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Que s'est-il passé durant le 60e CHI de Genève ?

Sport mercredi 15 décembre 2021 Mélina Massias

Le CHI de Genève ce n'est pas seulement la finale du Top 10 et le Grand Prix Rolex, c'est aussi toute une multitude d'épreuves et de disciplines qui rendent le spectacle d'autant plus spécial. Retour en images sur ces instants. 

Les adieux d’une grande dame 

Entre deux manches de la finale du Top 10 vendredi soir, une petite jument à la grande liste baie a fait son entrée en piste. La toute dernière. Âgée de dix-huit ans, Fine Lady 5 (Forsyth FRH) va désormais profiter d’une belle retraite. Quel meilleur endroit pour réaliser ses adieux que la piste de Palexpo où son histoire avec Eric Lamaze a véritablement débuté ? Débarquée dans les écuries du cavalier en 2014, Fine Lady était au départ une jument destinée aux épreuves de vitesse. Par le fruit d’un concours de circonstances, elle s’est retrouvée à courir le Grand Prix de Genève en 2015. Et ce fut le déclic : un an plus tard, elle permettait au Canadien de décrocher la médaille de bronze aux JO de Rio et d’effacer la perte douloureuse d’Hickstead. Cette même année, elle a d’ailleurs remporté la finale du Top 10. La boucle a été bouclée après cette cérémonie d’adieux entourée de sa groom, de son cavalier et du généreux public genevois. 

Fine Lady 5 aux côtés de sa groom

La fougue de la jeunesse !

Si il y a une cavalière qui montre que le passage des épreuves Jeunes aux épreuves Séniors peut se faire sans encombre, c’est bien la Néerlandaise Sanne Thijssen ! A 23 ans seulement, la cavalière de Con Quidam RB ne concourrait pas dans les épreuves U25 organisées à Genève, mais dans les épreuves 5*. Et la jeune femme n’était pas venue pour faire de la figuration. Elle s’est imposée samedi soir dans l’épreuve de vitesse à 1,55m avec quatre secondes de moins qu’un certain Martin Fuchs… Le cavalier Suisse, qui gagnera le Grand Prix le lendemain, n’est pas connu pour sa lenteur, c’est dire si la performance de l'amazone est à souligner ! 

Sanne Thijssen et Con Quidam RB

Dans le Grand Prix aussi d’ailleurs, la jeune génération a impressionné. Si certains cadors de la discipline ont eu bien du mal à venir à bout du difficile, mais savamment dosé, parcours de Gérard Lachat, Kevin Jochems (qui vient d’ailleurs de se séparer de son cheval de tête : lire ici), Jack Whitaker ou encore Ioli Mytilineou ont déroulé des parcours d’une sérénité remarquable pour ce niveau d’épreuve, bien qu’ils aient chacun été pénalisé d’une barre à terre. Mention spéciale pour la jeune Suissesse Elin Ott, inconnue du grand public et qui a indéniablement su saisir l’opportunité offerte tous les ans par les organisateurs de Genève de mettre la relève à l’honneur. Avec sa 11e place dans le Grand Prix Rolex, l’amazone de 22 ans s’est pour la première fois frayée un chemin parmi les meilleurs. Une cavalière à suivre, assurément ! 

Elin Ott et Nanu II

Cross indoor : Pas d’embûche pour Robin Godel sur le chemin de la victoire 

Vendredi en fin d’après-midi, la piste de Palexpo s’est vidée de ses barres, remplacées par plus de vingt obstacles de cross. “Les mêmes que vous retrouvez sur les parcours de cross des concours complets. Celui-ci sera à Saumur par exemple”, indique le constructeur français Equipobois. Ces changements drastiques de décor du saut d’obstacles au complet (ou même à l’attelage) étaient d’ailleurs une fois de plus l’occasion d’admirer l’efficacité et le dévouement des 700 bénévoles qui font partie prenante de la réputation du CHI de Genève ! 

Robin Godel et Grandeur de Lully CH

Côté sportif, ce parcours de cross indoor qui se courait au barême du temps optimal a été l’occasion de découvrir la qualité d’équitation de la jeune Suissesse Nadja Minder, 3e avec Aquila B (Aqua Minerale Kzi). Passé en début d’épreuve, Karim Laghouag, qui venait de remporter le cross indoor du Mans et qui avait de nouveau sellé son fidèle Punch de L’Esques (Hermes D’Authieux) pour l’occasion semblait filer vers la victoire mais c’était sans compter sur le sens du timing de Robin Godel, vainqueur avec Grandeur de Lully CH (Greco de Lully CH). Le cavalier âgé de 23 ans, et qui peut déjà se targuer d’une participation aux championnats d’Europe, une aux championnats du monde et une aux Jeux Olympiques (!), a bouclé le parcours avec le chronomètre le plus proche du temps idéal de 159 secondes. “Voir Grandeur, capable de boucler un CCI 4*-L sans faute et de gagner ici à Genève met en évidence toute sa polyvalence et me rend vraiment fier de lui ! Le cheval était encore en pause une semaine avant Genève, je l’ai remis un peu en route, j’ai fait deux trois sauts mais je n’ai eu aucune préparation particulière”, commentait le Suisse après sa victoire. “C’est la troisième fois que Grandeur participe à cette épreuve et je n’avais aucun doute”, conclut le sympathique complétiste, qui représente clairement la relève suisse dans cette discipline. 

Harry Charles, le roi des gymnastes 

Six obstacles seulement pour un parcours, vous y croyez ? C’est bien possible et c’est une des particularités du programme du CHI de Genève.  Le samedi midi était réservé à l’épreuve dite “des combinaisons”, dans laquelle la première manche est une succession de combinaisons. Seul l’obstacle n°1 est un isolé, pour le reste, les couples enchaînent les obstacles composés de plusieurs éléments. Au menu de cette année : quatre doubles et le traditionnel quadruple ! Pas de quoi faire ciller les prétendants à la victoire dans cette épreuve qui délivrait les derniers tickets pour le Grand Prix du lendemain et qui a été remportée par Harry Charles et Borsato (Contendro) à l’issue d’un barrage qui a réuni dix couples. 

Harry Charles et Borsato

Les derniers bonds d’un Quabri

Il est de ces chevaux que le public admire toujours en piste. En plus d’être l’un des plus beaux fils de Kannan, Quabri de l’Isle est aussi l’un des plus performants. Révélé en un éclair sous la selle de Pedro Veniss au cours de l’année 2014, l’étalon a constitué pendant de nombreuses années le fer de lance de l’équipe brésilienne. Il l’a aidée à décrocher une cinquième place aux JO de Rio et l’or aux Jeux Panaméricains en 2019, en plus de quelques belles victoires en Grand Prix 5* comme à Calgary, Versailles et Genève. Après avoir aidé une dernière fois le Brésil cet été à Tokyo, Quabri va se consacrer pleinement à la reproduction. Son cavalier avait choisi Genève pour rendre un dernier hommage à celui qu’il considérait comme “son meilleur ami”. Après un joli discours agrémenté de quelques larmes, Pedro et Quabri ont réalisé un dernier tour de piste pour le plus grand bonheur du public. Ce plaisir était visiblement partagé puisque l’étalon a traversé la piste en sauts de mouton, visiblement en pleine forme malgré ses 17 ans. Bye bye Quabri ! 

Pedro Veniss et Quabri de l'Isle

Crédit photos : Sportfot.com