River), produit pour le compte de Pierre-Edouard Fedry. Selon les données du SIRE, l’éleveur installé dans l’Ain a croisé cette année sa jument à un certain Randel, afin d’obtenir, souhaitons le, un ou une trois-quarts frère ou sœur du désormais regretté Cortes’C’ en 2024.

Dans l'État de New York, où il a pu profiter pendant sept ans d’une vie paisible, Tiny est toujours resté fidèle à sa réputation, en étant le plus aimable de tous les chevaux. À l’occasion, il saluait les touristes et posait pour quelques photos souvenir à Cazenovia. “Il n’y a personne qui a eu le plaisir de rencontrer ou travailler auprès de Tiny, dont il n’a pas marqué la vie”, ont ajouté les écuries Madden. Et Beezie lui a rendu un ultime hommage : “Tiny était unique en son genre. Avec d’excellents résultats dans ses jeunes années avec Grégory Wathelet, puis des années au sommet du sport avec notre équipe, j’ai été heureuse de l’avoir dans ma vie. Je serais éternellement reconnaissante envers Tiny et Madame Wexner pour nos années ensemble. Son décès laisse un vide dans le cœur de tous les membres de notre équipe.”

Parmi ses nombreuses réussites, le fils de Randel a été sacré meilleur cheval des Jeux équestres mondiaux de Caen en 2014. © Scoopdyga

Photo à la Une : Cortes’C’ et Beezie Madden. © Scoopdyga